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370517 juin 2019 –On trouve, esquissée dans l’introduction au texte des Archives-dd&esur la “culture-Armageddon”, une idée qui a retenu mon attention au point de concevoir de lui consacrer petit développement : l’idée selon laquelle « ...la gauche (ex-“dissidence” pseudo-antiSystème en 2004) a développé sa propre version de la “culture-Armageddon”, qui est la folie progressiste-sociétale ». Cette “version” de la “culture-Armageddon” serait ainsi le pendant de gauche de la signification fondamentale de la doctrine MAD poussée à l’extrême de son accomplissement par les extrémistes religieux qu’on aime situer à droite, qu’ils soient islamistes, chrétiens ou juifs, tous enfants d’un monothéisme sourcilleux ; lui-même, le Politiquement-Correct de gauche (PC en vertueuses initiales), étant à sa façon un extrémisme religieux, qu’il soit laïque, athée, transhumaniste ou néandertalien.
(Mais bon, il faut prendre ces “gauche-droite” dans leur positionnement les plus extrêmes, c’est-à-dire les produits paroxystiques et pathologiques du Système opérationnalisant dans les piètres agitations humaines le “déchaînement de la Matière”. Nous sommes bien au-delà des habituelles supputations de salon concernant ce rangement politique, avec les arguments des Vychinski de talkshows.)
Cela signifie que le politiquement correct, ou PC, ou conformisme totalitaire, qui est le monstre accouché de la gauche entrée dans la perte de ses eaux hystériques s’avère à la fois être absolument terroriste, à l’image aussi bien de la doctrine MAD réalisée que du terrorisme dispensé par les pensées religieuses extrémistes, et qu’il est absolument suicidaire, comme s’avère être le produit final de la “culture-Armageddon”. (Cela, sans que je me prononce sur la valeur historique, symbolique, religieuse, eschatologique, etc., de la bataille d’Armageddon, puisque me contentant dans ce cas de considérer simplement l’effet de cette tendance.) (*)
Le développement de la dialectique de ce que nous devrions baptiser dans un premier élan “doctrine-PC”, – comme il y a doctrine-MAD, – et de ses multiples branches de déstructuration-dissolution-entropisation (la “formule-dd&e“) de toutes les catégories du sociétal ne cesse d’accélérer et de créer de nouvelles voies vers des situation propices à la démence. Ce travers de la psychologie et de l’esprit affecte évidemment ceux qui suivent ces voies, qu’ils soient convaincues de la chose ou qu’ils se convainquent de l’être sous la pression terroriste de la chose.
Une récente démonstration de cette situation, c’est l’affaire du NYT supprimant ses dessins humoristiques à la suite d’accusations diverses portant sur le très-classique antisémitisme contre l’un de ces dessins, et le NYT décidant avec une extrême bravoure de ne pas se prononcer sur le fond (antisémitisme ou pas ?), non plus que certains acteurs-PC célèbres intervenant pour déplorer cette décision, également sans prendre position sur le fond (antisémitisme ou pas ?) du problème qui est l’accusation-PC (type déviationnisme-antisémite remplaçant les classiques “déviationnisme-trotskiste” ou “déviationnisme-droitiste” c’est selon et à votre bon cœur) ... Ce commentaire d’Antoine Menuisier dans Figaro-Vox, rapportant la protestation d’un dessinateur pourtant très-PC (le Suisse Patrick Chappatte) publiant un manifeste contre la décision du NYT, fait l’affaire pour décrire l’état de schizophrénie absolument panicarde vers lequel nous conduit cette terreur dialectique, avec exemple à l’appui de l’intervention de cet acteur-PC (Chappatte) :
« Nous voilà au cœur d’un politiquement correct au carré, qui fait qu’on se garde, au nom du politiquement correct, c’est-à-dire par crainte des réactions, de se prononcer sur le fin mot du litige, dont on déplore les conséquences éditoriales pourtant politiquement correctes (la fin des dessins politiques)... »
Et Menuisier de poursuivre : « ... notons que nulle part dans son manifeste[contre la décision du NYT], Patrick Chappatte n’emploie l’expression “politiquement correct”, dont il pense peut-être qu’elle est l’apanage des réacs. Revenons au dessin objet du scandale : s’il le juge antisémite, Chappatte passera pour “sioniste” ; s’il n’y voit qu’une maladresse de mauvais goût, il risque l’accusation d’antisioniste, voire pire… Quel dilemme ! »
Ce qu’il m’importe de développer ici ne porte bien entendu en aucune façon « sur le fin mot du litige », antisémite ou pas, sioniste ou pas, ou bien encore transgenre ou pas, transhumaniste ou pas, etc., – sans aucun doute, sans m’en dissimuler une seconde parce que là n’est vraiment pas l’essentiel, parce qu’enfin croire le contraire serait signaler que la démence-PC vous a désormais frappé vous-même. Si vous acceptez de suivre les règles de cette dialectique, vous entrez dans la ronde infernale de leur démence, et vous n’en sortirez qu’avec un entonnoir sur la tête, pour vous protéger en mode-bio des retombées de la fin du monde. Ce qui m’importe, ce sont les deux aspects qui se découvrent de la doctrine-PC, ou progressisme-sociétal, et complète en s’y intégrant, sur sa gauche, la culture-Armageddon : l’aspect terroriste et l’aspect suicidaire...
• L’aspect terroriste, sans aucun doute, aussi terroriste pour la substance opérationnelle des esprits que l’est pour la substance opérationnelle de l’univers physique la doctrine-MAD lorsqu’elle est poussée à son extrême. L’extrême de la doctrine MAD est la menace de l’anéantissement du monde physique par le nucléaire ; l’extrême de la doctrine PC est la menace de l’anéantissement du monde intellectuel par la dialectique. Voilà les deux vecteurs terroristes de la “culture-Armageddon” dont notre civilisation a fièrement accouché. Dans les deux cas, la psychologie est affectée, elle est ouverte, sinon offerte absolument, comme peut l’être une fille au sens du XIXème et des frères Goncourt, à l’incursion de la démence.
• L’aspect suicidaire va de soi, comme le montre l’affaire NYT-Chappate, comme symbole, opposant deux acteurs également PC : au nom de la doctrine-PC qu’ils vénèrent également, ils s’attaquent réciproquement, se condamnent, se déchirent, se haïssent, s’humilient, se crêpent le chignon, et finalement renoncent de factoà toute forme réelle d’activité intellectuelle (jugement « sur le fin mot du litige) dans ce segment de la polémique. Bientôt, ce sera la raison elle-même qui sera mise en cause si ce n’est déjà fait certes, et la réaction sera évidemment de l’abandonner parce que la raison peut conduire à des jugements et des constats que le doctrine-PC ne peut envisager. Il ne restera plus alors que de suivre la voie de la démence et ainsi sera mis en place le dessein suicidaire de la doctrine-PC. Là aussi, l’aspect complémentaire de la doctrine-MAD est parfait et la démonstration de l’aspect suicidaire de la “culture-Armageddon” est acceptable.
Je crois qu’arrivé à ce constat logique de la complémentarité des deux, pour mieux définir la culture-Armageddon il faut trancher, c’est-à-dire dépasser la logique justement pour entrer dans le domaine de l’intuition, parce que la logique nous laisse totalement insatisfaits et frissonnant, entre terreur et suicide... Il y a, dans le texte retrouvé de dd&e, ce passage qui absout la logique en la renversant, et par-là même qui l’envoie dans la poubelle la plus proche, et donc certes nous invite effectivement à trancher (je souligne de gras les passages qui importent au vulgum pecus que je suis) :
« Ce qu'a montré la fin de l'URSS, c'est que cette référence-Armageddon n'était pas accidentelle, circonstancielle, imposée par le communisme, la crainte de l'holocauste nucléaire, etc. Au contraire, elle était et reste complètement structurelle, absolument fondamentale pour l'américanisme extrémiste que nous décrivons, – ce pourquoi l'on peut parler de “culture-Armageddon”. Au-delà même : Armageddon est non seulement fondamental pour cette psychologie [de l’américanisme], il lui est nécessaire comme l'oxygène l'est à la vie... »
Ce passage dit bien que ce que l’on a nommé “doctrine-MAD” parce qu’il s’agissait effectivement d’une doctrine rationnelle n’a d’utilité que dans la mesure où elle s’adapte parfaitement au raisonnement sur la “culture-Armageddon”. En soi, elle ne représente rien de décisif, et, effectivement là encore, la suite de sottises et de ratages incroyables, de débilités impuissantes, d’éjaculations précoces et de coitus interruptus, surtout à partir de 9/11, a démontré sa vanité. De l’Irak à l’Iran, à la Syrie, à la Russie, à la Corée du Nord, personne dans la dynamique du système de l’américanisme n’est parvenu à transcender cette doctrine-MAD pour en faire la déclencheuse de l’Armageddon. (Attente jusqu’ici infructueuse de la Troisième Guerre Mondiale.)
... Ce qui me conduit à avancer ceci : j’en viens enfin à considérer que la véritable doctrine répondant au besoin d’Armageddon, c’est bien la doctrine-PC qu’on pourrait désigner aujourd’hui, pour la satisfaction de la diversité et l’élévation à la dignité qui lui sied, doctrine-LGTBQ. Ainsi en viendrais-je à considérer que la clef d’Armageddon se trouve dans cette intervention du progressisme-sociétal, à la fois terroriste et suicidaire.
Dans ce cas, l’Armageddon échappe à sa référence, et s’il reste un Armageddon dans sa définition première et primaire (« ...le terme “Armageddon” est[...] employé pour qualifier une destruction catastrophique »),ce n’est pas en tant que symbole de l’ultime bataille du Bien contre le Mal comme l’aurait voulu les extrémistes de la doctrine-MAD échappant à la logique rationnelle, mais en tant qu’outil d’une extraordinaire efficacité pour accomplir le déstructuration-dissolution-entropisation de tout ce qui est organisation humain et civilisationnel ; c’est-à-dire la déstructuration-dissolution-entropisation d’abord des États-Unis où fleurissent ces Cent-Fleurs de cette pensée. Ce processus ne peut être le fait que des individus américanistes devenus entités informes et sans la moindre singularité comme nous le suggère l’évolution de cet aspect-là de la “culture-Armageddon” ; c’est-à-dire production intrinsèque, déstructurée totalement et absolument dissoute jusqu’à l’entropie de l’esprit, venue directement des « puanteurs foucaldiennes des restes de l’Empire[des USA] » ; ou, pour faire moins simple, se rapportant à cette citation Jean-Marc Mandosio dans son Longévité d’une imposture – Michel Foucault (Édition de l’Encyclopédie des Nuisances, 2010),
« La destitution de l’idée d’“individu” au profit d’une “singularité” sans essence , pure potentialité susceptible de prendre n’importe quelle forme et d’en changer à volonté, est contemporaine de l’émergence du néocapitalisme festif, dont le mode vie gay a constitué le prototype à la fin des années soixante-dix, avec la bénédiction cde Foucault… »
Où l’on voit que le doctrine-PC devenue doctrine-LGTBQ apparaissait effectivement dans ses limbes foucaldiennes alors que la doctrine-MAD en était à son chant du cygne (décennies 1970 & 1980) devant la disparition prochaine, puis actée de l’URSS, qu’elle était ainsi complètement vidée de sa substance, découvrant le vide de son essence ; qu’elle était donc, cette doctrine-PC devenue-LGTBQ, destinée après sa naissance et ses premières envolées, son cheminement hésitant puis de plus en plus triomphant, finalement son formidable essor notamment à partir du début des années 2010 pour sa phase finale et paroxystique, à occuper l’essentialité du cimier de la “culture-Armageddon” et à organiser la bataille de la catastrophe finale, ou Bien et Mal selon la logique de l’interprétation humaine n’auraient en rien leur place, où le trinôme déstructuration-dissolution-entropisation s’occuperait d’activer l’effondrement qui justifierait l’étiquette d’Armageddon.
Nous y sommes sous peu...
Note
(*) Pour servir de pense-bête, l’Armageddon de Wikipédia : « En 609 av. J.-C., le roi Josias du royaume du sud, royaume de Juda, est défait et tué sur la colline fortifiée de Megiddo (Har Megiddo) par le pharaon Nékao II. Cette défaite, alors que le Dieu des défenseurs de Mégiddo était censé les protéger, est ressentie comme une catastrophe traumatisante, et c'est en son souvenir que le terme “Armageddon” est ensuite employé pour qualifier une destruction catastrophique. [...] Ce mot est utilisé pour désigner des batailles catastrophiques, éventuellement d'ampleur planétaire, et, au sens de bataille finale, celle dont l'issue donnera la victoire définitive. Ainsi, à l'inverse du dicton “perdre une bataille mais pas la guerre”, désigner une bataille à venir comme un Armageddon, c'est sous-entendre que perdre cette future bataille, c'est perdre la guerre. »
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