La chute finale en “chute libre” ?

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La chute finale en “chute libre” ?

• Vision d’un observateur international, George Szamuely • Enfin, les deux crises (Biden à Washington, Macron à Paris) liées aux deux grandes crises-guerres en cours (Ukraine, Israël). • Véritable vision de la GrandeCrise.

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The Final Countdown’ est une émission hebdomadaire de ‘Sputnik.news’ particulièrement intéressante. Elle est présentée en transcription par John Miles, toujours d’une façon enlevée et donnant l’essentiel de l’entretien avec une personnalité interviewée par la présentatrice Angie Wong. Chaque fois, un problème général est traité, qui donne le plus souvent une vision globale d’une crise touchant plusieurs pays. Comme il faut s’y attendre avec ce programme et ce réseau, c’est essentiellement la GrandeCrise, essentiellement manifestée dans le bloc-BAO, qui est traitée. Même si l’on comprend que cette question intéresse la Russie en priorité puisque ce sont ses adversaires qui sont touchées, il n’en est pas moins évident pour nous qu’il s’agit bien du nœud central de cette GrandeCrise. Les intérêts de communication russes rencontrent ainsi les intérêts d’une analyse objective de la situation comme on a très rarement la chance de l’entendre dans les réseaux occidentaux de la presseSystème qui continuent à être infestés par le simulacre de propagande.

Cette fois, c’est le  Dr. George Szamuely, du Global Policy Institute de Londres, qui est l’invité. Il traite les deux principaux problèmes actuels de ce que les protagonistes de l’émission s’entendent à désigner comme “la chute libre” de l’Occident-collectif, c’est-à-dire les USA et la France. Nous relevons notamment deux aspects de l’atmosphère générale du dialogue qui nous satisfont pleinement :

• Les deux crises sont considérées en fonction des grands événements guerriers de la GrandeCrise, c’est-à-dire l’Ukraine et l’affrontement israélo-palestinien. Ces deux événements sont perçus au niveau de leurs répercussions dans les deux pays en crise, ce qui n’est pas le cas dans ces pays (particulièrement en France, où il est très rarement fait allusion aux deux guerres extérieures dans les débats enflammés qui préfèrent s’attacher à cette question évidemment fondamentale de savoir si le Rassemblement National menace ou non la France d’un fascisme quasiment de type hitlérien, – débat absolument passionnant sinon fascinant, certes).

• Fondamentalement pour nous, c’est une approche extrêmement justifiée et très féconde d’analyser conjointement les crises américanistes et française. Nous-mêmes rappelons continuellement cette proximité, tandis que tout le monde l’ignore, aussi bien aux USA qu’en France, où l’on se replie avec un bonheur intense sur les seuls aspects intérieurs des crises, comme si le reste du monde et le reste de la GrandeCrise n’existaient pas. C’est la même logique que l’indifférence pour les causes extérieures qu’on a vues précédemment et un signe de plus de l’impuissance des Occidentaux à comprendre qu’ils ne sont, aux USA et en France, que les conséquences nationales de l’immense GrandeCrise qui ébranle toute la civilisation occidentale et fait de cette “chute libre” quelque chose qui devrait bien être la chute finale. Un dernier point qui rapproche les deux pays au travers de leurs crises, c’est leur extrême gravité : les deux crises attaquent le fondement même du pouvoir, – chacun son président, – dans un vide ahurissant des milieux dirigeants et intellectuels, jusqu’à faire danser tout le monde au rythme de la possibilité d’une démission du président.

• Il est également intéressant de voir de quelle façon un observateur international rend compte de l’extrême confusion régnant aussi bien aux USA qu’en France, avec les remarques qu’il propose, qui peuvent manquer de précision, sinon de logique et de connaissance pour tous les spécialistes nationaux, mais qui ont l’avantage de nous restituer une perception extérieure des deux événements. Si cette prospection extérieure peut être contestée par sa faiblesse de prévision, il n’empêche qu’elle conduit aux remarques  plus générales présentées ci-dessus, et qui sont totalement absentes de l’intelligence brillante de nos experts nationaux.

Le compte-rendu de John Miles, paru aujourd’hui sur ‘Sputnik.News’,  a le titre original de

« “Chute libre” : Les élites occidentales perdent leur emprise sur le pouvoir dans un contexte de crise politique aux États-Unis et en France… »

Nous l’avons quelque peu raccourci pour lui donner la légèreté qui convient à une chute de cette sorte, un peu de cette légèreté qui la fait ressembler à une plume satisfaite d’elle-même et de ses capacités potentielles qui dissimulent le sort qui attend son équipage plutôt qu’à une pierre sans espoir qui ne cache pas son sort décisif, – toujours le simulacre.... D’autre part, nous avons partagé le texte en trois partie : la présentation générale par John Miles, les remarques de Szamuely sur les USA, puis celles sur la France. Vous n’apprendrez rien de nouveau ni rien d’assuré sur les deux crises qui sont elles-mêmes insaisissables pour les “intelligences brillantes” de nos experts mais vous disposerez d’un poste d’observation particulièrement utile pour les embrasser dans toute leur gravité.

dde.org

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L’establishment en chute libre

La politique néolibérale et le soutien à l’impérialisme occidental en Ukraine et en Palestine discréditent les forces politiques établies des deux côtés de l’Atlantique.

Le président américain Joe Biden envisage de se retirer de la course à la présidentielle américaine de 2024 après les débats désastreux de la semaine dernière, selon un article du New York Times.

La nouvelle est apparue tôt lundi après que le président aurait eu des discussions avec des membres de sa famille au cours du week-end sur l'opportunité de maintenir sa candidature, dans un contexte d'inquiétude généralisée concernant son âge. Le débat télévisé de la semaine dernière avec l’ancien président Donald Trump, au cours duquel Biden semblait souvent avoir du mal à terminer ses réflexions et à répondre aux questions, a attisé l’anxiété du public parmi de nombreux responsables du Parti démocrate. Les enquêtes d’opinion depuis l’événement de jeudi soir semblent montrer que le chef de l’Etat octogénaire est encore plus en retard dans les sondages.

Ce regain de panique survient alors que les observateurs en France encouragent une alliance de centre-gauche avant les élections de ce week-end pour priver le parti de Marine Le Pen d’une majorité parlementaire. Les observateurs craignent que ce personnage controversé ne l’emporte au deuxième tour du scrutin dimanche, inaugurant ainsi le premier gouvernement de droite du pays depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ces deux incidents suscitent l'inquiétude de la communauté internationale, alors que les forces politiques en place s'efforcent de repousser les défis de plus en plus importants lancés à leur pouvoir, selon le Dr. George Szamuely, chercheur principal au Global Policy Institute de Londres. Szamuely  était l’invité mercredi de l’émission ‘The Final Countdown’ de Spoutnik pour proposer une analyse sur les deux développements et leurs implications pour les pays occidentaux.

Sur Joe Biden

« Cela donne l'impression que les États-Unis sont faibles, car si Biden se retire et dit: “Je ne suis pas physiquement et mentalement compétent pour me présenter”, alors la prochaine question sera: “Eh bien, êtes-vous physiquement et mentalement compétent pour rester président ?” », a déclaré Szamuely. « Il va être très difficile pour Biden de dire: “Oui, je peux encore fonctionner pendant six mois en tant que président alors que deux guerres graves ont lieu dans lesquelles l'Amérique est activement impliquée”. Je pense que des appels seront immédiatement lancés pour que Biden démissionne immédiatement, ce qui entraînera une grande anxiété. »

«  Il y a donc déjà des gens qui s’inquiètent à propos de Trump, mais au moins Trump est un facteur connu », a-t-il ajouté. « Mais maintenant, eh bien, que va-t-il se passer maintenant ? Je veux dire, que se passera-t-il au cours des six prochains mois ? Que se passera-t-il à la convention ? Tout est en suspens. Au niveau international, on s’inquiète beaucoup d’une Amérique en pleine tourmente. »

« Oui, c'est un peu comme une chute libre, c'est sûr », a convenu l'animatrice Angie Wong.

Les dirigeants européens seraient inquiets de la possibilité d’un deuxième mandat de Trump, car l’ancien président pourrait retirer les États-Unis de l’alliance militaire de l’OTAN. L’Union européenne a étudié les moyens d’assurer la poursuite du financement de la guerre par procuration de l’Ukraine contre la Russie au cas où l’ancien président mettrait fin au soutien américain au conflit à son retour à la Maison Blanche.

Sur Marine & Macron

Mais l’establishment politique européen perd également son emprise sur le pouvoir à mesure que le soutien aux partis populistes de droite augmente sur tout le continent. Le Rassemblement national de Marine Le Pen a remporté le plus grand nombre de soutiens au premier tour des récentes élections législatives françaises, ce qui a conduit le président Emmanuel Macron à rechercher des alliances pour empêcher son triomphe au second tour.

Même si la coalition de Jean-Luc Mélenchon a battu le parti centriste de Macron au premier tour, il est peu probable que le président français inclue la gauche dans une coalition, a déclaré Szamuely, notant que « Macron semble vraiment le détester ». L’analyste a suggéré que le dirigeant français chercherait des alliés plus modérés, formant une alliance de centre-gauche de personnalités politiques de l’establishment pour refuser le pouvoir à Le Pen.

« Dès lors que [Le Pen] s ‘était si bien comportée dimanche dernier, il était clair qu'il y aurait un élan grandissant pour empêcher le Rassemblement national de s'imposer, car c'est vraiment ce que fait l'élite française depuis plusieurs décennies, probablement depuis 2002, lorsque Jean- Marie Le Pen était la candidate présidentielle contre Chirac », a rappelé Szamuely. « L’élite est absolument déterminée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour rester à l’écart du Rassemblement national. Je n’étais donc pas du tout surpris que ce soit ce qu’ils feraient.

« Maintenant, la question est – et c’est évidemment la question la plus importante – de savoir si vous pouvez continuer à créer toutes ces alliances pour empêcher le Rassemblement national d’entrer, et si vous pouvez simplement continuer à attiser l’hystérie à propos du Rassemblement national toutes les quelques années », a-t-il poursuivi. « Cela n'a pas vraiment fonctionné car petit à petit, d'année en année, les voix du Rassemblement national ont augmenté. Alors même s’ils parviennent cette fois à former un gouvernement de coalition qui exclut le Rassemblement national, que se passera-t-il en 2027 ?

« Il va y avoir beaucoup de colère et beaucoup de frustration parmi les Français car les problèmes de la France ne sont pas résolus. Les élites dirigeantes continuent d’attiser l’hystérie à propos du Rassemblement national et il va y avoir une élection présidentielle et cette fois, ils pourraient bien voter pour Marine Le Pen. »