Il y a 4 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.
1595De nouveaux détails sur des actions spécifiques de la Federal Reserve ont été rendus publics par Bloomberg.News, et un article de Huffington.post du 26 mai 2011, de William Alden, rapporte dans un premier temps les diverses précisions ainsi obtenues. Il s’agit de la mise en lumière de prêts à intérêt notablement aimables (0,01%), portant sur des sommes notablement appéciables ($30 milliards ou plus, pour chacune des banques) faits par la Fed à plusieurs banques lors de la crise financière de 2008, – notamment à Goldman Sachs, à la Royal Bank of Scotland et au Crédit Suisse…
«In the midst of the global financial crisis in 2008, the Federal Reserve lent Goldman Sachs, Credit Suisse and Royal Bank of Scotland at least $30 billion each at interest rates as low as 0.01 percent with no public disclosure of the details, Bloomberg News reported on Thursday. The latest revelations about the covert infusions of credit provided by the Fed to some of the world's largest banks has amplified accusations that the central bank is a power unto itself, operating according to its own devices and in the interest of major financial institutions – and beyond accountability to taxpayers.
»“It just points out that this was about secrecy to protect banks basically from embarrassment from transparency, which is not supposed to be what the Fed's about,” said Dean Baker, co-director of the Center for Economic Policy and Research, in Washington. “That is the fundamental problem with the Fed,” Baker added. “They're supposed to be an agency of the government, not an agency of the banks. But reflexively, there they are protecting the banks, again and again and again.”»
Depuis plusieurs mois et même depuis plus d’un an, divers événements de révélations sur les activités de la Fed ont été rendus publics, y compris par le biais de rapports officiels. (Voir Huffington.post encore, le 26 avril 2011 : «A newly-released study from the Congressional Research Service bolsters claims that the nation's largest banks profited off the Federal Reserve's financial crisis-era programs by borrowing cash for next to nothing, then lending it back to the federal government at substantially higher rates.»)
Il s’agit d’un mouvement général, venu de diverses forces, milieux et autorités, qui conduit à des révélations de plus en plus nombreuses. L’article de Huffington.post déjà cité du 27 mai 2011 en fait un rappel.
«But in recent months, the Fed has been forced by Congress and by a Supreme Court decision – in a case originally filed by Bloomberg LP, the parent company of Bloomberg News – to release the details of its so-called emergency lending programs. The Fed undertook those programs throughout 2008, accelerating its lending that fall in the aftermath of the collapse of the investment banking giant Lehman Brothers.
»In December, under orders from Congress, the Fed released a trove of documents that name the recipients of $3.3 trillion in aid intended to curb damage from the developing financial crisis. The documents describe a variety of Fed special lending facilities, including one program in which nine firms, five of them foreign, were able to borrow $5 billion for 28 days at the extremely low interest rate of 0.0078 percent, The Huffington Post reported.
»In late March, the Fed released information about its primary lending facility -- the so-called discount window -- which had provided ultra-cheap cash during the height of the crisis to a range of firms. During the week in October 2008 when borrowing under the program peaked, foreign banks received more than 70 percent of the $110.7 billion that the Fed lent out, Bloomberg News reported. Arab Banking Corp., a $28 billion lender now majority-owned by Libya's central bank, got at least $3.2 billion that autumn, The Huffington Post reported.
»In 2008, Bloomberg News asked for Fed records under the Freedom of Information Act, but the Fed resisted. Revealing the names of borrowers could cause “substantial competitive harm” to those institutions because they could be perceived as weak, the Fed argued in a court filing. “[B]ecause Reserve Banks are the ‘lenders of last resort,’ the fact that an institution is borrowing at the [discount window], if publicly disclosed, can fuel market speculation and rumors that the entity's liquidity strains stem from a financial problem at the institution that is not publicly known,” reads a May 2009 statement the Fed filed in a New York district court.
»The case went to the Supreme Court, which rejected an attempt by a banking industry group to block the Fed's disclosure. So, for the first time since the Fed's discount window began lending in 1914, the central bank in late March released the identities of its primary facility's borrowers…»
…Certes, nous avons souligné, dans le dernier paragraphe de cette dernière citation, l’expression “for the first time” (depuis que la Federal Reserve, créée en 1913, a commencé, en 1914, sa politique de prêts). Cela indique, d’une façon générale, et pour les divers cas signalés, le sort actuel de la Federal Reserve. C’est un mouvement de fond, à partir de divers centres de pouvoir (Congrès, Cour Suprême, entreprises de presse, etc.), qui est aujourd’hui en plein développement contre la Federal Reserve. C’est la politique de secret de la Federal Reserve, la fausse Banque Centrale US (“fausse”, puisque ayant une structure et un actionnariat d’institution financière privée), qui est ici mise très gravement en cause et déconstruite petit à petit. L’on comprend combien, à l’image de notre titre, nous pensons que le terme “déstructuration” convient mieux, même si l’acte est celui d’une “déconstruction”. C’est la substance même de la Fed, sous forme de sa structure, de ses pratiques, de ses normes, qui est ainsi attaquée et de plus en plus rognée, de plus en plus minée.
On observe combien est grande la puissance de l’attaque contre la Fed, avec des résultats qui ne cessent de s’accumuler. C’est évidemment une attaque contre le Système, et non pas seulement contre un élément de la puissance américaniste strictement dite. Si nous parlons du Système, c’est bien parce que tous les caractères de la Fed montrent qu’il s’agit bien de cela ; la Fed est effectivement un organisme privé, échappant structurellement à l’intégration dans le gouvernement ou un système du pouvoir américaniste soi disant public ; son action ne se limite en aucun cas aux banques US mais concerne des banques non-US également, dès lors que ces banques font partie de la structure générale du Système, par essence non caractérisée ni par les frontières, ni par les nationalités. La Fed est effectivement un instrument central (sic) et c’est bien un instrument central du Système qui fait ainsi l’objet d’assauts puissants.
On observera enfin que la forme de ces événements est effectivement une déconstruction-déstructuration plutôt qu’une explosion, ou qu’un effondrement brutal, ou une mesure spectaculaire et sensationnelle. Cela n’entache en rien l’importance du processus, bien au contraire. A notre sens, ce processus n’est nullement terminé, chaque décision et mesure supplémentaire obligeant la Fed à céder du terrain en attirant d’autres mesures contre elle, tout cela créant des jurisprudences, des tendances fortes, un courant grandissant de déstructuration. Simplement, on doit avoir l’attention attirée sur la forme même du processus, pour pouvoir commencer à réfléchir sur la forme que prendra, que prend d’ores et déjà l’effondrement du Système… Beaucoup plus un processus par à-coups, un véritable travail de termites (encore cette référence, déjà signalée dans notre Bloc-Notes de ce même 27 mai 2011), qu’un Big Bang tonitruant… Le résultat n’en est pas moins impressionnant. Bien entendu, on observera pour conclure que ce résultat est obtenu par l’action d’autres centres de pouvoir du même Système auquel appartient la Fed, confirmant l’activisme autodestructeur du Système, et sa crise centrale et mortelle par conséquent.
Mis en ligne le 27 mai 2011 à 12H34
Forum — Charger les commentaires