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780Surprise, surprise. La baronne Ashton n’était pas présente lors de la rencontre UE-Ukraine du 4 décembre dernier. On y trouvait le dynamique Barroso, ancien et nouveau président de la Commission et la commissaire pour les relations extérieures Benita Ferrero Wagner, – en fait, ex-commissaire puisque son mandat a expiré le 1er décembre 2009. Que s’est-il donc passé? Simplement, que la baronne est peut-être plus habile qu’on ne croyait.
@PAYANT La situation en Ukraine change à la vitesse des prévisions concernant la mise en service du JSF. Les gens de l’UE ont rencontré la Première ministre Timochenko et le président Iouchtchenko, les deux ennemis jurés qui se disputent la présidence pour les prochaines élections présidentielles du 17 janvier 2010. Au moment où ils arrivaient, des sondages qui venaient d’être publiés annonçaient que le nouveau favori pour ces présidentielles ne serait aucun de leurs deux interlocuteurs, mais un autre candidat, le chef du Parti des Régions, le pro-russe Viktor Ianoukovytch.
«Cette absence de Ashton est tout à fait inattendue, observe une source européenne, alors que cette rencontre ukrainienne devait être sa première sortie diplomatique importante. L’hypothèse qu’on entend développer, qui est à son avantage, est qu’elle était bien entendu informée des sondages et qu’elle n’a pas voulu se “compromettre” avec deux des possibles perdants de l’élection, qui sont en plus les deux principaux protagonistes de l’incroyable désordre qu’est devenue la situation ukrainienne. Si c’est le cas, la décision est habile.»
Deux autres points concernant la baronne sont à mettre à son crédit. Le premier est qu’elle a réclamé aux services européens chargés de l’alimenter une documentation spéciale concernant la proposition Medvedev sur une nouvelle architecture de la sécurité européenne, que certains services de la bureaucratie européenne, notamment à la Commission, continuent à ignorer superbement par réflexe anti-russe. D’autre part, elle a demandé d’avoir des briefings oraux sur les affaires internationales dont elle doit être instruite, plutôt que des fiches écrites comme c’est le cas couramment. Des interventions orales permettent de mieux creuser un problème, éventuellement d’avoir des vues plus audacieuses, tandis que les fiches de synthèse représentent en général une versions sanitized de la pensée conformiste des services impliquées.
Mis en ligne le 11 décembre 2009 à 13H59
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