La “bonne gouvernance” de l’UE en recul, sinon en crise

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On connaît le grand cas que fait l’UE de ce qu’elle estime être la vertu même de l’Europe; qui a nom, cette expression fameuse et quelque peu prétentieuse en même temps que domestique, de “bonne gouvernance”. L’un des aspects essentiels de cette “bonne gouvernance”, qui en principe proscrit l’emploi de la force sauf lorsque c’est pour le bon motif, – et l’on sait que certains s’y retrouvent, – c’est le moralisme que représente la révérence absolue, quasiment de l’ordre du réflexe conditionné, pour l’expression magique des “droits de l’homme”. Eh bien, les “droits de l’homme” version-UE sont en crise.

Un rapport du Council of Foreign Affairs in Europe nous en instruit, à partir notamment de l’observation des positions des membres de l’ONU sur ces questions. Les propositions appuyées sur les droits de l’homme, ainsi que celles qui renvoient à l’ingérence selon des arguments humanitaires (officiellement, dans tous les cas), sont en général en retraite à l’ONU. Les pressions de la Chine et de la Russie n’y sont pas pour rien, mais nombre de pays se sentent de plus en plus mal à l’aise avec ces notions. Il est manifeste qu’on doit lier cette évolution avec l’attaque directe lancée par la Russie contre les conceptions unipolaires, d’inspiration US et soutenue par l’UE, dans les relations internationales. Dans ce cas, l’unipolarité est celle des conceptions morales et humanitaires exclusivement occidentales et, en général, comme la chose se trouve, favorable aux intérêts et aux conceptions des classes dirigeantes occidentales.

L’EUObserver du 17 septembre nous instruit là-dessus.

«The EU is losing its ability to push through human rights projects at the UN, with Islamic, African and Latin American states increasingly alienated from Europe while Russia and China play a more assertive role, a new study says.

»EU human rights positions gained over 70 percent support in the UN general assembly in the 1990s but just 48 to 55 percent in 2007 and 2008, while Russia and China have gone from less than 50 percent to over 80 percent in the same time, the report by the European Council on Foreign Relations (ECFR) shows.

»In what it calls the EU's “slow motion crisis,” the ECFR highlights EU defeats on recent Iran, Burma and Belarus votes, where just 80 out of a potential other 165 UN member countries joined the EU position. Russia and China's doctrine of non-interference in sovereign states has also attracted support in the UN security council, leading to EU setbacks on Sudan, Burma and Zimbabwe in the past year.

»“If Europe can no longer win support at the UN for international action on human rights and justice, overriding national sovereignty in extreme cases, it will have been defeated over one of its deepest convictions about international politics as a whole,” the study says.


Mis en place le 17 septembre 2008 à 12H40