La crise de la globalisation montrée par l’interrogation à propos de la guerre

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La crise de la globalisation se trouve d’abord, dans cette époque absolument conditionnée par la communication de l’information et ses effets sur la psychologie, au niveau de la perception de ce concept. Le concept de “globalisation” est formidablement soutenu par le conformisme qui conditionne la politique mondiale et l’idéologie qui la soutient. Parmi l’arsenal moralisant (donc impératif) de ce conformisme pour fixer les bornes impératives qui fixent la description de la globalisation, il y a la notion d’exclusion de la guerre. Le conformisme de la définition de la globalisation dit que la globalisation empêche la guerre.

C’est avec cela à l’esprit qu’il faut apprécier comme un signe de la crise de la globalisation que soit publié un article comme celui de Daniel Altman, dans l’International Herald Tribune d’aujourd’hui, avec ce titre qui est déjà une sorte de sacrilège : «Managing Globalization: The integrated economy as a cause of war.»

Altman débat de ce qui devrait être une évidence, qui est une évidence pour l’esprit de bon sens : la globalisation, avec les énormes tensions et les inégalités qu’elle apporte est une cause potentielle évidente de guerre. Pourtant, cette affirmation d’évidence doit être appréciée comme un événement très inhabituel, justement signe de cette crise que nous mentionnons. Finalement, ce n’est pas la globalisation qui est en crise, pour éviter une tautologie, — parce que la globalisation est une crise en soi ; c’est la perception que nous en avons, c’est “le concept” qui est en crise. La force de cette crise est telle qu’elle fait reculer décisivement le conformisme.

Altman mesure lui-même son audace avec ses deux premiers paragraphes :

«In countries around the world, globalization has been blamed for increasing inequality, extinguishing local culture, enabling transnational crime and a host of other evils — with varying degrees of justification. But could globalization be a cause for another ill wind, that of war itself?

»To answer ‘yes’ would be to discredit a broad current of 20th century political-economic theory.»

… Et pourtant, oui, la réponse est “oui”.

Pour clore, quelques réflexions qui relèvent de l’évidence propre au bon sens. Ceci compte surtout, répétons-nous : qu’on accorde cette place au bon sens est révolutionnaire.

«Peace, after all, was the original motivation for the economic integration of France, Germany and the rest of continental Europe. And the desire to avoid conflict still encourages countries to build commercial ties, as the United States is now doing, regularly and at the highest levels, with China.

»Yet ‘yes’ may still be the right answer in many cases. Globalization can be a motivation for war, and it can also add fuel to war's bonfires.

»“It is said that when there are economic interdependences between nations, the potential of conflicts is reduced,” said Jacques Fontanel, a professor of economics at the Pierre-Mendès- France University in Grenoble, in an e-mailed response to questions.

»“In fact,” he said, “war depends on religious and economic conditions of people. If globalization gives more and more money to the owners and less and less to the workers, more and more for some nations and less and less (relatively) to others, the occasions of conflict grow: social conflicts and political conflicts.”

»Fontanel said that the rapid growth of economies like the United States, aided by globalization, could also contribute to conflict if demand for raw materials increased faster than supply. “There is a new scarcity and scarcity is always a cause of conflicts.”

»The very interconnectedness of the global economy can be another source of rancor, according to Martha Crenshaw, a professor of government at Wesleyan University in Middletown, Connecticut. “The stronger powers can be held responsible for local grievances,” she said. “This is not unlike the era of colonialism.”»


Mis en ligne le 21 février 2007 à 07H35