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2167Textes intéressants à lire, du site WSWS.org qui fait de remarquables revues critiques de presse et de déclarations permettant d’avoir une vision générale des évènements fous qui se déroulent dans cette si étrange époque. Il se trouve que WSWS.org était très occupé lors de l’attaque contre la Syrie de la nuit du vendredi-13 par divers mouvements de grèves d’enseignants aux USA, dont le site trotskiste espérait voir jaillir une étincelle révolutionnaire décisive. Depuis, l'étincelle ayant fait long feu, il est revenu sur la Syrie et publie deux textes de suite qui détaillent, mélangées dans chacun d'eux, deux dynamiques parallèles qui, étrangement quoique selon une stricte rigueur euclidienne, ne se rencontrent jamais alors que des liens de causes à effets devraient les faire se confondre en un aggloméré explosif, contradictoire et incompréhensible.
• L’une de ces dynamiques est la description, les témoignages, les articles de journaux, y compris dans la presseSystème, qui montrent et démontrent combien l’“attaque chimique” du 7 avril est une complète fumisterie, un montage à peine élaboré, quelque chose de si complètelment faussaire qu'aucune argumentation n'est nécessaire et qu'il n'y a vraiment pas lieu d'en débattree. Il semble d’ailleurs qu’aucune voix officielle ne vienne vraiment discuter cette version ; et d’ailleurs et pour tout dire et faire court, ces voix officielles s’en foutent comme le note l’observation désormais fameuse : « il est peu probable que notre gouvernement ou tout autre gouvernement impliqué dans le théâtre syrien ne se soucie même plus d'expliquer ses actions. »
(On trouve dans l’un des textes ci-dessous un incident assez semblable à celui qui est mentionné dans notre texte référencé ci-dessus, entre Lord West et la journaliste de la BBC McVeigh. Il s’agit dans ce cas d’une interview de l’ancien major général britannique Jonathan Shaw, qui commanda les forces britanniques e Irak en 2003. On y voit et entend le général interrogé par l’animatrice Samantha Washington de SkyNews sur la situation syrienne après l’attaque, et plus précisément sur l’“attaque chimique” du 7 avril. Brusquement, et sans la moindre explication ni justification, Samantha Washington le coupe et termine abruptement l’interview alors que Shaw commence à développer l’idée que l’“attaque chimique” était complètement faussaire. Tout de même la séquence n’est pas passée inaperçue et une présentation substantielle permet aux téléspectateurs britanniques d’en goûter tout le sel. Pour le reste, il se confirme que le standard animateur/présentateur [et plus encore animatrice/présentatrice, sans muvais esprit] constitue la norme vigilante de l'action sacrée de lacensure : « Désormais, il est avéré qu’une journalise moyenne d’un organe de communication de la presseSystème a barre sur la plupart des autorités du Système pour indiquer ce qui peut être dit et ce qui ne peut l’être. » )
• L’autre dynamique est celle d’une pression sans cesse grandissante pour relancer de nouvelles attaques, bien plus dévastatrices, pour occuper le terrain en Syrie plus que jamais, pour harceler les Russes, les surveiller, les empêcher d’apparaître pour ce qu’ils sont et de faire ce qu’ils font. Divers services, des généraux ici et là, les démocrates bien entendu, des républicains aussi, toute la presseSystème, etc., développent effectivement des pressions, des affirmations incendiaires, des exhortations à l’une ou l’autre sorte d’attaque.
On aboutit ainsi à un effet étrange : au plus il apparaît évident que l’attaque du vendredi-13 était totalement injustifiée et illégale, au plus est développée l’affirmation qu’il faut “attaquer” de nouveau ; au plus il s’impose évidemment que l’attaque du vendred-13 était injustifiée, au plus il s’impose évidemment de la faire suivre par une autre, beaucoup plus importante et réussie celle-là, et d’une cetraine façon encore plus injustifiée et illégale, – plus c'est illégal plus c'est justifié, plus c'est injustifié plus c'est tout à fait légal... C’est peu de dire qu’il s’agit d'un climat de guerre à Washington, et pourtant bien encore domine l’impression, avec une simple réflexion de l’évidence, qu’il s’agit d’un climat de démence.
Les deux textes ci-dessous sont donc respectivement des 20 avril et 21 avril 2018, traductions de deux textes en anglais des 19 et 20 avril 2018.
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À la suite des frappes de missiles américains, britanniques et français du week-end dernier contre la Syrie, une campagne de plus en plus insistante est menée dans l’establishment politique, l’armée et les renseignements américains pour une guerre plus vaste qui pourrait déboucher sur un conflit nucléaire avec la Russie.
Mardi, les législateurs démocrates et républicains ont attaqué l’administration Trump pour la nature “limitée” de l’attaque et ont exigé que la Maison-Blanche s’engage à une opération militaire bien plus vaste pour renverser le gouvernement Assad et affronter l’Iran et la Russie.
Après un briefing à huis-clos au Sénat du secrétaire à la Défense James Mattis et du général Joseph Dunford, le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré aux journalistes que l’administration n’avait aucune stratégie et semblait prête à “donner la Syrie à Assad, à la Russie et à l’Iran ». Il a dit : « Je pense qu’après cette frappe, Assad croit qu’on tweet beaucoup, mais qu’on ne fait pas grand-chose ». Graham a appelé à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne permanente sur certaines parties de la Syrie. Cela obligerait les États-Unis à abattre les avions russes et à déployer davantage de troupes américaines sur le terrain pour orchestrer leurs forces mandataires kurdes et celles liées à Al-Qaïda. Il a déclaré que la Russie et l’Iran ne devraient pas être autorisés à continuer à « dominer le champ de bataille sans contestation ».
Le sénateur démocrate Chris Coons a critiqué la déclaration récente de Trump annonçant un retrait des troupes américaines, déclarant aux journalistes: « Il est important pour nous de rester engagés en Syrie ». Il a ajouté : « Si nous nous retirons complètement, notre influence dans toute résolution diplomatique ou reconstruction, ou même tout espoir d’une Syrie post-Assad va disparaître. »
Les exigences de l’élite dirigeante américaine ont été exprimées dans une tribune éditoriale publiée mercredi dans le New York Times par Susan Rice, qui a servi comme ambassadrice à l’ONU puis conseillère à la sécurité nationale sous la direction d’Obama. Rice s’oppose catégoriquement à tout retrait des troupes américaines. Elle appelle l’administration Trump à maintenir indéfiniment son occupation d’environ un tiers du territoire syrien le long des frontières nord et est du pays avec la Turquie et l’Irak, une région qui comprend les ressources pétrolières du pays. Cela concorde avec les appels de plus en plus fréquents et directs dans les médias américains pour un morcellement permanent du pays.
Rice écrit que Washington et ses alliés doivent « aider à sécuriser, reconstruire et établir une gouvernance locale efficace dans les zones libérées ». Ce sont des mots de code pour établir le contrôle néocolonial sur le territoire et l’utiliser comme base pour les opérations contre le régime Assad et les forces russes et iraniennes. Faisant fi du prétexte frauduleux des armes chimiques utilisé pour justifier les bombardements américains et alliés, Mme Rice souligne les objectifs d’une telle intervention : « Cela permettra aux États-Unis de contrecarrer les ambitions iraniennes de contrôler le territoire irakien, syrien et libanais ; conserver leur influence dans les principales régions productrices de pétrole et priver M. Assad d’une partie substantielle du territoire syrien, en attendant une solution diplomatique. »
Cette stratégie est en accord avec un éditorial du Wall Street Journal du 16 avril qui appelle Trump à établir des “zones de sécurité” dans le nord de la Syrie, à la fois dans le territoire occupé par les États-Unis à l’est de l’Euphrate et dans la région qui borde la Jordanie. Ceci, écrit le Journal : « ne menacerait pas le contrôle d’Assad sur le reste de la Syrie », mais « enverrait un signal que les États-Unis n’abandonnent pas la région à l’Iran et la Russie ». L’éditorial appelle à une « paix basée sur la division du pays en enclaves ethniques ». Ce qui est discuté est le démembrement et la restructuration de façon permanente de la Syrie et de l’ensemble du Moyen-Orient, en partie pour fournir à l’impérialisme américain une base avancée pour ses préparatifs de guerre contre l’Iran et la Russie.
Ryan Crocker, ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie, et Michael O’Hanlon, membre important de la Brookings Institution qui est alignée sur le Parti démocrate, conseillent le 15 avril dans le Journal que de futures frappes aériennes devaient « faire monter les enchères, en ciblant les commandements et les centres de contrôle militaires, la direction politique, et peut-être même M. Assad lui-même... Il ne faudrait pas rejeter d’emblée des cibles en Iran, dépendamment de la provocation. »
Mardi, le Times a publié un reportage basé sur des déclarations de responsables militaires et administratifs anonymes selon lesquels le secrétaire à la Défense, Mattis, avait conseillé à Trump de demander l’approbation du Congrès pour la frappe, mais cela a été rejeté par le président. L’article stipule que « lors de plusieurs réunions à la Maison-Blanche la semaine dernière, il [Mattis] a souligné l’importance de lier les opérations militaires au soutien public – une opinion que M. Mattis défend depuis longtemps ». Dans un éditorial récent, le Times a également souligné la nécessité pour le Congrès d’adopter une législation autorisant d’autres opérations militaires en Syrie et ailleurs.
Mattis aurait également conseillé la sélection des cibles syriennes de manière à minimiser les risques de représailles russes. Ce qui sous-tend ces considérations, à la fois militaires et politiques, est la nécessité de se préparer à une guerre prolongée et sanglante qui impliquerait probablement un grand nombre de troupes américaines et conduirait à un conflit militaire avec la Russie ou l’Iran. Cela nécessitera une répression contre l’opposition antiguerre aux États-Unis, pour laquelle la feuille de vigne juridique d’une sanction par le Congrès est jugée nécessaire.
Dans son éditorial indépendant du Times, Rice demande aux États-Unis de « continuer d’éviter les conflits directs avec la Russie », tout en ne laissant pas « le champ libre à la Russie et à l’Iran ». Washington doit « repousser fermement et intelligemment » la Russie, écrit-elle, « en ce qui a trait aux armes chimiques ou autres actions inacceptables d’un point de vue humanitaires ». En d’autres termes, la CIA doit continuer à fabriquer une série interminable de provocations et de prétextes afin de justifier la campagne de Washington visant à se débarrasser de la Russie comme obstacle à l’établissement de l’hégémonie des États-Unis au Moyen-Orient et dans toute l’Eurasie.
L’un de ces prétextes a été fourni par la publication lundi d’un rapport conjoint du gouvernement américain et du Royaume-Uni accusant la Russie de vagues actes de “guerre cybernétique“ contre l’Occident. Bien que le document ne fournisse aucun accusation ou élément de preuve précis contre la Russie, il a été largement répété dans tous les médias dans le but de créer un climat d’hystérie aux États-Unis et de légitimer une confrontation avec Moscou.
Les réseaux de télévision américains ont commencé mercredi à attirer l’attention sur des reportages sur la mort du journaliste d’investigation russe Maksim Borodine, dont les enquêtes ont porté sur l’entrepreneur militaire privé russe Wagner. Borodine est tombé d’un balcon du cinquième étage à Ekaterinbourg dimanche. De manière typique, avant toute enquête et sans aucune preuve, les médias rapportent largement que la mort de Borordin est la dernière d’une longue série d’assassinats prétendument ordonnés par le président russe Vladimir Poutine.
L’intensité de la campagne anti-Russie croît proportionnellement aux révélations selon lesquelles les prétextes officiels au bombardement de la Syrie apparaissent comme absolument mensongers. Cinq jours après l’attaque, aucune preuve n’a été fournie pour étayer l’affirmation selon laquelle le régime d’Assad aurait mené une attaque au gaz dans la ville de Douma, dans l’est de la Ghouta, alors que les preuves continuent de s’accumuler que la fameuse attaque n’était en fait qu’un coup monté par les agences des renseignements occidentaux pour fournir un prétexte à des frappes.
Les agences de renseignement ont été aidées par des médias corrompus et serviles. Une étude publiée mercredi par “Fairness in Accuracy and Reporting”, un organisme de surveillance des médias, révèle que parmi les 100 plus grands journaux américains par diffusion, pas un comité de rédaction ne s’est opposé au bombardement de la Syrie.
Le rôle des médias occidentaux en tant que censeurs et diffuseurs des mensonges du gouvernement a été démontré dans une interview de Sky News, en Grande-Bretagne, avec l’ancien major général britannique Jonathan Shaw, le 13 avril, à la veille du bombardement. Lorsque Shaw a détourné une question afin de mettre en doute la motivation qu’aurait pu avoir le gouvernement d’Assad à mener une attaque chimique, étant donné que ses forces étaient sur le point de vaincre les “rebelles” soutenus par les États-Unis à Douma et qu’une attaque au gaz risquait fort de déclencher une intervention occidentale, l’animatrice Samantha Washington l’a coupé brusquement en milieu de phrase et a mis un terme à l’interview.
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Un rapport des renseignements militaires américains fuité vers les grands médias affirme que les frappes de missiles du 14 avril menées par Washington en collaboration avec le Royaume-Uni et la France n’ont pas réussi à détruire les prétendues capacités d’armes chimiques du gouvernement syrien. Il défend implicitement l’idée de raids plus étendus et meurtriers qui pourraient déclencher un affrontement militaire avec la Russie, une puissance nucléaire, qui dispose de troupes en Syrie soutenant les forces du président Bachar al-Assad.
La fuite de ce rapport, qui a été présenté par le New York Times sous le titre « Les frappes de missiles sont peu susceptibles d’arrêter les attaques chimiques syriennes, dit le Pentagone », et largement couvert par Reuters, est intervenue au milieu de nouveaux reportages depuis les lieux de la prétendue attaque aux armes chimiques qui était le prétexte pour les frappes de missiles du 14 avril sur la Syrie, révélant que « les preuves » sont une mise en scène.
La télévision russe VGTRK a interrogé un garçon syrien qui figurait en bonne place dans une vidéo publiée par un groupe rebelle qui constituait la principale « preuve » d’une attaque chimique dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, le 7 avril. Cette attaque fut invoquée par Washington, Londres, et Paris comme motif pour un acte d’agression militaire sans provocation perpétré en violation flagrante du droit international.
Dans la vidéo filmée par les Casques blancs, une ONG financée par les Britanniques et les États-Unis, le garçon est vu au milieu d’une scène chaotique d’adultes hurlants et d’enfants affolés arrosés d’eau pour contrer effets de la prétendue attaque chimique.
S’adressant à l’équipe de télévision russe, Hassan Diab, 11 ans, a confirmé qu’il était le garçon de la vidéo. « Quelqu’un criait que nous devions aller à l’hôpital, alors nous sommes allés là-bas », a-t-il dit « Quand je suis arrivé, certaines personnes m’ont attrapé et ont commencé à me verser de l’eau sur la tête ».
Son père, qui, comme d’autres résidents de Douma, a déclaré qu’il n’avait rien entendu au sujet d’une attaque chimique ce jour-là, a déclaré au média russe : « Je suis allé à l’hôpital, je suis monté à l’étage et j’ai trouvé ma femme et mes enfants. Je leur ai demandé ce qu’il s’était passé, et ils ont dit que les gens à l’extérieur criaient au sujet d’une odeur et leur avaient dit d’aller à l’hôpital. À l’hôpital, ils ont donné des dates et des biscuits aux enfants. »
L’équipe de télévision a également interrogé le personnel médical de la clinique où la vidéo a été filmée. L’un d’entre eux a déclaré que, alors que les gens se plaignaient de problèmes respiratoires causés par la poussière des bombardements dans la ville, il a été surpris par l’afflux soudain de patients accompagnés par l’équipe de tournage des Casques blancs.
Il a raconté : « Certaines personnes sont venues ici et ont lavé les gens. Ils ont dit : “Attaque chimique. Attaque chimique”. Nous n’avons vu aucun symptôme d’attaque chimique ».
Un compte-rendu similaire a été fourni par une source très différente, la chaîne américaine de droite pro-Trump, USNN, qui a également réussi à faire venir une équipe de télévision à Douma. Son correspondant a rapporté qu’après avoir interrogé une quarantaine de résidents, «aucune des personnes à qui j’ai parlé dans le quartier [où l’attaque aurait eu lieu] n’a dit avoir vu quelque chose ou avoir entendu quoi que ce soit sur une attaque chimique ce jour-là».
USNN a également parlé au personnel médical de la clinique où la vidéo « rebelle » a été filmée. L’un d’entre eux a déclaré à cette chaîne de télévision que la journée avait été normale, jusqu’au moment où « soudainement, sortie de nulle part […] une bande d’inconnus a fait irruption dans la pièce en criant qu’il y avait une attaque chimique. Ils ont amené des victimes présumées et ont commencé à les arroser d’eau ».
Il a ajouté que les « étrangers » filmaient tout. « Dès qu’ils ont lavé tout le monde, ils ont tout remballé et ils sont partis ».
Les médecins ont déclaré qu’ils « ne voyaient aucune indication d’attaque chimique » et que les personnes amenées avaient l’air « totalement normales », sans aucun symptôme d’avoir été affecté par un agent chimique tel que le chlore ou le sarin. Le chirurgien en chef de la clinique a également signalé que le jour de l’attaque alléguée, l’établissement a enregistré « zéro décès ».
Le reportage de la chaîne américaine de droite présentait également une vidéo de stocks massifs d’obus de mortier et d’autres armes trouvées à Douma après l’évacuation des rebelles liés à Al-Qaïda, qui, d’après le journaliste, allaient dans certains cas : « du plancher au plafond ».
Ces reportages recoupent largement le compte-rendu déjà fourni par Robert Fisk, le correspondant de presse britannique spécialiste du Moyen-Orient, qui s’est également rendu à Douma et s’est entretenu avec un médecin de la clinique. Le médecin a déclaré qu’un « Casque blanc » avait fait irruption dans la clinique en criant « Gaz ! Gaz ! » et déclenchant une panique, qui a ensuite été filmée par les vidéastes du groupe. Le médecin a dit à Fisk que personne n’avait été touché par un empoisonnement au gaz.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont tous affirmé qu’ils avaient la preuve que le gouvernement syrien avait mené une attaque à l’aide d’armes chimiques le 7 avril, mais n’ont toujours pas rendu publique la moindre preuve.
Ils n’ont pas non plus indiqué quel motif possible le gouvernement d’Assad, qui a écrasé les « rebelles » liés à Al-Qaïda dans la banlieue de Damas de la région de la Ghouta orientale, aurait-il eu pour utiliser des armes chimiques contre une population qui était largement hostile à Al-Qaïda soutenue par l’Occident à la fin de la campagne réussie de l’armée syrienne.
D’un autre côté, le motif de mettre en scène une telle attaque est évident. Il a servi de prétexte à une campagne coordonnée des États-Unis et de leurs alliés européens, préparée bien avant le 7 avril.
Les derniers reportages depuis Douma ont souligné le rôle criminel et corrompu joué par les médias américains et occidentaux, qui ont fidèlement servi de canal de propagande pour la guerre menée par les États-Unis. Ces mêmes médias ont rejeté des rapports de plus en plus nombreux sur l’attaque aux armes chimiques l’exposant comme un une mise en scène en les traitant de mystifications et de « théories du complot ».
Utilisant ce faux incident des armes chimiques monté de toute pièce pour lancer un acte d’agression impérialiste présenté comme une croisade pour « les droits de l’homme », l’impérialisme américain, britannique et français a lancé l’attaque de missiles du 14 avril. Cela faisait partie d’une tentative désespérée de contrer la défaite stratégique subie par les milices islamistes que les États-Unis et les autres puissances occidentales, avec les Saoudiens et d’autres monarchies pétrolières du Golfe, ont soutenues avec des milliards de dollars en armes et en financements depuis la guerre orchestrée par la CIA pour renverser Assad. Le dernier des « rebelles » s’est retiré de la Ghouta orientale quelques heures seulement après les tirs de missiles. Les civils qui sont restés ont dénoncé les milices soutenues par l’Occident comme des « terroristes » qui les ont privés de nourriture et de médicaments et ont exécuté sommairement tous ceux qui s’opposaient à eux.
Parmi les cibles atteintes par les missiles américains, français et britanniques se trouvait le Centre de recherche et de développement de Barzah, que les services de renseignement occidentaux prétendaient être impliqué dans la production d’armes chimiques. Les employés de l’établissement ont toutefois indiqué que son travail consistait à développer des formules chimiques pour les médicaments contre le cancer – en raison de l’embargo américain et européen contre la Syrie – ainsi que des antidotes pour les piqûres de serpents et de scorpions distribués dans toute la région. Le Centre de recherche, qui a été inspecté à plusieurs reprises et autorisé par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a été en grande partie démoli.
Les enquêteurs de l’OIAC envoyés à Douma auraient été incapables d’atteindre le site en raison de problèmes de sécurité, notamment des tirs d’armes légères mercredi. Les puissances occidentales et les « rebelles » qu’elles soutiennent sur le terrain en Syrie ont un motif évident pour entraver même l’apparence d’une enquête indépendante qui ne trouve aucune preuve de l’attaque chimique invoquée comme justification de l’agression militaire.
L’effondrement de l’histoire officielle des événements de Douma et la fuite du rapport de renseignement militaire américain sont sans aucun doute plus qu’une coïncidence.
Le Times a publié son article sur le rapport en déclarant qu’il concluait qu’« Il est attendu que le gouvernement syrien reprenne son programme d’armes chimiques, en dépit du fait que le président Trump ait déclaré “mission accomplie” ».
Reuters a déclaré que le rapport concluait que les frappes de missiles « n’ont eu qu’un impact limité sur la capacité du président Bachar al-Assad à mener des attaques d’armes chimiques ».
L’agence de presse a ensuite cité des sources parmi les renseignements « américains et alliés » affirmant que des armes chimiques étaient « stockées dans des écoles et des immeubles d’habitation », que l’un des fonctionnaires qualifiait de « boucliers humains ».
Cette référence est particulièrement inquiétante, fournissant ce qui est effectivement un alibi d’avance pour de futures attaques américaines tuant un grand nombre de civils syriens.
En phase avec l’appareil militaire et de renseignement américain, le Parti démocrate fait pression pour une escalade de la guerre américaine en Syrie. Nancy Pelosi, porte-parole de la minorité de la Chambre, a tenu une conférence de presse révélant que le Caucus démocrate avait tenu une réunion la veille pour discuter de la façon d’unir le Congrès américain pour la rédaction d’une nouvelle autorisation d’utiliser la force militaire pour replacer celle passée en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre à New York et à Washington. Cette loi, dirigée contre Al-Qaïda, ne couvre évidemment pas les opérations militaires contre le gouvernement Assad en Syrie, qui a combattu les affiliés d’Al-Qaïda soutenus par les États-Unis.
Les Démocrates, ainsi que les couches prédominantes parmi les Républicains du Congrès, font pression pour que la Maison-Blanche de Trump poursuive un affrontement militaire plus agressif avec la Syrie et ses principaux alliés, la Russie et l’Iran, et abandonne la promesse récente de Trump de « ramener les troupes [qui sont en Syrie] à la maison ».
« La politique est claire, la capacité à y parvenir ne l’est pas », a déclaré le Démocrate de premier rang de la commission des services armés de la Chambre des Représentants, Adam Smith, de Washington, dans un entretien accordé à C-SPAN jeudi. « Je ne pense pas que lâcher des missiles une fois par an, en disant “mission accomplie” d’un air satisfait va atteindre cet objectif politique. »
La « politique » à laquelle Smith a fait référence est le renversement du gouvernement Assad en faveur de la domination sans entrave des États-Unis sur le Moyen-Orient, région riche en pétrole et d’une importance stratégique vitale. Avec plus de 2000 soldats américains – complétés par des forces par procuration recrutées dans les milices syriennes kurdes YPG – qui occupent un tiers de la Syrie, y compris ses principaux champs pétroliers et gaziers, des couches décisives au sein de l’establishment politique américain, notamment chez les Démocrates, exigent une politique militaire beaucoup plus agressive qui menace de déclencher une guerre massive aux conséquences dévastatrices pour l’humanité.
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