La colère du sénateur Warner est un événement révélateur

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Pompeux, influent et prudent, le sénateur républicain John Warner est archétypique du parlementaire “réaliste” de Washington, et d’autant plus indicatif de la situation qu’il est du parti du président. Ancien président de la commission des forces armées (et actuel chef de la minorité républicaine dans cette très puissante commission), Warner a toujours soutenu la politique belliciste de Bush, notamment et surtout par le biais d’un soutien aux militaires, tout en se donnant le vernis qu’il faut pour avoir l’apparence d’une certaine indépendance politique. Warner est un bon indicateur de la fortune politique de la politique du pouvoir.

Par conséquent, sa colère, hier au Sénat, contre la hiérarchie militaire est une puissante indication.

Donc, selon RAW Story qui reprend DailyPress.com, Warner a violemment pris à partie les chefs militaires après avoir, lundi, lancé l’initiative d’une résolution de plus pour mettre en cause la politique irakienne du gouvernement.

«Virginia Sen. John Warner said this afternoon that he felt he had been ''misled'' by U.S. military commanders on the Iraqi military's ability to begin taking over security operations.

»An unusually combative Warner used a Senate Armed Services Committee hearing to question why there are too few Iraqi troops to control Baghdad despite years of effort to train them and repeated assurances from U.S. military leaders that more American troops would not be needed.

»“I say to you, Congress has been misled,” Warner told retired Gen. John Keane, the former vice chief of staff of the Army.

»Keane replied, “Growing and developing an army from scratch does take time. They need to get operational experience.”

»The answer clearly did not satisfy Warner, who said later that he would write to Gen. John Abizaid, the head of Central Command, and ask him to explain why there are still too few Iraqi troops to begin taking the place of U.S. forces.»

Le comportement de Warner depuis quatre jours est une indication précise de l’évolution du parti républicain, notamment chez les attentistes qui ont jusqu’ici toujours soutenu Bush par opportunisme. D’une façon plus générale, il est une bonne indication du durcissement constant des parlementaires face à une administration qu’on sent de plus en plus affaiblie.

En attaquant cette fois les militaires, Warner va plus loin qu’une simple évolution politique. Il semble présager un échec de la “nouvelle stratégie” bushiste en Irak et il montre sa volonté d’impliquer également dans cet échec les militaires eux-mêmes. Cela indique d’une façon convaincante que des républicains jusqu’alors indécis (prudents) sont prêts à jouer complètement le jeu des démocrates, — c’est-à-dire le Congrès contre l’administration dans son ensemble, tant au niveau politique que bureaucratique et militaire.


Mis en ligne le 26 janvier 2007 à 09H16