La bataille des sanctions à l’UE

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Comme on le sait, certains des initiateurs des sanctions contre l’Iran votées par le Conseil de Sécurité, les USA en tête, espèrent que ces sanctions internationales seront complétées par des sanctions unilatérales. Le débat est en cours à l’Union européenne et il présente plusieurs aspects intéressants, selon nos sources.

@PAYANT Bien entendu, le Secrétariat Général du Conseil met la dernière main à une liste impressionnante de sanctions, sous l’inspiration de l’inamovible Robert Cooper, à mettre entre les mains de Lady Ashton. Auparavant, les Pays membres devront évidemment prendre attitude. Ces sanctions portent sur des domaines vitaux, comme l’énergie notamment, et portent en elles un potentiel de pressions sur l’Iran particulièrement impressionnant.

Mais ces initiatives européennes pourraient susciter des péripéties qui conduiraient à un débat intéressant au sein de l’UE, sur ce sujet des sanctions sur lequel jusqu’ici aucun débat sérieux n’a eu lieu. Il s’agit notamment des hésitations sérieuses et d’objections qui ne le sont pas moins pour de telles sanctions, dans au moins trois pays : l’Espagne, le Portugal et surtout (par son importance) l’Allemagne. Les positions de ces trois pays pourraient enrayer la mécanique automatique avec l’un ou l’autre animateur robotisé type neocon (Cooper) qui, actuellement, caractérise la politique européenne. En effet, une décision comme celle des sanctions unilatérales requiert évidemment un votre à l’unanimité avec droit de veto.

Lorsqu’on parle de “mécanique automatique” pour qualifier la politique iranienne de l’UE, il s’agit bien de cela. Dans les débats internes au sein des institutions européennes, lorsque certaines suggestions sont avancées pour un débat interne sur cette politique iranienne, à partir d’observations critiques sur le monolithisme mécanique de cette politique, à partir effectivement d’une observation analytique générale qui rencontre nombre d’approbations dans les échanges informels, la réponse officielle des autorités dans ces institutions est simplement : “Il n’y a pas d’alternative à la politique des sanctions”.

Nous sommes loin, à l’image des confidences qui nous sont faites, d’avancer l’idée de manœuvres, de manipulations, etc. Même un Robert Cooper, nous l’avons dit, est plus une pathologie dérangée qu’un intrigant manipulant une institution. Même l’influence américaniste n’est pas une explication acceptable, sinon dans le constat qu’on fait qu’il s’agit de l’influence d’une politique également mécanique posée sur la même affirmation sophistique (“Il n’y a pas d’alternative à la politique des sanctions”). Il s’agit bel et bien d’un enfermement mécaniste de toute la politique du bloc américaniste-occidentaliste, dont la politique, certainement dans ce domaine, est le produit d’une impulsion également mécaniste enfantée par ce que nous nommons la politique de l’idéal de puissance. Il sera évidemment intéressant de voir si l’attitude de tel ou tel pays (l’Allemagne en l’occurrence, la France étant hors-jeu à cause de sa direction et de ses élites inexistantes) peut interférer dans cette poussée mécaniste.


Mis en ligne le 14 juin 2010 à 06H22

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