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1419Comme on le fait aux USA à propos de la réaction US, on peut et l’on doit s’interroger à propos des réactions de la baronne Ashton, notre “super-ministre” des affaires étrangères de l’UE, concernant l’accord de Téhéran entre l’Iran, le Brésil et la Turquie. Cette réaction est complètement défavorable par rapport au contenu et au principe de l’accord, et constitue un exemple de plus de la politique apaisante et pacificatrice des “sanctions avant tout” inspirée par Washington et suivie par toute la compagnie.
@PAYANT La question s’est posée de savoir pourquoi la baronne Ashton avait réagi de la sorte. Il ne s’agit évidemment pas d’une idée qui lui serait propre, sa réputation à cet égard étant pour l’instant bien établie (et d’ailleurs, elle-même ne s’en offusquant pas). Il était alors intéressant de connaître le parcours du labyrinthe bureaucratique menant à cette réaction, pour identifier ses origines et ses implications. Des sources proches des institutions européennes donnent une explication catégorique : «Tout a été machiné du début à la fin par le seul Robert Cooper. Les évaluations et orientations venues d’autres services, voire d’autres personnes, et différant éventuellement des siennes, ont été totalement bloquées par lui et ont littéralement disparues, comme si elles étaient aspirées dans un trou noir.»
Ce n’est donc pas Lady Ashton qui a régi sur la question de cet accord de Téhéran, mais bien un fonctionnaire européen de nationalité britannique, de tendance néo-conservatrice à-la-britannique, Robert Cooper, qui a répondu au nom de l’Europe. Dans cette matière, Cooper est l’Europe, ce qui représente une imposture et une tromperie d’un degré difficilement qualifiable. Cooper est un homme de Tony Blair, voire l’inspirateur de Tony Blair dans ses conceptions idéologiques les plus extrêmes. Il est objectivement à mettre parmi ceux qui, avec Bush, Blair & compagnie ont, depuis neuf ans, conduit la série la plus impressionnante d’impostures et de catastrophes de politique étrangère, dans un cadre constant d’illégalité notoire. Installé à son poste de Directeur Général, arguant d’une expérience sans rivale, – ce qui est assurément vrai pour l’exercice de l’imposture, – Cooper exerce une dictature néo-conservatrice au sein des institutions européennes, dans le désordre propice des événements et sans le moindre souci des réactions, d'ailleurs inexistantes, des Etats-Membres englués dans la crise de l’euro, avec des dirigeants absolument incapables de distinguer les actes essentiels dans le fatras de leur politique générale.
L’importance politique fondamentale de cette sorte d’acte est assez réduite, l’Europe constitutionnelle étant ce qu’elle est, – notamment à cause d’actes d’hommes tels que Robert Cooper. La chose ne fait que discréditer un peu plus la formule, ce qui ne doit pas être pour déplaire au bon sens courant. Pour le reste, la démonstration est courante dans notre époque de la présence constante de l’imposture dans toutes les structures prédatrices mises en place pour l’exercice de la politique de l’idéal de puissance. L’élégant Robert Cooper, à côté du sémillant Tony Blair, nous en fait la démonstration.
Mis en ligne le 21 mai 2010 à 12H43
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