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598Deux éditos coup sur coup, le même jour, coulés dans le feu grondant d’une sainte colère : le New York Times retrouve la verve et la vertu accusatrice d’autres temps. Les deux textes sont majestueux, l’un réclamant un vrai chef pour une nation frappée de plein fouet par l’ouragan et ses suites (“Waiting for a Leadership”), l’autre pointant un doigt accusateur contre l’inégalité qui gangrène l’Amérique (“Inequality in America”).
Les deux textes ne traitent pas du même sujet mais, par l’esprit de fureur retrouvée qui les anime, ils renvoient à la même crise fondamentale qui secoue depuis quelques jours, à ciel ouvert et à cieux déchaînés, à l’image de l’ouragan “Katrina”, les Etats-Unis d’Amérique. Le New York Times n’est pas devenu brusquement dissident, lui qui a couvert toutes les turpitudes de GW et de sa bande depuis quatre ans, mais il sent qu’on arrive là au terme du supportable. On lui reconnaîtra au moins du flair.
Ce que nous dit le New York Times, de l’intérieur du système dont il est partie prenante, c’est : “Enough is enough”. En d’autres termes, s’adressant à GW, sa bande et le Congrès totalement anesthésiés dans ses outrances corruptrices : vous êtes en train de briser le système auquel nous sommes tous partie prenante, à force d’incompétence et d’irresponsabilité. Cela se traduit, dans le texte sur l’inégalité, par cette phrase noble et qu’on ne peut repousser après avoir pris connaissance des chiffres ahurissants des pauvres de l’American Dream, et cette phrase jetée avec mépris aux parlementaires représentant la plus vertueuse et puissante démocratie du monde : « They should be ashamed of themselves. »
Sorte d’anti-américanisme primaire, non?
Mis en ligne le 2 septembre 2005 à 16H30