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616Nous recommandons à nos lecteurs de lire l’article de l’excellent historien américain Chalmers Johnson, reproduit par ailleurs sur ce site dans la rubrique “Nos choix commentés”.
Pourquoi cette insistance? Parce qu’il y a la description d’une tragédie qui n’est pas du genre à provoquer les larmes de midinette de nos hommes politiques, qui ne fait pas le prime time de nos journalistes spécialistes de la liberté de l’information mais qui, dans l’ordre du symbolisme, de l’intelligence et de l’âme humaines, de la mémoire et de l’âme d’une civilisation, représente un attentat d’une gravité et d’une ignominie qui témoigne d’une façon éclatante du niveau de notre civilisation. (“Nous”, encore une fois, parce qu’il paraît que nous avons un tronc commun et des “valeurs” communes … pfffuittt! “Nous” de pure forme.) Le mépris pour la civilisation et l’histoire du monde qu’induit le comportement américaniste ainsi décrit est stupéfiant.
La question que pose le comportement américaniste en Irak du point de vue de la mémoire historique de ce pays ne concerne pas l’Irak mais l’américanisme et la civilisation que ce mouvement prétend être, représenter et imposer au monde (après l’avoir imposé à l’Amérique, d’où la différence constante que nous faisons entre “américanisme” et Amérique). C’est la plus grave question possible: l’américanisme n’est-il pas, exactement au contraire de ce qu’il prétend être, et à cause de son pouvoir de fascination maléfique autant que de son emprise globale, le mouvement le plus globalement destructeur de la civilisation que l’Histoire ait connu? Certains diront que “poser la question…”
Mis en ligne le 10 juillet 2005 à 10H25