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867L'agence chinoise Xinhua a publié le 6 juin un article signalant le retrait de quatre pays sud-américains – le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur – du Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR), un accord hémisphérique de défense mutuelle signé en 1947 connu également sous le nom de Traité de Rio. Cette annonce a été faite dans le cadre de la 42ème Assemblée générale de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui s'est clôturée mardi dans la ville bolivienne de Cochabamba.
Le motif ? La guerre des Malouines qui opposa l'Argentine au Royaume-Uni durant laquelle les USA apportèrent leur soutien au Royaume-Uni au lieu de soutenir l'Argentine.
«Dans leur déclaration, les quatre pays ont indiqué que le Traité de Rio regroupant 22 membres avait été créé comme un mécanisme de défense collective du continent, soulignant que ce traité avait cependant démontré ses limites lorsque la Grande-Bretagne avait attaqué l'Argentine en 1982 dans la tentative de reconquérir les îles Malouines (îles Falkland pour la Grande-Bretagne).
»“Un pays membre du Traité de Rio a épaulé l'attaque (contre l'Argentine)”, ont-ils relevé, faisant allusion aux Etats-Unis. Les quatre pays en question ont décidé de se retirer du Traité, arguant que les Etats-Unis n'étaient plus dignes d'être membre de cette organisation régionale.»
A l'époque (comme aujourd'hui) les USA étaient partagés entre deux traités : celui du Rio et celui de l'OTAN qui les liaient aux deux protagonistes du conflit. Certes dans les deux cas, la rédaction de l'article 5 précise que chaque pays signataire est libre de choisir la forme de soutien qu'il apporte au pays agressé (de la simple condamnation verbale à l'intervention militaire). Mais de là à prendre le parti d'un des deux camps et contrevenir à ses obligations envers l'autre, il y a un gouffre, gouffre qui n'importait guère à l'époque quand la puissance des USA et le contexte de guerre froide étaient suffisants pour masquer ces entorses au droit international. Mais aujourd'hui la puissance des USA a suffisamment diminué pour que resurgissent ces fantômes du passé.
Clairement la crise des Malouines réactivée par la présidente argentine, Mme Cristina Fernandez de Kirchner, au demeurant largement soutenue en Amérique du Sud comme évoqué ici le 21 avril dernier, continue à se développer. Moins de deux mois après le désastreux Sommet des Amériques, une nouvelle étape vient d'être franchie avec le retrait des quatre pays membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Cette crise continue donc à se développer à un rythme élevé et met en lumière ce thème de désintégration des USA et du Système : les engagements internationaux multiples et contradictoires.
Les USA sont-ils contents que les quatre membres de l'ALBA leur simplifient la tâche en prenant l'initiative de torpiller l'un des traités ? Rien n'est moins sûr. De même il est même probable qu'ils n'aient toujours pas accepté que l'Organisation de Coopération de Shangaï – qui se réunit actuellement – leur ait refusé le statut d'observateur qu'elle vient tout juste d'accorder à l'Afghanistan. Pourtant, ces décisions et refus sont autant de limites salutaires qui leur permettant de librement tenir ce discours agressif. La “logique” du Système est par nature incapable d'accepter toute limite.
Bilbo
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