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28 janvier 2003 — Le progrès est en toutes choses, surtout outre-Atlantique. Washington a poussé l’innovation jusqu’à créer par ses actes, par sa “politique de communication”, par son idéologie virtualiste, un très fort mouvement anti-guerre contre une guerre qui n’est pas encore déclenchée ; le même effet est observé dans un autre domaine, avec le programme JSF qui a créé le phénomène également novateur d’avoir des mécontents des compensations d’un engagement dans un programme avant même l’existence de ce programme (le JSF), avant même que ce mécontent ait seulement songé à commander le JSF et ainsi de suite. C’est une leçon étonnante qu’on peut tirer du premier accroc majeur du programme JSF, domaine international.
Le mécontent, nous annonce Defense News, c’est la Norvège. Ci-dessous, on trouve des extraits du texte de Defense News donnant cette information, ou l’essentiel de l’information. D’ores et déjà, on peut apprécier ce développement à la lumière de plusieurs remarques.
• La Norvège ne veut certes pas rompre, pas encore dans tous les cas. Pour l’instant, elle menace, esquisse un chantage (la reprise des négociations sur le Typhoon), etc. Il n’empêche, cette menace rappelle de manière très expressive que l’entrée dans le programme JSF au stade où elle a été faite n’implique aucun automatisme de commande de l’avion.
• Pour autant, il apparaîtra vite nécessaire que satisfaction doit être donnée aux Norvégiens, sans quoi la manoeuvre va se transformer en une menace réelle de retrait. Les Norvégiens, comme la plupart des Européens, sont entrés dans le programme pour des raisons économiques, selon les notions d’économie les plus larges possibles. Cela signifie que l’investissement doit rapporter rapidement sans quoi le marché est remis en cause. C’est là le handicap de l’opération réussie des Américains : elle a été réussie parce qu’elle a évité l’argument politique (dans ce cas, la cause européenne aurait pesé beaucoup plus fortement) ; à l’inverse, cela implique que des avantages économiques doivent être aussitôt réalisés puisque aucune nécessité politique ne lie la Norvège au JSF
• C’est le début de l’imbroglio du JSF, qui réunit des acteurs extrêmement divers, aux intérêts économiques divergents, chacun avec des revendications économiques quantitatives sans la moindre notion de solidarité avec la stabilité du programme. La Norvège réclame plus ; si on le lui accorde (si on peut), d’autre vont réclamer l’équivalent et ainsi de suite.
• Ces facteurs aggravants (égoïsme économique, absence de solidarité) le sont d’autant plus qu’on est loin, très loin du terme du programme, donc d’un engagement plus affirmé, donc de contraintes militaires et stratégiques, voire politique, qui caractérisent d’habitude un programme de coopération. C’est là le facteur qu’on a signalé plus haut : avant même d’exister, le JSF rencontre des problèmes. « The company and its partners were only 18 months into the 126-month development and demonstration phase », rappelle Lockheed Martin ; cette explication de bon sens caractérise également le handicap du JSF : croit-on que la Norvège va attendre 98 mois pour avoir le retour sur investissement qu’elle attend de son entrée dans le programme ?
Le texte, dont des extraits apparaissent ci-dessous, est publié sur le site Defense News le 27 janvier, sous le titre : « Norway Wavers on JSF Participation », par Andrew Chuter, basé à Londres :
« Norway may pull out of the Joint Strike Fighter program unless local industry begins to benefit soon, Oslo has warned lead contractor Lockheed Martin.
» In a related move, the Nordic country’s Ministry of Defense reopened the door to the Eurofighter Typhoon, completing negotiations last week with the four-nation Eurofighter consortium for industrial and Air Force participation.
» Oslo decided in June 2002 to contribute 1 billion Norwegian kroner ($144 million) to join the JSF’s development and demonstration phase. So far, Norway has received only one significant JSF contract: a deal involving Volvo Aero Norge in the production of low-pressure turbine shafts for engine maker Pratt & Whitney. “We are making a considerable contribution without attaching requirements for offset or cost-share work arrangements to it,” Leif Lindback, armaments director at the Ministry of Defense, said in a Jan. 23 statement. “We have accepted this believing that, if the model is successful, considerable opportunities for our national defense industries exist within the program. However, there is an urgent requirement to demonstrate that these opportunities are real to secure continued support for the program.”
» Norway is considering JSF, Eurofighter and possibly other jets to replace its 48 F-16 fighters, and expects to decide around 2008.
» “We believe in competition and think it is beneficial to keep other options open until we make our final choice,” Lindback said. “We are in a dialogue to establish a relationship with Eurofighter and the NATO Eurofighter Tornado Management Agency to secure the Typhoon as a credible alternative in the coming years.”
» The two sides are expected to sign the cooperation deal this week. Lindback said it would involve participation by the Norwegian Air Force in project organization and by industry in developing future versions of Eurofighter.
(...)
» Local media reports have highlighted the lack of industrial participation in the JSF program. The leader of the Parliamentary Standing Committee on Defense, Marit Nybakk, told reporters Jan. 15 there are provisions in the contract for termination if Norwegian industry does not get sufficient development contracts.
» “The agreement has led to Norwegian participation worth 80 million kroner, so I believe it is too early to measure the benefits of the agreement to local industry,” Nybakk said.
» A Lockheed Martin spokesman in London said the company and its partners were only 18 months into the 126-month development and demonstration phase.
»
[Notre recommandation est que ce texte doit être lu avec la mention classique à l'esprit, — “Disclaimer: In accordance with 17 U.S.C. 107, this material is distributed without profit or payment to those who have expressed a prior interest in receiving this information for non-profit research and educational purposes only.”.]