La filière Prodi

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Des sources proches de l’entourage du Premier ministre italien Romano Prodi indiquent que son rôle personnel auprès de Jacques Chirac fut prépondérant, en juillet-août, pour décider de l’intervention, à la fois de la France et de l’Italie dans la force d’interposition entre Israël et le Hezbollah.

Ces sources disent que «Prodi a longuement insisté auprès de Chirac pour qu’il y ait un engagement militaire sérieux de la France et de l’Italie (comme il y a finalement eu). Pour lui, il s’agissait d’une occasion en or pour que des puissances européennes interviennent sur ce théâtre et en changent les conditions, et cela ne pouvait se faire qu’avec le poids et l’influence de la France, d’ores et déjà évidents lors des discussions sur une motion pour un cessez-le-feu.»

L’idée de Prodi est qu’une telle intervention des franco-italiens, même avec un mandat de simple surveillance du cessez-le-feu, mais avec des règles d’engagement sérieuses, allait tenir les Israéliens à distance en même temps qu’elle donnerait au Hezbollah un certain statut officiel, une sorte de “reconnaissance implicite” de son poids et de son rôle, voire la prise en compte de la certaine légitimité qu’il a acquise ces derniers mois. Prodi estime qu’il faut absolument amener tous les acteurs de cette crise du Moyen-Orient à une position plus institutionnalisée de façon à les conduire à parler les uns avec les autres. Il avait entrepris, lorsqu’il était président de la Commission, une démarche de cette sorte, — démarche pionnière par rapport à ce qu’il s’est passé ensuite — en faisant venir (en 2002) Khaddafi à Bruxelles. Son intention était effectivement de le sortir de son isolement pour rétablir le dialogue avec lui. (Sa position dans la crise iranienne est similaire ; il est nécessaire d’établir un “dialogue”.)

Ces mêmes sources indiquent qu’«il y a eu certaines difficultés à convaincre Chirac d’agir de cette façon, mais que finalement Prodi l’a emporté». Pour ces sources, qui représentent évidemment le point de vue italien, la coopération franco-italienne (militaire) sur le terrain doit se passer au mieux et les interprétations selon lesquelles l’Italie serait la courroie de transmission de l’OTAN lorsqu’elle prendra le commandement de la FINUL n’ont aucun fondement.


Mis en ligne le 15 septembre 2006 à 09H18