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93826 mai 2008 —Comme nous le signalons dans notre affichage pour la donation, “les événements nous pressent”. L’évidence de la crise est parmi nous. C’est une situation complètement inédite dans l’Histoire de voir une telle accélération des crises, sans rencontrer, – encore, – un événement cathartique qui, soudain, les rassemble dans un prolongement décisif.
Nous vivons un temps historique sans précédent parce qu’en plus de l’accumulation et de l’accélération des crises, nous vivons dans une situation caractérisée par les extrêmes et qui ne s’en dissimule aucunement. Il existe un univers officiel enfermé dans le conformisme, le virtualisme, avec une police de la pensée et de la parole dont le totalitarisme intellectuel atteint des sommets inégalés. Les précédents totalitaire, en effet, se réalisaient pour une bonne part à l’aide d’une vraie police oppressive, elle aussi totalitaire mais sans dissimuler, avec la brutalité d’un appareil policier classique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, où il existe des actes de contrainte policière ”classiques” sans aucun doute, mais qui restent limités par une structure dont l’un des impératifs, par conformité idéologique d’apparence, est de maintenir une certaine vertu libérale dans le fonctionnement de la société. Cela se marque notamment au niveau de la communication.
Cette situation conduit à une certaine obligation paradoxale de laisser ouverts des canaux et des réseaux d’affirmation dissidente. La chose est facilitée par la désintégration du pouvoir politique, que sa faiblesse empêche d’établir des structures autoritaires par ailleurs trop contradictoire avec le conformisme libéral. Malgré toutes les craintes et prévisions de transformation du pouvoir américaniste en fascisme, huit années de “bushisme” ne sont pas parvenues à imposer une nouvelle structure de type autoritaire. Il y a de nombreux actes à prétention autoritaire mais ils restent contenus par la structure libérale classique, avec l’aide d’ailleurs d’une maladresse grossière et d’une stupidité considérable dans leur choix et leur application.
Ce maintien de pans entiers d’une paradoxale “liberté contrainte”, – “contrainte”, c’est-à-dire nécessitée par les impératifs virtualiste de l’idéologie d'un libéralisme d'apparence, – et la désintégration du pouvoir politique font qu’il existe pour le citoyen des moyens d’une action efficace et puissante. La chose s’exerce principalement au niveau de la communication, aussi bien à cause de la puissance de la communication que de la démission du pouvoir politique, par maladresse et par une transformation de la communication officielle en une caricature qui nourrit son propre discrédit. Le citoyen peut alors devenir un centre et un relais d’une résistance qui n’a jamais été aussi nécessaire.
Vous ne pouvez ignorer qu’en lisant dedefensa.org, vous participez à un de ces courants de résistance. Notre talon d’Achille est le domaine économique de subsistance, – mais talon assez léger, aérien après tout, parce que ces moyens n’ont pas besoin d’être considérables pour nous permettre de subsister.
Nous avons choisi de tenter l’expérience de l’appel à la donation pour nous assurer de cette faiblesse, pour protéger notre talon des rigueurs de la subsistance. Au début (été 2007), nous avons eu beaucoup de satisfaction et d’espoir. Plus récemment (début 2008), ce fut nettement moins le cas. Aujourd’hui, après plus d’une décade d’appel à donation, nous constatons une perspective aussi fermée qu’elle nous paraissait ouverte au début de l’exercice. Entre ces diverses dates, aucune baisse de fréquentation, aucun changement perceptible dans notre lectorat, notamment du point de vue de l’appréciation de dedefensa.org
Nous avons de la difficulté à comprendre la signification de la chose.
Curieux. In illo tempore, il se disait le mot fameux, – “la mobilisation n’est pas la guerre”. Aujourd’hui, nous avons la guerre, de toutes les façons et dans tous les sens, au point où l’on peut plaider de façon raisonnable qu’une résistance doit s’organiser, et point de mobilisation, dans tous les cas chez nos lecteurs.
Nous sommes-nous mal expliqué? Avons-nous échoué jusqu’ici à exposer exactement l’enjeu de notre démarche? Questions sans réponses, ou bien réponses décourageantes car ce ne fut pas faute d’essayer.
Pourtant, courage... La donation est en cours et les résultats sont vraiment très faibles, par rapport à nos espérances. Il faut donc une mobilisation de nos lecteurs. Que dire d’autre, sinon renouveler notre demande pressante, malgré le déplaisir que nous avons, – pour nos lecteurs et pour nous également, – de devoir insister de la sorte.
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