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439La décision de la Federal Bank US, la Fed, de réduire ses taux d’intérêt d’un demi point était inattendue et a provoqué une réaction à la hausse considérable de Wall Street. La plupart des analystes sont d’accord pour voir dans cette décision une marque de l’inquiétude grandissante de la Fed, et dans la réaction de Wall Street, au mieux une réaction d’euphorie spasmodique très fragile, au pire un motif d’inquiétude supplémentaire qui n'est paradoxal qu'en apprence.
Pour illustrer cette appréciation, on cite deux commentaires d’horizons politiques aussi radicalement opposés que celui de WSWS.org (site de la IVème Internationale trotskiste, évidemment anti-système) et de Gerald Baker du Times (chroniqueur des problèmes US, très pro-américaniste et pro-système).
• Le début du texte de WSWS.org, aujourd’hui, donne le ton du scepticisme complet, voire de la plus profonde inquiétude que doivent susciter la décision de la Fed et la réaction de Wall Street :
«In a desperate bid to prevent the crisis in credit and housing markets from sparking a recession, the US Federal Reserve Board has cut its base federal funds interest rate by half a percentage point (50 basis points).
»The decision, which came as something as a pleasant surprise for Wall Street’s big finance houses—they had factored in a rise of 25 basis points—set the Dow Jones index soaring by more than 335 points. This was the biggest percentage rise since April 2, 2003 and the first 300-point gain since October 15, 2002.
»But the upsurge on Wall Street, which has put billions of dollars into the coffers of the major financial corporations—their shares were among the leaders of the rally—by no means signifies an end to the crisis that has gripped credit markets since August. On the contrary, the very volatility of the market is indicative of fundamental problems. If the decision had been to keep interest rates on hold, then the market would have responded with a drop of hundreds of points in a matter of minutes.
»Even as the market was celebrating, questions were being asked as to whether the size of the increase indicated that the Fed may have information that the economic situation is more serious than previously believed.»
• En général, les commentaires de Baker sont un panégyrique de la puissance US et de la grande fortune de son économie. La conclusion de son commentaire (aujourd’hui dans le Times), extrêmement réticent et qui ne cache pas son inquiétude, mesure bien l’état d’esprit général.
«Mr Bernanke is perhaps hoping that an aggressive first move like yesterday’s will be enough to staunch the haemorrhaging of confidence in the US economy.
»However, that is as yet only a hope. The clearer reality at this stage is that the housing market in the US — the key factor behind growth prospects — is continuing to deteriorate. The probability is that Mr Bernanke and his colleagues will be cutting again before the year is out.
»As for the talk that in doing so, the Fed is bailing out a bunch of irresponsible bankers and storing up problems for the future, that is a risk Mr Bernanke is well-prepared to take if he can avoid a full-blown recession.»
La question primordiale est, comme d’habitude, psychologique. La question est celle de la confiance dans la puissance de l’économie US, de la confiance dans la puissance US tout court, de la confiance dans la stabilité de cette puissance depuis le 11 septembre 2001. Les arguments sont financiers, l'enchaînement est économique mais la musique est psychologique. Aujourd’hui, la confiance file comme du sable entre les doigts, alimentant et suscitant la perception dramatique des événements économiques.
Mis en ligne le 19 septembre 2007 à 10H27
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