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428On connaît l’impuissance consentie et délibérée du pouvoir politique face au pouvoir du monde des affaires, du Corporate Power. La cause n’est nullement que le pouvoir politique n’ait pas les moyens de lutter contre le pouvoir économique. Il y a chez lui une démarche volontaire dans son attitude d’acquiescement au pouvoir économique. Il y a la question de la corruption certes, mais elle n’est nullement essentielle parce que la corruption n’est en aucun cas uniforme (les intérêts économiques étant souvent concurrents, les corruptions s’annulent aussi souvent dans leurs effets politiques). C’est essentiellement l’idéologie économiste, libérale et hyper-capitaliste, qui a considérablement pénétré ses structures et influencé les hommes politiques, qui conduit le pouvoir politique à accepter le diktat économique.
L’un des sujets les plus polémiques de cette situation est la crise climatique essentiellement due à notre système économique. Le pouvoir politique fait peu de choses pour s’opposer aux effets dévastateurs de l’activité économique, alors qu’il existe de larges possibilités d’intervention. Au niveau de la communication sur cette crise, l’une des situations les plus choquantes est l’activisme de certaines entreprises pétrolières subventionnant des lobbies qui contestent radicalement la crise climatique et l’effet de notre économie sur cette crise à partir de données “scientifiques” notoirement fausses. La société américaine Exxon est spécialisée dans ce type d’intervention.
C’est donc un phénomène particulièrement intéressant que signale le Guardian du 20 septembre. La Royal Society, la première académie scientifique du Royaume-Uni, part en guerre contre Exxon, se substituant ainsi au pouvoir politique pour contrecarrer l’activisme destructeur de la société US. Il s’agit de l’amorce d’un bouleversement des fonctions civiques. Il met en lumière la crise du pouvoir politique qui déserte sa fonction essentielle de défense du bien public et de la société dont il a la charge en même temps qu’il en est prétendument l’émanation.
Extraits:
«Britain's leading scientists have challenged the US oil company ExxonMobil to stop funding groups that attempt to undermine the scientific consensus on climate change.
»In an unprecedented step, the Royal Society, Britain's premier scientific academy, has written to the oil giant to demand that the company withdraws support for dozens of groups that have “misrepresented the science of climate change by outright denial of the evidence”.
»The scientists also strongly criticise the company's public statements on global warming, which they describe as “inaccurate and misleading”.
»In a letter earlier this month to Esso, the UK arm of ExxonMobil, the Royal Society cites its own survey which found that ExxonMobil last year distributed $2.9m to 39 groups that the society says misrepresent the science of climate change.
»These include the International Policy Network, a thinktank with its HQ in London, and the George C Marshall Institute, which is based in Washington DC. In 2004, the institute jointly published a report with the UK group the Scientific Alliance which claimed that global temperature rises were not related to rising carbon dioxide levels in the atmosphere.
»“There is not a robust scientific basis for drawing definitive and objective conclusions about the effect of human influence on future climate,” it said.
»In the letter, Bob Ward of the Royal Society writes: “At our meeting in July ... you indicated that ExxonMobil would not be providing any further funding to these organisations. I would be grateful if you could let me know when ExxonMobil plans to carry out this pledge.”
»The letter, a copy of which has been obtained by the Guardian, adds: “I would be grateful if you could let me know which organisations in the UK and other European countries have been receiving funding so that I can work out which of these have been similarly providing inaccurate and misleading information to the public.”»
Mis en ligne le 21 septembre 2006 à 16H01