La ‘Dream-Team’ Obama-Bezos

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La ‘Dream-Team’ Obama-Bezos

• Pour ceux qui traitent avec dédain et dérision le wokenisme qui n’a pas la rigueur idéologique des grands théories des grands esprits européens (de gauche) qui ont si bien réussi, voici quelques précisions qui dessinent notre avenir selon leurs vœux. • Il s’agit du “don” sympathique et sans restrictions de Jeff Bezos à la Fondation Obama : 100 $millions. • C’est l’alliance symbolique et sonnantes-trébuchante du Woke-capitalisme triomphant et du wokenisme, de la mise à jour du lien d’extrême parenté entre les deux. • Ainsi l’idéologie est-elle fixée dans le marbre, sans doute l’idéologie la plus claire et la plus radicale que la civilisation autodestructrice ait enfantée : déconstruction totale, comme d’autres disaient “solution finale”. • ... Ou bien : “déconstruction” comme “idéologie-pépère”, non ? La gauche s’y trouve si bien... • D’ailleurs, le fondateur d’Amazon, modèle de l’avenir, a de plus vastes projets de colonisations de l’espace pour y fourrer toute la population inutile, par exemple les “mâles blancs” et leurs privilèges et la faire travailler en toute productivité anturaciste.

23 novembre 2021 – « Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! », comme s’exclamait qui-vous-savez dans les années 1960. A cet égard, rien n’a vraiment  changé, car c’est effectivement l’exclamation qui vient à l’esprit devant cette union évidente entre le patron d’Amazon et l’ancien patron des États-Unis d’Amérique au seuil de si grands changements. Pour sceller cette union si évidente, Bezos a fait une des plus colossales donations jamais faites à une fondation, peut-être la plus grosse donation jamais faite nous l’ignorons, et c’est bien entendu la Fondation Obama. Il s’agit d’une somme de 100 $millions  en l’occurrence ; même dans le monde Bezos-Obama, c’est notable.

Mais bien plus encore, et c’est le cœur de notre propos : cette donation est le symbole, le moteur, le rythme, la raison d’être peut-être et certainement, espèrent les deux complices, l’avenir d’une idéologie dont aucun des deux n’admet un seconde, ne conçoit une seule seconde qu’elle puisse ne pas l’emporter décisivement. Ces deux-là nous concoctent ‘le meilleur des mondes’, en célébrant les noces irrésistibles du nouveau capitalisme dont Bezos est l’emblème, et du wokenisme, dont Obama est l’inspirateur à peine secret. Le résultat est le nouveau capitalisme, ou Woke-capitalisme dont nous avons déjà parlé mais qui se présente ici sous une forme beaucoup plus achevée, clairement identifiée, sans aucune dissimulation, – sans masque enfin, et au diable Covid qui n’est qu’une mascarade du “privilège blanc” !

D’abord, le texte de présentation des deux polissons :

« Jeff Bezos, le magnat d'Amazon, a fait un don de 100 millions de dollars à la Fondation Obama, ce qui permettra de financer ses programmes de leadership mondial et de donner à la place de son somptueux centre présidentiel de Chicago le nom d'un leader des droits civiques.

» La fondation dirigée par l'ancien président Barack Obama et son épouse Michelle a déclaré lundi que le don de Jeff Bezos était la plus importante contribution individuelle qu'elle ait reçue à ce jour et qu'il était destiné à “aider à élargir la portée des programmes destinés aux leaders émergents aux États-Unis et dans le monde entier”.

» La seule condition est que l'esplanade du Centre présidentiel Obama, actuellement en construction à Chicago, soit nommée en l'honneur du député John Lewis, militant des droits civiques dans les années 1960.

» “Les combattants de la liberté méritent une place spéciale dans le panthéon des héros, et je ne peux pas penser à une personne plus appropriée à honorer avec ce cadeau que John Lewis, un grand leader américain et un homme d'une décence et d'un courage extraordinaires”, a déclaré Bezos. ”Je suis ravi de soutenir le président et Mme Obama et leur Fondation dans sa mission de former et d'inspirer les leaders de demain.”

» En donnant le nom de Lewis à la place, la fondation souhaite “changer le paradigme” concernant la dénomination des lieux publics, traditionnellement nommés d'après les donateurs eux-mêmes. Au Centre présidentiel Obama, cependant, les donateurs auront la possibilité “d'honorer et d‘élever les noms de ceux qui ont lutté pour un monde plus juste et équitable”.

» En outre, le “généreux don sans restriction” de Bezos financera d'autres activités de la Fondation Obama, du ‘Global Leaders Program’ à la ‘Girls Opportunity Alliance’ et ‘My Brother's Keeper’, ainsi que le ‘Hometown Fund’ destiné à investir dans le South Side de Chicago, a expliqué Valerie Jarrett, PDG de la fondation.

» La construction du Centre présidentiel Obama, – qui ne comprendra pas de bibliothèque présidentielle traditionnelle, – a commencé en août. La construction du complexe de 19 acres devrait durer quatre ans, pour un coût d'environ 830 millions de dollars. »

Qui sont ces deux hommes, nous voulons dire dans les aspects qui nous intéressent et qui, à la lumière de la donation de Bezos qui n’est rien d’autre qu’un investissement massif en même temps que profondément moral et idéologique, se complètent parfaitement pour un projet bien identifiable ? Passons en revue ce qu’on en peut dire dans ce champ de leur complémentarité, – Obama d’abord, Bezos ensuite.

• On sait que l’ancien président Obama, qui a acquis et cultivé avec grand art une popularité considérable basée sur une image d’inspirateur et de bâtisseur d’un avenir “humaniste” et “progressiste”, est un homme de réseaux sociaux (à son époque, réseaux réels existant dans des quartiers et des communautés). Il a intensément pratiqué cette activité qui rejoint celle de maître-influenceur dans sa jeunesse et l’a adaptée à la fonction politique, puis à la fonction suprême dans l’esprit de la poursuivre sur ce capital de prestige ainsi constitué.

Plus encore, Obama est fasciné par le pouvoir occulte, celui de manipulateur et de “marionnettiste”, comme nous le rapportions à partir d’une émission du ‘Late Show’ de Stephen Colbert, en décembre 2020 :

« Si je pouvais arriver à un arrangement où j’aurais un relais dans la place [la Maison-Blanche], un homme ou une femme de tête, avec une oreillette par où recevoir mes suggestions de proposition ou d’action, et moi dans ma cave, à  consulter fiévreusement ma documentation, et que je pourrais en quelque sorte exercer mon influence [comme si j’étais président] tandis que quelqu’un d’autre se chargerait de la conversation et du cérémonial, ce serait parfait pour moi parce que je trouve ce travail à faire absolument fascinant. »

Il est par conséquent tout à fait logique qu’il ait créé en 2017 l’instrument idéal pour cela (influence, manipulation, etc.) qu’est “la fondation”. La première présentation de l’“Obama Foundation” fut diffusée sur une vidéo de son créateur le 23 septembre 2017, et le premier sommet de la susdite dans une vidéo du 1er novembre 2017.

On a une bonne description des activités, et de l’activisme évidemment sociétal-progressiste (wokenisme) dont la Fondation fait son miel et sa mission principale dans un texte du 30 mai 2021, avec une interview de François-Bernard Huyghe par Spoutnik-français le 30 mai 2021. On y retrouve les différentes phases du “recrutement” de Assa Traoré par la Fondation Obama, c’est-à-dire qu’on comprend parfaitement à quoi sert et comment fonctionne la Fondation...

« Devenue une icône de la dénonciation des violences policières, Assa Traoré a été reçue plus d’une fois en grande pompe de l’autre côté de l’Atlantique. Au mois de juin 2020, elle recevait le prix BET Global Good qui récompense des figures afro-américaines ou issues de minorités. À la fin de l’année 2020, le magazine ‘Time’ la mettait à l’honneur en tant que “gardienne de l’année”. La Fondation Obama fournit ici un surplus de crédit à la militante. Et, plus encore, à son discours. Toujours dans l’idée [de la fondation] d’élargir “ses réseaux idéologiques” selon François-Bernard Huyghe.

» La Fondation Obama rappelle en ouverture de l’entretien sa mission: “inspirer”, “donner du pouvoir” [“empower” dans le texte, ndlr.], “connecter la prochaine génération de leaders” afin “d'étendre leur impact” pour “changer le monde”. La continuation d’une vieille tradition américaine de lutte idéologique, à en croire le chercheur. Celle de la ‘public diplomacy’, œuvrant à encourager de jeunes gens prometteurs (les ‘young leaders’), appelés à exercer de hautes fonctions dans leurs pays respectifs. Afin de promouvoir, en l’occurrence, “un discours américain multiculturel, progressiste, mondialiste et démocratique»”.

» Rien d’étonnant donc à ce qu’une autre militante antiraciste, Rokhaya Diallo, figure parmi les invités de l’inauguration en 2017 de la Foundation Obama. Cette dernière vient d’ailleurs d’être nommée chercheuse à l’université de Georgetown à Washington afin de faire “progresser la justice raciale”. Le choix par la Fondation Obama d’Assa Traoré, “disposée à jouer la carte à la fois victimaire et guerrière contre le racisme systémique” selon François-Bernard Huyghe ne serait donc pas un hasard.

» “Elle est évidemment encouragée à répandre cette culture, c’est le programme explicite de la Fondation Obama. C’est un discours d’influence idéologique relayé par tout un réseau de young leaders au service de cette mission messianique des Etats-Unis”, développe-t-il.

» Et pour cela, l’alignement des imaginaires s’avèrerait nécessaire. Ainsi, Assa Traoré insiste sur la nécessité de “regarder au-delà de votre propre porte”. “Nous sommes tous confrontés au même système”, insiste-t-elle en fin d’entretien. Dès les premiers échanges, l’association entre la mort d’Adama Traoré et celle de George Floyd est ouvertement suggérée par la Fondation Obama.

» La militante emboîte le pas et file la comparaison sans détours. Selon elle “Adama et George sont morts exactement de la même manière”, “comme des copies conformes”, n’hésitant pas à qualifier l’Afro-Américain mort étouffé par un policier blanc de “frère”. » 

• Avec Jeff Bezos, on est évidemment dans un autre domaine, qui est celui du capitalisme de haute technologie de la communication, à visée absolument sinon “globalistement” monopole, couvrant toutes les activités commerciales et se constituant en véritable empire-Corporate nécessairement et joyeusement prédateur. Bien entendu, Bezos utilise toutes les “stratégies” du bon vieux et impitoyable capitalisme US de l’époque entre la fin de la Guerre de Sécession et la Grande Dépression (‘Gilded Age’ et après), avec les stratégies monopolistiques pour les concurrents et “esclavagistes” pour son personnel, – Bezos, certes, pour assurer et verrouiller son empire-du-Bien à lui...

Exemple des ‘Factory-towns’ dites-“exurbaines” :

« Les nouveaux centres de distribution massifs d'Amazon, qui seront bientôt entourés d'infrastructures construites pour servir les travailleurs, sont comparés aux ‘villes-entreprise’ [‘Corporate-towns’] du ‘Gilded Age’ [de l’après-Guerre de Sécession à la Grande Dépression]. Alors que beaucoup sont choqués par cette idée, d'autres milliardaires en font l'éloge.

» “L’empire du commerce électronique fondé par Jeff Bezos offrira à la classe ouvrière américaine une meilleure option que de se perdre dans des villes de plus en plus chères”, écrit le conseiller en investissement Conor Sen dans une tribune publiée vendredi par Bloomberg, du nom du milliardaire Mike Bloomberg, ancien maire de New York et candidat malheureux à la présidence.

» “Appelons-les ‘villes-usines’” [‘Factory-towns’], suggère Conor Sen, apparemment dans le but d’éviter l’image du concept de “villes-entreprises”. Populaires à la fin du 19e siècle parmi les nouvelles méga-corporations, – chemins de fer, aciéries, puis automobiles, etc•, – beaucoup de ces communautés-dortoirs tenaient les travailleurs comme de véritables prisonniers, les payant en certificats échangeables uniquement dans le magasin géré par l'entreprise et retenant les services de groupes de ‘détectives’-voyous de Pinkerton pour réprimer toute tentative de syndicalisation. »

Mais bien au-delà, nous avons, nous-Bezos, des projets science-fictionnistes, philosophico-cosmologistes propres à révolutionner l’avenir du monde sur terre, mais aussi pour éloigner tous ces centres de production nauséabonds et le personnel qui va avec. Bezos vient de nous en faire part et nous l’écoutons, ravis et électrisés, parlant de son programme ‘Blue Origin’ devant le Forum annuel Ignatius à Washington D.C., le 17 septembre.

Les colonies productrices de divers produits pour les courageux résidents restés sur terre font effectivement penser au film ‘Outland’ de 1981. On y voit, avec Sean Connery y arrivant comme “prévot”, une sorte de colonie pénitentiaire/esclavagiste, spécialisée en “mâles blancs racisés” (remarque en passant, sans intention), où la liquidation des travailleurs devenus inefficaces se fait à l’aide de médicaments (vaccins, qui sait ?) qui, après vous avoir donné de cette belle énergie productiviste faisant tout le charme d’Amazon, vous rend fous et par conséquent tout à fait aptes à être jetés à la poubelle...

Bezos « s'attend à ce que de vastes colonies spatiales cylindriques tournoyant pour créer une gravité artificielle pour des millions de résidents, prennent en charge la plupart de la production industrielle. Pendant ce temps, la Terre sera transformée en une réserve naturelle à l'accès restreint, semblable aux parcs nationaux américains actuels. “Cet endroit est spécial, nous ne pouvons pas le ruiner”, a déclaré le fondateur d'Amazon à propos de notre planète.

» “Des millions de personnes vont passer de la Terre à l'espace au fil du temps. Et c'est la vision de ‘Blue Origin’, – des millions de personnes travaillant dans l'espace”, a-t-il ajouté en faisant référence à sa propre entreprise.

» “Au fil des siècles, la plupart ou beaucoup de ces personnes seront nées dans l'espace. Ce sera leur première maison. Ils naîtront sur ces colonies, ils vivront sur ces colonies. Ils visiteront peut-être la Terre de la même manière que vous visitez le parc national de Yellowstone”, a prédit M. Bezos.

» Il a ajouté que les colonies elles-mêmes “auront des rivières, des forêts et des animaux sauvages”, ce qui a sans doute fait sortir son discours du domaine de la futurologie pour le rapprocher de celui de la science-fiction optimiste. [...]

» Interrogé par l’hôte de l’événement, Adi Ignatius, l’entrepreneur n’a pas précisé qui, selon lui, déciderait de l'avenir de la vie sur Terre. Si les précédents historiques sont un indicateur, les privilèges accordés par la richesse et le statut pourraient être impliqués. [...]

» Parlant de ‘Blue Origin’, le milliardaire a déclaré qu’en emmenant de riches touristes dans des vols suborbitaux, ils deviendraient des “ambassadeurs de la Terre”, qui plaideraient en faveur d'une intensification de l’exploration spatiale au nom de la protection de notre planète. “Cela permettra de dégager davantage de ressources pour faire des voyages spatiaux habités une routine, de la même manière que les biplans d'autrefois sont devenus les avions de ligne d'aujourd'hui”, a-t-il déclaré. »

La démonstration de Jeff-Barack

On ne s’attardera pas trop à la compétition qui nous tend les bras : qui, de la brillante et arrogante stupidité cynique d’Obama, et de la sûreté incroyable de bêtise productiviste de Bezos, est le plus impressionnant ? On ne s’attardera pas davantage à décortiquer tout ce qui, dans les deux projets, renvoie à la “stupidité cynique” et à la “bêtise productiviste”, à la robotisation des esclaves devenus machines ou à l’esclavagisme des machines devenues robots. Il n’est plus temps de perdre son temps à de telles enquêtes sur les fumeuses entreprises de notre modernité-tardive où les démonstrations logiques deviennent impossibles en plus d’être inutiles tant ces structure de déstructuration sont totalement étrangères à l’esprit producteur de logique pour aider à son jugement.

Ce qui nous importe, c’est que ces deux choses, en apparence éloignées l’une de l’autre dans le domaine de leurs exorbitantes prétentions, sont en fait absolument complices comme on le voit avec ce don de 100 $millions de Bezos à Obama, au son des mêmes lieux communs rythmant les “lendemains qui chantent” d’Obama aux “lendemains qui vendent” de Bezos. Les deux parlent la même langue, gonflent d’air coloré en arc-en-ciel les mêmes simulacres, sont de la même narrative. Leur incroyable impudence par rapport à ce qu’ils ont fait et ce qu’ils font ne doit pas nous couper le souffle ; c’en est tellement que, sous le coup de l’inversion, cela en devient de l’innocence pure, l’innocence d’un autre univers où règne l’inversion.

Ce qui les rassemble, contrairement à ce que beaucoup affirment et démontrent, c’est la parfaitement identique, la complètement similaire idéologie interprétée selon deux lignes mélodiques qui diffèrent pour l’agrément des sons : la déconstruction, ou dit différemment par nous comme on verra plus loin, – la “déconstructuration”. Tout y conduit et tout en découle. Dans ce cas, l’on comprend qu’ils font effectivement le même travail :

• Destruction de l’identité et des structures qui s’y rattachent, de solidarité, d’appartenance commune à un territoire, à une histoire et à une tradition partagées ; destruction des mœurs de civilisation et du respect dans les rapports humains ; destruction des forces partagées face à l’adversité et aux menaces ; destruction de toutes les formes de liberté responsable au profit conjoint et complice là aussi de la pression tyrannique et de l’anarchie barbare originalement conjuguées.

• Leurs actions complémentaires tendent à favoriser tout ce qui est faussaire, trompeur, illusoire, falsificateur et tricheur, sans pourtant avoir les mains sales. Cet univers de simulacre règne par la terreur-soft et le lynch médiatique.

• Ils sont les ennemis déclarés de l’équilibre, de l’harmonie et de l’ordre grâce à la puissance de l’argent utilisé comme aliment de la technologie du capitalisme et de la communication détournée comme moteur de la moraline identifiée par Nietzsche.

Leur alliance est parfaitement naturelle, de l’ordre de la nature invertie qui est la marque de la catastrophe. Qu’ils se trompent eux-mêmes sans en rien mesurer, qu’ils croient bien faire en jouant aux faiseurs, qu’ils aient ou non conscience du subterfuge, ce sont des remarques qui n’ont guère d’importance, et qui surtout n’ont strictement aucune pertinence. En cette occurrence, ils sont les outils des forces supérieures qui poussent finalement à la déconstructuration ; encore une fois, l’on dira qu’ils sont nimbés de cette sorte d’“innocence” des esprits prisonniers et contraints. Si l’on voulait une analogie symbolique n’engageant pour autant aucune forme d’engagement, l’on citerait une sorte de « Pardonnez-leur, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

(De la déconstruction, nous disions ceci à partir d’une réflexion sur la politiqueSystème [le 10 février 2020, « Déconstruction du déconstructeur »] :
« Bien entendu, à partir de 2015 s’est ajouté le volet intérieur, la crise interne du système de l’américanisme sous la poussée du progressisme-sociétal, avatar intérieur et effectivement sociétal de la même politiqueSystème. On a bien vu que cette crise, que les observateurs raisonnables pensaient être associée à la campagne présidentielle, et donc conduite à cesser dès l’élection faite, n’a cessé au contraire de s’amplifier jusqu’à une vie politique évoluant entre les deux pôles de l’illégalité systémique et le “coup d’État permanent”. Là aussi, les psychologies sont touchées en priorité et la pente suivie est, d’une façon aveuglante à force d’être évidente, celle de la “déconstructuration” effectivement produite par ces psychologies elles-mêmes déconstruites. Les soubresauts colossaux de surpuissance du Système déconstruisent la plus belle mécanique développée pour servir le Système, c’est-à-dire le superbe ensemble structurel du pouvoir politique du système de l’américanisme.

» Le résultat est toujours et encore un immense désordre qui ne cesse de grandir et de s’amplifier selon un élan à la fois exponentiel et d’orientation entropique, et se caractérisant par une poussée constante, déstructurante et dissolvante, ou bien “déconstructurante” après tout ... L’impression, souvent émise, est que les intelligences qui mènent cette politique sont, à l’image de la déstructuration-dissolution du pouvoir en divers centres, complètement déstructurées ou déconstruites, donc elles-mêmes transformant la perception du monde qu’elles reçoivent en désordre en restituant évidemment des politiques qui alimentent ce désordre et l’accroissent partout où c’est possible ; il n’y a qu’un pas à faire, et nous le faisons plus souvent qu’à notre tour, pour avancer l’hypothèse que les psychologies qui sont au service de ces intelligences sont elles-mêmes déstructurées et livrent une perception qui l’est nécessairement... »)

Il serait inutile de faire procès à Bezos et à Obama pour tout ce qu’ils font, sinon pour dire “Non” quand cela importe, qu’ils y comprennent ou pas quelque chose ; pour le reste, la machinerie dont ils sont les jouets se détruit d’elle-même avec un zèle et un empressement tout à fait remarquables. Dans le cas plus terre-à-terre que représentent ces deux personnages, ils démontrent absolument, pour notre édification et pour fixer les querelles de piètre intérêt sur les illusions politiques courantes dont nous abreuvons nos pauvres croyances, la consanguinité et la complicité absolues du capitalisme et de ce que nous appelons le wokenisme. L’un ne peut aller sans l’autre, et plus encore désormais : l’un est inconcevable sans l’autre. (C’est bien pour cette raison, bien malheureuse circonstance, que l’on est conduit sinon obligé à observer la “trahison-pépère”, qui n’a rien d’électoraliste, de cette chose nommée “la gauche”, confortablement établie dans sa bonne conscience et dans sa bienpensance.)

Grâce à eux deux, Jeff et Barack pris plus encore comme symboles de la catastrophe que comme acteurs majeurs, grâce à la donation satisfaite et pleine d’autosatisfaction commune de l’un à l’autre, la démonstration se déploie sans le moindre faux-pli, sans la moindre zone d’ombre.