La dernière blague

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La dernière blague

C’est la dernière blague, elle date de quelques jours.

Selon le porte-parole de l’armée étasunienne, les frappes de la coalition ont tué 25 000 combattants de Daesh, soit la moitié de ses effectifs. Quelque temps auparavant, la même coalition annonçait la défection de 30 000 djihadistes, tout en ayant estimé le nombre total des combattants à 35 000.

Quel est au juste le nombre de ces terroristes qui semblent se multiplier à mesure qu’ils sont poursuivis et exterminés ? 

Manifestement, les officiers étasuniens ont un problème avec le calcul élémentaire.

Ils semblent de plus ne pas savoir se compter eux-mêmes.

Pas moins de douze généraux étasuniens encadrent in situ cinq mille soldats en Irak, chiffre officieux que concède à faire circuler le Pentagone, à peine plus que le ridicule 3870 admis.

Soit un général pour 416 soldats. Selon les normes de l’armée US, un officier suffit à diriger une brigade de plus de 3000 hommes. De trois choses, l’une.

Le Pentagone dispose sur le sol irakien de près 12 fois trois mille hommes. Les servants stationnés dans les diverses bases du Qatar, Bahrein et Koweit  ne sont pas inclus dans cette comptabilité. Les affirmations de Barak Hussein Obama de ne pas envoyer plus de troupes au sol ne seraient que des dénégations faites pour apaiser l’opinion étasunienne.

Les soldats en opération en Irak sont soit soustraits à l’Afghanistan, soit appartiennent à des armées privées et morts ou vifs n’apparaissent pas sur les registres.

Le Pentagone a des officiers en excès et ne sait plus à quoi  employer cette espèce pléthorique. Chaque Secrétaire à la Défense a espéré réduire leur nombre, Robert Gates et Chuck Hagel s’y étaient essayés en vain. La structure du Pentagone ne peut que croître, absorber de plus en plus de ressources, brisant net toute velléité de la plus minime coupe budgétaire. Il place des généraux ici et là, les éloigne, en quantité suffisante pour simplement figurer, au prix exorbitant qu’ils coûtent, à défaut d’accomplir tâche utile.

Le Pentagone a expédié une partie de son encadrement d’élite apprendre les nouvelles techniques de la dernière génération de guerre asymétrique.

Car les voilà tout ébaubis.

La sobriété des moyens et l’efficacité des armées syrienne, iranienne et russe face à une coalition ayant à sa tête la première puissance militaire de la planète n’ont pas manqué d’ébranler les certitudes stratégiques et tactiques de cette Chose pentagonesque hypertrophiée à des dimensions pantagruéliques, prédatrices jusqu’à l’autophagie.

La réalité, si toutefois elle pouvait percer sous l’enchevêtrement touffu des récits qui se substituent à elle, doit résulter d’une combinaison de ces trois faits.

Avec une ultime audace suggérée comme solution à l’impossible équation.

Il faut 12 généraux pour 35 000 hommes.

Nous avons bien le nombre initialement donné des terroristes mercenaires vaquant à la destruction de la Syrie et de l’Irak.

Le Pentagone est d’autant une entité monstrueuse qu’elle est hybride et chimérique, de l’américanisme truffée d’israélisme et lardée de séoudisme.

Ses trois ingrédients sont cohésifs et le fragilisent.

Les « 28 » pages, outre qu’elles éclabousseraient ceux qui les ont tues et qui sont donc formellement complices, impliquent nécessairement la Triple alliance fonctionnelle depuis des décennies.

L’hypothèse circule que les 11 millions de documents du cabinet des avocats d’affaires siégeant à Panama ne valent que par ce qu’ils taisent. Aucun Etasunien d’une certaine envergure politique hormis la Killhary Clinton affligée de son frivole mari, n’est cité, elle se fonde sur la vieille règle de conduite des banquiers usuriers: « On ne prête qu’aux riches ». Que l’Hillarante soit ainsi exposée donne quelque crédit à la thèse du désamorçage d’une extension accrue des guerres néoconservatrice en excluant la candidate du CMI et de Wall Street.

Hacker des Data à Panama n’est pas une prouesse et pourrait être une réplique aux sanctions. La technologie de l’armée russe a fait mordre la poussière à toute la ferblanterie étasunienne. Les coucous sont cloués au sol ou rivés sur leurs porte-avions.

Poutine serait alors le Maître dans l’air à l’ère du numérique.

 

Badia Benjelloun