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333Il y a un aspect économique important dans la crise des 15 marins et Marines britanniques détenus par les Iraniens. La tension qui a aussitôt grimpé, notamment alimentée par des rumeurs d’attaque de l’Iran, a entraîné une hausse du prix du pétrole qui a eu ou qui fait envisager des répercussions importantes. Ces éléments peuvent évidemment alimenter des rumeurs de manoeuvres des uns et des autres.
• Les rumeurs d’attaque venues de Russie et alimentant la tension avaient-elles un but économique? Un article de Nezavissimaïa Gazeta, relayé par Novosti le 29 mars, exposait les avantages économiques pour la Russie de la tension avec l’Iran depuis le 23 mars (capture des Britanniques), voire d’un conflit :
«A en juger par mercredi dernier, le déclenchement d'actions militaires dans le golfe Persique serait avantageux pour la Russie sur le plan économique. La réaction des bourses de marchandises aux rumeurs selon lesquelles l'Iran aurait attaqué un navire américain dans le golfe Persique, est en quelque sorte un test. Elles ont provoqué une montée en flèche des prix du pétrole, ce qui est avantageux pour les pétroliers russes. Si ces prix étaient maintenus pendant un an à un niveau aussi élevé, cela rapporterait à la Russie au moins 10 milliards de pétrodollars.
»Le secteur énergétique russe gagnerait encore plus si une véritable guerre éclatait dans le golfe Persique. L'Iran fournit environ 2,3 millions de pétrole par jour sur le marché mondial, soit 5,7% des exportations. En cas d'attaque des Etats-Unis, Téhéran menace de bloquer le détroit d'Ormuz par lequel passent plus de 20% du pétrole exporté dans le monde. De plus, il n'est pas exclu que l'Iran bombarde les puits de pétrole des pays voisins. On peut imaginer le bond des prix du pétrole qui serait entraîné par cette évolution des événements.
“Si le pétrole iranien n'arrive pas sur le marché, les prix peuvent atteindre 80 dollars le baril, même plus”, estime Dmitri Loukachov, expert de la banque Zenit spécialiste du pétrole. Pour Konstantin Batounine, analyste pétrolier d'Alfa Bank, “les prix peuvent parfaitement dépasser 100 dollars”. Mikhaïl Zak, analyste de Gazprombank, prévoit également une telle gamme de prix.»
• D’autre part, aujourd’hui dans le Times, Gerard Baker développe une analyse des effets économiques de cette crise, avec montée du prix du pétrole, sur les USA. Chroniqueur spécialiste de l’Amérique et très pro-US, toujours prompt à choisir l’analyse qui favorise les USA, l’avis de Baker est intéressant dans ce cas parce qu’il n’est justement pas favorable aux USA. Même s’il précise ne pas croire aux hypothèses de manœuvre des Iraniens, Baker juge que ceux-ci ont toutes les raisons d’être satisfaits des effets de leur action.
«Intentional or otherwise, however, this engineered crisis has had one impact that must leave the Iranians feeling quite pleased with themselves. By raising fears of shortages in oil supply from the Gulf, it has led to a sharp spike in prices. And here Iran’s sense of timing at least seems impeccable. Crude prices had been rising for more than a month before these latest developments.
»A number of factors — especially the belated arrival of winter in the United States and Western Europe and miscellaneous refining problems — have pushed prices higher since late January. Spot crude prices were up by more than 15 per cent in the six weeks to mid-March; the British hostage crisis has added another 5 per cent to that in just a week.
»The timing is exquisite from another point of view — the potential impact of higher oil costs on the US economy. Financial markets are now frail with fear that America is at an inflexion point that could herald a recession. The first quarter was bumpy enough as it was, what with volatile equity prices and nervousness about the health of some parts of the financial system, without another bout of concerns about energy prices.
»But since late January, wholesale prices are almost 50 per cent higher than they were eight weeks ago and retail petrol prices are up by 25 per cent. The Iranians may or may not succeed in frustrating their potential enemies in the Middle East, but how sweet would it be if they could undermine the US economy and, at least for a while, pocket a few million extra from higher oil prices in the meantime?
»Of course, much sharper increases in energy prices last year did not derail the US economy and nor should this sudden rise — especially if it proves temporary, as most analysts think it will. Yet there is a broader question about whether the US is now in a much more vulnerable condition than it was when crude prices were more than $70 a barrel late last summer.»
Mis en ligne le 3 avril 2007 à 17H26