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706Les problèmes auquel le monde actuel est confronté sont devenus si complexes et paradoxaux que personne ne propose plus d’explications encore moins de solutions. Restent les questions.
Pourquoi le Turc Erdogan a-t-il cet été décidé de faire passer en Europe des Syriens réfugiés sur son territoire ainsi que d’autres déplacés aidés et guidés par la police turque? Pourquoi la supercherie éventée, Merkel lui a quand même donné trois milliards pour les garder chez lui? Merkel est-elle sûre que ces milliards iront aux réfugiés et pas dans la poche du sultan? Pourquoi Poutine, après avoir dit à l’Onu aux Etatsuniens « Avez-vous conscience de ce que vous avez fait », pour le chaos qu’ils ont causé ces dernières années partout où ils sont mis leurs boots on the ground, a-t-il donné les plans de vol de ses avions à ces même Etatsuniens? Plans de vol qui ont permis à l’Erdogan plus ami de l’Occident que des Russes, de leur abattre un bombardier les doigts dans le nez? Avant l’affaire du Su24 Poutine ignorait-il que le pétrole volé en Syrie et en Irak transitait par la Turquie et était vendu par elle? Pourquoi a-t-il mis si longtemps à attaquer les longues files de camions d’Isis qui serpentent dans le désert, cibles non armées, facile à détruire? A-t-il voulu ménager Erdogan à qui, quelque mois auparavant, il avait proposé son oléoduc? On a parlé à ce moment d’un coup de maitre poutinien. Pendant ce temps, le Turc constituait des milices Tatares pour aller embêter Poutine en Crimée. Ignore-t-il que les voyous ne sont pas partisans de la morale kantienne? Que toute faiblesse à leur égard leur est un encouragement à persévérer? Pourquoi raconte-t-il dans ses conférences de presse qu’à Leningrad il a appris que « dans les combats de rue (des combats de voyous donc) c’est celui qui frappe le premier qui gagne »? Pourquoi lorsqu’il s’adresse aux Yankees, dit-il « nos partenaires »? Est-ce de la diplomatie? Est-ce pour ne pas fâcher l’oncle Sam, vouloir à tout prix être reconnu par lui parce que Poutine aime l’Occident comme Pierre le Grand l’a aimé ? Qu’il le préfère à l’Orient, surtout le chinois avec lequel il n’a fait des contrats léonins que forcé par la bêtise occidentale? Est-il naïf vis-à-vis des Occidentaux américanisés qui jouent la politique du pire même si cette dernière n’est pas gagnante partout, loin de là, comme en Ukraine? Est-il absurde de se demander sur quelle autre frontière se fera la prochaine provocation, ourdie peut-être par des Polonais-slaves-catholiques-anti-Russes-pathologiques et pro-Yankees, à laquelle Poutine devra cette fois répondre sauf à être pris pour un voyou faible! A Kaliningrad ?
Pourquoi la Chine est-elle devenue capitaliste dans son système économique en restant communiste, c'est-à-dire autoritaire, dans son système politique, avec le succès que l’on sait? (L’Urss aurait-elle dû faire de même pour éviter l’implosion?). Choix qui la met aujourd’hui objectivement du côté de l’Empire alors qu’elle est membre des Brics qui contestent l’Empire? Lesquels Brics ont pour leader politique la Russie à cause de son armement nucléaire et de son ancienne aura, et pour leader économique la Chine qui trouve injuste qu’une Sibérie russe soit si désespérément vide d’hommes alors que la Chine en a trop? L’Europe Lisbonne-Vladivostok était-ce une utopie? Qui en Occident n’en a pas eu le courage?
Pourquoi à contrario, la Russie, à la chute de l’Urss est-elle devenue capitaliste en économie et libérale en politique? Cela fut-il une erreur? Une erreur inévitable ou évitable? Une erreur voulue par l’Occident qui lui envoya ses Chicago Boys pour privatiser, et par certains ex-Communists-Boys qui ont profité du marasme pour piller leur propre patrie. Si bien qu’on se demande maintenant avec les troubles économiques qui résultent des sanctions européennes, qui fait la politique de la Russie ? Est-ce Poutine seul ou avec les oligarques? Idem pour la banque de Russie: Un patriote ou un « occidental ». En quoi les liens financiers et économiques étroits de la Russie avec l’occident paralysent-ils sa politique? Et la condamnent-ils à terme?
Ces deux façons d’évoluer des deux pays qui avaient adopté le marxisme en économie et les principes de la révolution française en politique, est-ce qu’on en a compris le sens profond? De même, est-on en train de comprendre le sens profond de la crise mortelle que traverse notre Occident et qui, peut-être, est plus mortelle encore que la crise qui affecte les deux ex- champions d’un marxisme occidental. Qui croit encore que le renouveau viendra de l’Ouest ?
Une illustration de ces problèmes presque par l’absurde est la position d’Emmanuel Todd notre anthropologue-historien-démographe. Il a approuvé le mariage homosexuel au titre de sa vision libérale du monde et sans doute aussi de sa vision « libérée » de la problématique sexuelle. Qu’« un homme + une femme » lui paraisse dépassé ou dépassable est intéressant. Dans le cadre d’une conférence à bâtons rompus tenue récemment, il l’attribue au fait qu’il a eu une grand-mère lesbienne et que donc, mon Dieu, il ne faut pas faire un plat de ces histoires! Mais, dans la minute qui suit, il s’étonne que cette nouveauté, cet « intérêt », cette « compassion » un peu excessive il faut bien le dire pour l’homosexualité, soit devenue une sorte de marqueur de l’occident, une définition de l’intelligence démocratique, tandis qu’en Russie, cette Russie qu’il défend souvent avec talent, une loi a été votée interdisant non pas certes l’homosexualité, mais « la propagande homosexuelle »! La cerise sur le gâteau étant alors qu’il avoue ensuite qu’il ne comprend pas, -lui l’anthropologue confirmé qui a étudié les familles de presque toute la terre- que les pays occidentaux attachent tant d’importance à l’homosexualité, en fasse un cheval de bataille? Faut-il lui suggérer modestement une autre approche du problème? Une qui serait Métahistorique? Eschatologique? Métaphysique? Pourquoi défend-il la Russie et avoue-t-il ingénument que si la crise devait s’aggraver il chercherait refuge aux Usa, pays en pleine déliquescence d’après ses propres analyses? Est-ce parce qu’il est Juif de culture anglo-saxonne? Mais les Juifs sont appréciés aussi en Russie et en Israël. D’ailleurs les Juifs russes d’Israël ne sont-ils pas le garant que Poutine respectera toujours les intérêts de l’état juif, voire le protègera mieux peut-être que ne le feront les Usa dont la politique impériale s’effiloche? Autrement dit, quand l’Empire menace la Russie sur ses marches, il défend la Russie contre les prétentions de l’Empire et là, sachant que le même Empire est à l’origine du chaos proche oriental au moins depuis 1991, il ne manque pas de faire la fine bouche au sujet d’Assad, « boucher » de son peuple selon les pieds nickelés Hollande-Fabius-Valls, en oubliant qu’en son temps Bachar fut le soutien de Bush père contre l’Irak et qu’il accepta sur son territoire les prisons de la Cia où on torturait à cœur joie les récalcitrants anti US! Et à cela ne faudrait-il pas lui rappeler qu’une judaïté bien comprise devrait se nourrir à une source plus profonde, que des rabbins français (Rav Dynovisz), sur You Tube, ne se privent pas d’expliquer, Thora et Talmud à la main, que le créateur d’Isis ce sont les Usa, que les morts du 13.11 sont les victimes innocentes mais expiatoires de cette politique mortifère combinant la déliquescence venue de Californie avec "Eagles of death metal" (sans doute vaguement homosexuelle), à l’extrémisme musulman et que donc, l’Armageddon y retrouve ses petits Satans, ses petits Lucifers et ses petits Sorads? Et ce d’autant plus, que l’eschatologie coranique dit en gros la même chose que la juive en nous annonçant en plus, le retour du Mahdi et de Jésus réincarné pour bientôt à… Damas !
Enfin, tentons un post-scriptum métahistorique pour éclairer davantage la question des Turcs. Partis aux âges obscurs de leur lointaine Sibérie, après avoir fait halte en Mongolie, en Perse et enfin en Anatolie, les Ottomans ont voulu de l’Europe. En 1683, à Vienne, arrêtés par les Autrichiens et les Polonais, ils ne nous ont laissé que les croissants. Quelques trois siècles plus tard sont-ils en train de reprendre le Drang nach Westen par Syriens interposés, sorte de « janissaires musulmans » envoyés sur place pour préparer le terrain qui ne sera vraiment occupable que vers 2050 ? Qui connaît Kurt ve Ceren?... « la Biche et le Loup » en turc. Ca rappelle le Loup et l'Agneau de La Fontaine mais ce n'est pas une fable, c'est l'origine mythologique des Turcs qui se disent nés de l'accouplement d'un loup et d'une biche. Vers 450, les chroniqueurs Français racontent qu'Attila, lors de son grand raid dévastateur en Occident, avait un loup sur sa bannière. Depuis ces temps lointains plus aucune trace du fauve... à moins que la Biche-Erdogan en ait laissé repousser les dents, qu’il ait commencé à planter son poignard dentaire dans le dos de ses amis. Des descendants de Turcs qui parlent un proto-turc, il y en a sur tout le territoire de la Russie, de Yakutsk à Kara Deniz. Poutine l’a-t-il à l’esprit? « Soit je ressuscite les anciens Turcs, soit je me paye l’Europe! », rêve le sultan fou Erdogan. Quand on vous dit qu’il n’y a rien à comprendre sauf… le petit « croissant » sur le [g]. (*)
En turc comme en d’autres langues les mêmes lettres se prononcent différemment si on leur accole un accent dessus ou dessous. C’est le cas du [g] qui peut porter au dessus de lui un petit croissant et qui alors ne se prononce pas [g]. C’est ce qu’on appelle le yumusak ge (le [s] de yumusak s’écrivant avec une cédille dessous comme notre [ç]). Cette lettre indique simplement un allongement de la voyelle précédente et surtout pas le son [g] du français. Si bien qu’Erdogan est en fait un Erdo:an. Mais pour qui a de la mémoire, le croissant turc est un symbole guerrier qui du haut des remparts de Vienne en 1683 était bien visible aux Autrichiens. Les pâtissiers en ont fait le croissant du petit déjeuner. J’ajoute que les « Loups gris » aiment aussi ce joli symbole.
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