La bienheureuse médiocrité de Merkel et de ses semblables

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Rendant compte de la rencontre entre Bush et Merkel au cours de laquelle la chancelière allemande fit montre de toute la courtoise servilité habituelle aux dirigeants européens rencontrant le président américaniste, mais certainement avec une touche servile en plus, le site WSWS.org nous propose une intéressante remarque dans le texte qu’il consacre à cette rencontre. Cette remarque justifie notre remarque sur le “ certainement avec une touche servile en plus”…

Faisant allusion à l’origine communiste est-allemande de Merkel, le chroniqueur Ulrich Rippert écrit :

«Merkel’s efforts to ingratiate herself with Washington are nothing new. She has held an uncritical position toward Bush’s war policy from the outset. In this respect, the chancellor resembles members of the new ruling elites in Eastern Europe, who became politicized in the period of the collapse of the Stalinist regimes and whose enthusiasm for capitalism is closely bound up with a fascination for the type of unbridled free market and world power politics embodied by the US. She has equal disdain for both the fundamental democratic rights of the population and international law.

»The American president has reacted to his defeat at the polls in the November US Congressional elections and the broad opposition to the Iraq war by preparing to send in more troops and intensify the war. This has impressed and left its mark on Merkel.

»The friendly embraces and the mutual exchange of praise and niceties between Bush and Merkel throw a sharp light on the German European Union presidency. Like Bush, Merkel and her “grand coalition” government (CDU, SPD and Christian Social Union) are confronted with increasing resistance on the part of the German population. The proclaimed aim of both Merkel and Steinmeier to push ahead with implementing a European constitution against all resistance makes clear where they are headed.»

C’est l’aspect psychologique qu’évoque Rippert qui est intéressant. Il donne une partie d’explication intéressante sur la facilité avec laquelle les dirigeants américanistes parviennent à subvertir les dirigeants des “nouveaux” pays d’Europe de l’Est. Il y a effectivement une véritable reconnaissance fascinée et nostalgique de la violence de la pression et du comportement chez les dirigeants US, renvoyant à celle qui fut la marque des dirigeants de l’époque stalinienne et soviétique jusqu’en 1989-90. En quelque sorte, il y a des retrouvailles avec la jeunesse, avec un comportement connu et qui rassure ; et il y a sans doute, effectivement, une sorte de fascination de cette psychologie formée à la violence communiste pour le cynisme tranquille et presque innocent (idée de l’inculpabilité de la psychologie US) de ces dirigeants capitalistes.

Là-dessus, Rippert nous promet l’apocalypse, par imitation des dirigeants US: « The return to imperialist despotic violence is bound up with a policy aimed at smashing up all that remains of the European social system. Merkel’s snuggling up to Bush makes clear that—irrespective of a few lone voices who warn against “predatory American capitalism”—the European political elite represents similar economic and social interests as the American ruling class and will resort to similar measures to advance their interests. This heralds a new stage of violent attacks on social and democratic rights on both sides of the Atlantic.»

A notre sens, Rippert n’a pas raison, en bonne culture trotskiste qui vit elle-même encore aux temps des violences staliniennes. La fascination de Merkel renvoie à sa complète médiocrité et, par conséquent, à sa faiblesse de caractère. Elle voudrait bien, peut-être, imiter Bush et le suivre sur ce qu’elle juge peut-être comme une politique de force mais elle n’osera pas et ne pourra pas. D’ailleurs, le Bush qui la fascine n’existe pas. Bush est un faux-dur, qui entraîne les USA sur des voies catastrophiques bien plus que sur des voies d’empire prédateur ; sa “force” — c’est-à-dire son entêtement, son enfermement de l’esprit, son autisme, son refus de reculer face au Congrès et au suffrage du 7 novembre, etc. — n’est que la conséquence involontaire d’un caractère lunatique, complètement hors du réel, complètement inconscient et inconsistant. La servilité de Merkel ne se traduira en aucune politique particulière, elle ne fera que souligner l’impuissance européenne, bien servie par une Allemagne totalement phagocytée dans ses impuissances diverses, qui commencent par celle de ses divers passés (le nazi et le communiste, selon l’Allemagne dont on parle).


Mis en ligne le 9 janvier 2007 à 06H18