La Commissaire et la “Com” (suite…)

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Revenons à Margot Wallström, Commissaire suédoise chargée de la stratégie de la communication de la Commission. Outre le discours de Telezin caviardé, on trouve sur son site des extraits de sa communication devant un séminaire de dirigeants socialistes européens, le 3 mai 2005 à l’Assemblée nationale française.

Il est intéressant d’y faire une incursion pour observer les nuances, voire les contradictions mises en lumière à cette occasion avec les thèmes de la campagne pour le “oui”, dont Wallström est une chaude partisane.

• On sait qu’un des thèmes de cette campagne est qu’en votant “non” les Français marginaliseront leur pays, l’Europe poursuivant sans la France, dans l’hypothèse où ce pays errait isolé dans sa réponse négative, sa marche vers le développement de l’intégration supranationale grâce à la Constitution. Pourtant, la Commissaire dit: «  En votant le 29 mai, les citoyens français ont une responsabilité à l'égard des citoyens des autres pays européens. S'ils choisissent de voter “non”, ils n'engagent pas seulement la France ou eux-mêmes, mais tout le reste de l'Europe et les autres citoyens européens. » … D’où l’on comprend que la France c’est l’Europe, puisque son “non” engagerait «  tout le reste de l'Europe et les autres citoyens européens ».

• “Plan B” ou pas? Un refus français de la Constitution, disent les partisans du “oui”, ne conduirait certainement pas à une renégociation de la Constitution. Wallström confirme : « Je voudrais aussi dire un mot au sujet d'un mythe: celui d'une renégociation de la Constitution qui suivrait une victoire du “non”. Je le dis ici clairement : il n'y aura pas de renégociation de la Constitution. Les partenaires de la France ne sont pas disposés à revenir à la table des négociations. » Six jours plus tôt, un collègue de Wallström, le Commissaire à la Justice, l’Italien Frattini, déclare dans une interview au Figaro (le 27 avril): « Mais avec un non français, il sera difficile de continuer à parler de Constitution, ou de traité constitutionnel. A mon avis, on va devoir rouvrir le débat public européen. Si la France, pays fondateur, vote non, cela démontrera qu'il y a un déficit de légitimité populaire en Europe. Il faudra alors engager le débat bien plus largement, notamment avec les Parlements nationaux. » (Depuis, Jacques Delors, qui assistait à l’intervention de Wallström le 3 mai au Palais Bourbon, a implicitement confirmé l’interprétation de Frattini contre celle de Wallström.)


Mis en ligne le 15 mai 2005 à 15H45