Jean-Luc Mélenchon et la tyrannie libérale

Les Carnets de Nicolas Bonnal

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Jean-Luc Mélenchon et la tyrannie libérale

« Nous pensons que la liberté c’est son exercice. »

On ne peut que regretter que Jean-Luc Mélenchon n’ait pas été présent au second tour face à Macron, en lieu et place de la nullité Marine conseillée par le clan Philippot. Mais le FN aura jusqu’au bout été l’allié du pouvoir et des socialistes, en parfait idiot utile depuis quarante ans. On se doute qu’il sera décongelé par le pouvoir et ses sbires pour les prochaines élections.

Restons sur Mélenchon. Face à un as pareil, Macron aurait eu du mal à s’en sortir. Au lieu que là il est en train de nous étrangler avec le soutien dictatorial de tous les médias et l’indifférence d’une opinion distraite, hébétée (disait Baudrillard). Je cite des extraits du dernier texte de Mélenchon, bon par sa qualité philosophique, humaine et économique ;  quant au libéralisme, on sait que dans son jusqu’auboutisme il revient toujours à un fascisme en pire ; car au moins le fascisme se réclame du peuple alors que le libéralisme ne se réclame que de son oligarchie aux commandes.

Certes, comme dit Debord, avec son délire ethnique, son culte du sang et du chef le fascisme est trop coûteux. Alors « on » imposa le système TINA des cerbères Thatcher-Merkel-Schauble-Macron : « il n’y pas d’alternative. »

En un mot, Jean-Luc Mélenchon rappelle la situation ubuesque et scandaleuse de la France actuelle :

« En France, 32 milliardaires possèdent autant que 27 millions de personnes.»

Et il y en a qui se moquent encore du tiers-monde !

On cite le reste de l’extrait :

« En bout de course, notre équation fonctionne. Les recettes des libéraux aboutissent à des sociétés très inégalitaires où les forts imposent leur intérêt particulier aux faibles. En 2017, 82% des richesses produites dans le monde ont été captées par le 1% plus riche de la population. En France, 32 milliardaires possèdent autant que 27 millions de personnes. Le maintien d’un ordre aussi inégalitaire nécessite un contrôle social toujours plus accru sur ceux en bas de l’échelle. »

On ne répétera jamais assez que les pauvres ont mieux vécu au moyen âge qu’aux siècles libéraux auxquels Bruxelles et la mondialisation forcée et forcenée nous ramènent. Pierre Bourdieu ne nous trompait pas quand il nous disait que le système néolibéral rêvait d’une restauration. Et la chute de l’URSS (voyez mon texte) accéléra ce retour du refoulé.

Macron n’est pas là pour nous libérer mais pour surveiller :

 « Les mois qui passent ne laissent voir qu’une réalité au grand jour : le libéralisme économique n’accroit pas la liberté. Il ne le peut pas. Il la brime. Il ne peut faire autrement. Sur le sujet, la racine est profonde. Mais le contexte donne une violence spéciale à ce code génétique. Les « libéraux » agissent comme si la liberté n’avait d’espace qu’en dehors de l’application des règles toujours trop « rigides » pas assez « flexibles » et cadenassant toujours les énergies qu’il faut donc d’urgence « libérer » de ce carcan. »

JLM ajoute sur la fin du code du travail :

« Le code du travail établissait un ensemble de protections pour les individus, contre le travail précaire et mal payé. Sans celles-ci, ils seront mécaniquement davantage exposés aux contingences économiques, aux exigences de rentabilité selon les fluctuations imprévisible du marché. Ils y seront astreints. Ils seront moins autonomes, donc moins libres. Quelle est la liberté de celui ou celle qui ne sait pas s’il aura encore du travail dans un mois ? De celui ou celle dont la seule préoccupation est de savoir comment subvenir aux besoins élémentaires de sa famille avec sa petite paye et son compte dans le rouge le 15 du mois ? »

Sur la « dette immonde » et la soumission étatique, JLM remarque :

« La dépense publique qui en est la conséquence est donc son ennemi. À cela s’ajoutent les chaînes de la dette publique. Son paiement doit passer au-dessus de toute autre considération. En effet les libéraux y voient le juste usage de son épargne et de sa propriété privée, un droit sacré inaliénable qu’ils placent au sommet de la hiérarchie des normes. Naturellement, ce discours est surtout à usage de propagande et d’habillage de la dictature de l’argent. Dans les faits, « l’épargne des investisseurs » adore les placements dans les dettes d’État car seul l’État ne disparaît jamais. Les investisseurs adorent les commandes d’État au secteur privé car seul l’État est un acheteur surpuissant et que seule la commande de l’État offre de la visibilité à moyen et long terme. »

Le libéralisme mettra fin comme en Amérique à la santé et à la liberté éducative :

« Ainsi dans le domaine de la santé. La détérioration de l’hôpital public, les déremboursements par la sécurité sociale conduisent un nombre croissant à renoncer à des soins pour des raisons financières : entre un quart et un tiers des français. Le déni du droit à la santé est à coup sûr une diminution de la liberté individuelle à proportion des incapacités que la maladie non soignée occasionne temporairement ou définitivement. Le même mécanisme se produit dans l’éducation. L’incessante croisade contre la dépense publique a conduit à une pénurie de places dans nos universités. Davantage de jeunes veulent accéder à des études supérieures. L’intérêt général serait qu’ils puissent le faire. Car cela élève le niveau de qualification et donc celui de la production. Mais les universités ont atteint leur capacité maximum. Comme solution, avec l’objectif de créer un marché du savoir et donc la rareté et la concurrence des producteurs de diplômes, rareté sans laquelle il n’y a pas de marché, le gouvernement met fin à la liberté de choisir ses études. Pourtant, choisir ses études, c’est choisir sa vie. C’est une liberté fondamentale que le libéralisme retire aux jeunes gens. »

Une conclusion logique s’impose :

« La liberté des individus est donc est mise en quarantaine pour leur bien. »

Quant à l’Europe elle est remise à sa place ici :

« L’équation libéralisme égale moins de liberté s’applique non seulement aux individus mais aussi aux peuples. Le principe de souveraineté populaire signifie la liberté des peuples à choisir leur destin. Notre régime politique et institutionnel s’éloigne de plus en plus de ce principe. L’Union européenne nous impose des choix dont nous ne voulons pas. Le vote du peuple sur le traité constitutionnel de 2005 a été bafoué, les traités budgétaires conditionnent les politiques publiques, la gestion de la monnaie est hors de portée des peuples. La pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron constitue un nouveau raidissement autoritaire. Il suit le mot d’ordre de Junker : il n’y a pas de démocratie hors des traités européens. Au niveau européen, il en revient au condominium franco-allemand, camisole de force vouée aux intérêts des rentiers allemands. »

Heureusement, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de baisser dans les sondages, pérorent en se rassurant les garde-chiourmes des médias.

JLM rappelle le rôle des médias oligarchiques aux ordres : « Arrive la réforme institutionnelle. Une ample campagne de dénigrement des parlementaires a déjà été copieusement relayée par les médias de l’oligarchie française. Elle prépare l’opinion. »

Il résume :

« Une bonne formule dit « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». La liberté des libéraux rend impossible la liberté de chacun puisque chacun est alors placé sous l’empire des plus forts. »

La liberté du pauvre sera combattue à coups d’euthanasie, de luttes sanguinaires contre les ennemis impériaux, de frappe anti-fake news, sans oublier la flexibilité sociale et l’ouverture stratégique-humanitaire des frontières…