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875Au plus le temps passe, au plus la crise financière d’août et ses suites transforment la prévision et le sentiment général. L’humeur ne cesse de s’assombrir. Dans le Financial Times du 11 septembre, Alan Wolf fait un constat impeccable quoique classique : la bourse tient l’économie en otage. Les fous du marché boursier menacent les équilibres économiques et ce sont les petits qui sont touchés. Alors, faut-il aider les fous de la bourse pour éviter aux petits de trinquer? Toute la logique du système est exposée à nu, pour la nième fois, mais cette fois dans un cadre impressionnant d'ampleur.
«The financial markets have taken the world economy hostage. This has presented the world’s central banks with a dilemma. They fear the consequences of paying off those responsible for the mess. But they cannot let hundreds of millions of innocents suffer. Last week’s announcement of the first US monthly fall in employment for four years has made a cut in interest rates from the Federal Reserve this month a virtual certainty. So act it will. But making the right decisions is going to be hard.»
Les officiels commencent à être pessimistes et conseillent de s’installer dans la crise. Cas de Hank Paulson, secrétaire américain au trésor, ancien de Goldman Sachs et vétéran des crises des années 1990. Un spécialiste, par conséquent, — également dans le FT du 11 septembre.
«The crisis of confidence in credit markets is likely to last longer than previous financial shocks of the past two decades, Hank Paulson, Treasury secretary, warned on Tuesday.
»Mr Paulson was speaking in Washington as Jean-Claude Trichet, the European Central Bank president, warned that it was time for global financial authorities to tackle unregulated entities whose activities had contributed to the latest upheavals.
(…)
»Like Mr Trichet, Mr Paulson said the complexity and global distribution of the securities at the heart of the credit crisis would prolong it. “We expect this period of turbulence to go on for a while,” he said.
»Mr Paulson said he had been an investment banker at Goldman Sachs during the “Russian default, Asian crisis?.?.?.?and Latin American credit crisis” and expected this bout of uncertainty in credit markets was “going to take longer” to resolve.»
Finalement, Paulson nous donne l’explication centrale : «“The reason it is going to take longer today [than in previous crises] is that we are more globalised,” he said. US mortgages had been “sliced and diced” and were turning up at Landesbanken – state-run regional banks in Germany.»
Ainsi, la globalisation marche. Pour la première fois, la démonstration est convaincante : aucune crise d’une importance sérieuse n’échappe, désormais, à un élargissement et à une internationalisation instantanés. De cette façon et pour le cas qui nous occupe, ce n’est pas seulement l’économie américaine que la bourse peut tenir en otage mais l’économie mondiale. Toutes ces choses sont dites avec une réelle sérénité d’âme. Nul ne s’avance à s’exclamer que nous sommes dans une très grande et très luxueuse maison de fous, où l’on vous recommande consciencieusement de prendre chaque matin le médicament (“globalisation”) qui vous permettra d’attraper à tous les coups les mêmes maladies que les autres, — celui-là serait aussitôt interné, — comme fou contagieux.
Mis en ligne le 12 septembre 2007 à 14H39
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