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374Il y a 10-15 ans, le reste du monde était perçu comme ayant perdu d’avance la bataille de la communication et la bataille du langage au profit des Anglo-Saxons. La réalité est bien différente de ces prévisions. Dans son analyse très complète sur le déclin des USA, signalé par un de nos lecteurs (“Miquet”, sur le Forum au 21 août) et disponible notamment sur le site Tom Dispatch (à la date du 20 août), l’historien Dilip Hiro fait une place importante à la question de la communication. Il détaille les plus importantes initiatives non-anglo-saxonnes à effets régionaux larges ou à effets universels qui ont été prises dans ce domaine, notamment à partir du phénomène Al Djazeera.
Désormais, les grands réseaux mondiaux anglo-saxons ne sont plus les maîtres et ne disposent d’aucun monopole. Certains d’entre eux sont extraordinairement discrédités par leur traitement de l’information; ils exposent au monde entier le ridicule de la déformation virtualiste de la situation du monde vue, surtout, par les commentateurs américanistes, et contribuent activement au discrédit des ex-maîtres du monde de la communication. La langue anglaise, si elle continue à être universellement employée, l’est sur les réseaux de communication non-anglo-saxons comme supplétive des grandes langues, comme véhicule utilitaire et nullement arme de conquête culturelle ayant accompli sa mission.
Ce passage de l’analyse de Dilip Hiro met en évidence cette situation nouvelle et imprévue par ceux dont le métier est de prévoir:
«During the 1991 Gulf War, only CNN and the BBC had correspondents in Baghdad. So the international TV audience, irrespective of its location, saw the conflict through their lenses. Twelve years later, when the Bush administration, backed by British Prime Minister Tony Blair, invaded Iraq, Al Jazeera Arabic broke this duopoly. It relayed images — and facts — that contradicted the Pentagon's presentation. For the first time in history, the world witnessed two versions of an ongoing war in real time. So credible was the Al Jazeera Arabic version that many television companies outside the Arabic-speaking world — in Europe, Asia and Latin America — showed its clips.
»Though, in theory, the growth of cable television worldwide raised the prospect of ending the Anglo-American duopoly in 24-hour TV news, not much had happened due to the exorbitant cost of gathering and editing TV news. It was only the arrival of Al Jazeera English, funded by the hydrocarbon-rich emirate of Qatar — with its declared policy of offering a global perspective from an Arab and Muslim angle — that, in 2006, finally broke the long-established mold.
»Soon France 24 came on the air, broadcasting in English and French from a French viewpoint, followed in mid-2007 by the English-language Press TV, which aimed to provide an Iranian perspective. Russia was next in line for 24-hour TV news in English for the global audience. Meanwhile, spurred by Venezuelan President Hugo Chavez, Telesur, a pan-Latin-American TV channel based in Caracas, began competing with CNN in Spanish for a mass audience.
»As with Qatar, so with Russia and Venezuela, the funding for these TV news ventures has come from soaring national hydrocarbon incomes — a factor draining American hegemony not just in imagery but in reality.»
Mis en ligne le 22 août 2007 à 14H34