La fin de l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945 — Franck Biancheri et le groupe LEAP/E2020

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 1971

Qu’est-ce qui nous attend dans la semaine du 20 au 26 mars?

Nous publions ci-dessous une analyse du groupe “Laboratoire européen d’Anticipation Politique Europe 2020 - LEAP/E2020” sur des événements qui devraient survenir, selon ce groupe, à la fin du mois de mars. Nous ne nous prononçons pas sur la validité de l’analyse mais nous en tenons simplement à son intérêt, par rapport à des événements qui sont de plus en plus pesants sur la situation politique mais dont il n’est guère tenu compte dans les décisions politiques. L’absence chez les acteurs officiels de la crise iranienne (cabinets ministériels et administrations nationales, Commission européenne, département d’Etat, etc.) de référence sérieuse, voire de référence tout court dans nombre de cas, à la possibilité de création d’une ‘Euro-Bourse’ à Téhéran, est un phénomène très révélateur. L’absence de réelle préoccupation (et des mesures qui devraient être envisagées) pour la situation monétaire et l’endettement des USA en est un autre. Cela revient véritablement, pour l’affaire iranienne, à négocier sur un volcan en ignorant, par surdité volontaire, quelques-uns des grondements souterrains les plus inquiétants.

Nous avons fait l’hypothèse que nous nous trouvons dans une époque nouvelle. La crise iranienne se présente sous une forme très différente de celle de la crise irakienne. Dans la crise irakienne, si la tension était extrême, notamment avec l’affrontement à l’ONU, l’issue ne faisait guère de doute. Les Américains avaient décidé d’attaquer, personne ne pouvait les en empêcher, et certainement pas l’ONU ; ce constat était d’autant plus vrai que la puissance US était alors perçue comme étant à son zénith. En un sens, la crise irakienne est d’une simplicité manichéenne, renvoyant à son “inspirateur” principal (GW, of course). Comme on le constate aisément, la crise iranienne est à cet égard complètement différente.

Cela fait que cette crise est beaucoup plus imprévisible que la crise irakienne dans sa phase d’exécution (jusqu’à la guerre et à la victoire apparente). Cela fait que des facteurs improbables ou ignorés peuvent, de façon très soudaine, jouer un rôle considérable. La crise irakienne était une épreuve de force, la crise iranienne est un événement incontrôlable.

Il devient alors intéressant de consulter des analyses de prospective faisant appel à des acteurs et à des facteurs aujourd’hui en apparence hors du champ de cette crise. Il le devient d’autant plus que les acteurs plus apparents de la crise (les pays européens, les USA) croient encore être dans une simple épreuve de force, donc une crise qu’ils peuvent contrôler. Pour cette raison, ils écartent tout ce qui est hors de ce schéma ; pour cette raison, ils ignorent le phénomène possible de l’‘Euro-Bourse’ ou/et les effets d’une crise monétaire US. Cette volonté sans doute inconsciente d’auto-aveuglement, bien dans la manière de la diplomatie moderne, rend d’autant plus explosifs de possibles événements extérieurs au cadre apparent de la crise, s’ils se produisent.

Nous publions le texte ci-dessous, publié initialement le 16 février, avec les précautions d’usage et en renvoyant à la publication initiale pour ceux qui veulent approfondir son contenu, notamment parce qu’ils disposeront, dans cette version originale, de liens de référence (notamment dans les notes) qui sont absents ici.

La fin de l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945

Franck Biancheri, Directeur des Etudes, pour le groupe LEAP/E2020, 16 février 2006

Le Laboratoire européen d’Anticipation Politique Europe 2020 - LEAP/E2020 - estime désormais à plus de 80% la probabilité que la semaine du 20 au 26 Mars 2006 voit se déclencher la principale crise politique mondiale depuis la Chute du Rideau de Fer en 1989, accompagnée d’une crise économique et financière d’une ampleur comparable à celle de 1929. Cette semaine de la fin Mars 2006 marquera le point d’inflexion d’évolutions critiques, entraînant une accélération de tous les facteurs conduisant à une crise majeure, même sans intervention militaire américaine ou israélienne contre l’Iran. Dans le cas d’une telle intervention, les probabilités d’une crise majeure, selon LEAP/E2020, atteignent 100%.

Une alerte fondée sur 2 événements vérifiables

L’annonce de cet événement résulte de l’analyse de décisions prises par les deux acteurs-clés de la crise internationale principale actuelle que sont les Etats-Unis et l’Iran :

• Il s’agit d’une part de la décision iranienne d’ouvrir à Téhéran le 20 Mars 2006 la première bourse pétrolière en Euros, ouverte à tous les producteurs de pétrole de la région ;

• et d’autre part, de la décision de la Réserve Fédérale américaine d’arrêter à partir du 23 Mars 2006 de publier les chiffres de M3 (l’indicateur le plus fiable sur la quantité de dollars circulant dans le monde [1]).

Ces deux décisions constituent à la fois les indices, les causes et les conséquences de la transition historique en cours entre l’ordre créé après la Deuxième Guerre Mondiale et le nouvel état d’équilibre international en gestation depuis l’effondrement de l’URSS. Leur magnitude comme leur simultanéité vont agir comme un phénomène catalyseur de toutes les tensions, faiblesses et déséquilibres accumulés depuis plus d’une décennie dans le système international.

Une crise mondiale déclinée en 7 crises sectorielles

Les chercheurs et analystes de LEAP/E2020 ont ainsi identifié 7 crises convergentes que les décisions américaine et iranienne de la semaine du 20 au 26 Mars 2006 vont catalyser en crise globale, affectant toute la planète dans les domaines politique, économique et financier, et probablement militaire :

1. Crise de confiance dans le Dollar

2. Crise des déséquilibres financiers américains

3. Crise pétrolière

4. Crise du leadership américain

5. Crise du monde arabo-musulman

6. Crise de la gouvernance mondiale

7. Crise de la gouvernance européenne

L’ensemble du processus d’anticipation de cette crise est détaillé dans les prochains numéros du “GlobalEurope Anticipation Bulletin” élaboré par LEAP/E2020, et en particulier dans le N°2 qui paraît ce 16 Février 2006. Y figureront les analyses détaillées de chacune de ces sept crises ainsi que les recommandations pour diverses catégories d’acteurs (notamment gouvernements et entreprises) et des conseils opérationnels et stratégiques pour l’Union européenne.

Décryptage de l’événement “Création de la bourse pétrolière iranienne en Euros”

Cependant, et afin de ne pas limiter cette information aux seuls décideurs, LEAP/E2020 diffuse largement ce communiqué ainsi que les éléments suivants issus de ses travaux.

L’ouverture par l’Iran d’une bourse pétrolière libellée en Euros à la fin mars 2006 marquera la fin du monopole du Dollar sur le marché mondial du pétrole. Le résultat immédiat sera de nature à bouleverser le marché mondial des devises puisque les pays producteurs pourront désormais utiliser l’Euro également pour facturer leur production. Parallèlement, les pays européens en particulier pourront acheter le pétrole directement dans leur devise sans passer par le relais du Dollar. Concrètement, dans les deux cas cela signifie qu’un moins grand nombre d’acteurs économiques aura besoin d’un moins grand nombre de Dollars [2]. Cette double évolution s’exercera donc dans le même sens, à savoir celui d’une réduction très significative de l’importance du Dollar comme monnaie internationale de réserve, et donc d’un fort affaiblissement, durable, de la devise américaine en particulier par rapport à l’Euro. Les évaluations les plus conservatrices placent l’Euro à 1,30 Dollar à la fin 2006. Mais si la crise est de l’ampleur qu’anticipe LEAP/E2020, les estimations donnant l’Euro à 1,70 Dollars en 2007 ne paraissent plus irréalistes.

Décryptage de l’événement “Suppression de la parution de l’indicateur macro-économique M3”

La suppression de la parution de l’indicateur M3 [3] (ainsi que d’autres indicateurs connexes) par la Réserve Fédérale américaine, décision fortement critiquée par la communauté des économistes et analystes financiers, aura pour conséquence, à la même date, de rendre invisibles les évolutions du nombre de Dollars en circulation dans le monde. On assiste déjà depuis quelques mois aux Etats-Unis à une forte augmentation de M3 (ce qui indique que la “planche à billets” tourne déjà à un régime élevé à Washington) ; or le nouveau président de la Réserve Fédérale, Matt Bernanke, est un adepte déclaré de la “planche à billets” [4]. Comme une forte baisse du Dollar se traduira probablement par une vente massive de Bons du Trésor américain détenus en Asie, en Europe ou dans les pays producteurs de pétrole, LEAP/E2020 estime que la décision américaine de ne plus publier M3 vise uniquement à cacher le plus longtemps possible deux décisions américaines, en partie imposées par les choix politiques et économiques de ces dernières années [5] :

• la monétarisation de la dette US

• le soutien monétaire à l’activité économique américaine

… et ce au moins jusqu’aux élections “mid-term” d’Octobre 2006 afin d’éviter une déroute du Parti Républicain.

Cette décision illustre également l’impuissance des autorités monétaires et financières américaines et internationales face à une situation qui les conduit à préférer supprimer les indicateurs qu’agir sur la réalité.

Décryptage du facteur aggravant “Intervention militaire contre l’Iran”

Outre les atouts géostratégiques de l’Iran dans la crise actuelle, qui notamment lui permettent d’intervenir aisément et avec un impact majeur sur l’approvisionnement pétrolier de l’Asie et de l’Europe (en bloquant le Détroit d’Ormuz), sur les conflits en cours en Irak et en Afghanistan, sans même mentionner le recours éventuel au terrorisme international, le contexte global de défiance envers Washington crée une situation particulièrement problématique. Loin de calmer les craintes éventuelles concernant l’accession de l’Iran au statut de puissance nucléaire, tant en Asie qu’en Europe [6], une intervention militaire contre l’Iran entraînera une désolidarisation quasi-immédiate des opinions publiques européennes, dans un contexte d’absence quasi-complète de crédibilité de Washington sur ce type de dossiers depuis l’invasion de l’Irak, qui empêchera les gouvernements européens de faire autre chose que suivre leurs opinions publiques. Parallèlement, le risque de flambée des cours du pétrole qui suivrait une telle intervention conduira les pays asiatiques, Chine en tête, à s’opposer à une telle option, obligeant dans ce cas les Etats-Unis (ou Israël) à intervenir seuls, sans caution de l’ONU, et ajoutant donc une grave crise militaire et diplomatique à la crise économique et financière.

Les facteurs pertinents de la crise économique américaine

LEAP/E2020 estime également que ces deux décisions, non officielles, vont entraîner les Etats-Unis et le monde dans une crise monétaire et financière, puis économique sans précédent à l’échelle planétaire. La monétarisation de la dette américaine est en effet un terme très technique pour décrire une réalité d’une simplicité catastrophique : les Etats-Unis entreprennent de ne pas rembourser leur dette, ou plus exactement de la rembourser en “monnaie de singe”. Et ils anticipent une accélération du processus fin Mars en coïncidence avec le lancement de la Bourse Iranienne du Pétrole qui ne peut que précipiter les ventes de Bons du Trésor US par leurs détenteurs non américains.

A ce propos, il est utile de méditer l’information suivante [7] : la part de la dette du gouvernement américain possédée par les banques américaines est tombée à 1,7% en 2004, alors qu’elle était de 18% en 1982. Parallèlement la part de cette même dette détenue par les opérateurs étrangers est passée de 17% en 1982 à 49%. Question : Comment se fait-il que ces dernières années les banques américaines se soient débarrassées de presque toute leur part de la dette publique américaine ?

Parallèlement, afin d’essayer d’éviter en interne l’explosion de la “bulle immobilière”, sur laquelle repose l’essentiel de la consommation des ménages américains, et à un moment où le taux d’épargne américain est devenu négatif pour la première fois depuis 1932 et 1933 (au creux de la Grande Dépression), l’administration Bush, en partenariat avec le nouveau patron de la Fed, adepte de cette approche monétaire, va inonder le marché américain de liquidités.

Quelques effets attendus de cette rupture systémique

Pour LEAP/E2020, la conjonction, non accidentelle, des décisions iranienne et américaine, marque donc une étape décisive dans le déclenchement d’une crise systémique marquant la fin de l’ordre international tel que constitué après la Deuxième Guerre Mondiale et se caractérisera notamment d’ici la fin 2006 par une chute brutale de la valeur du Dollar US (pouvant conduire à 1 Euro = 1,70 Dollars en 2007) et une pression à la hausse immense sur l’Euro, une hausse importante du prix du pétrole (plus de 100$ le baril), une aggravation de la situation militaire américaine et britannique au Moyen-Orient, une crise budgétaire, financière et économique américaine comparable par son ampleur à celle de 1929, des conséquences économiques et financières très graves pour l’Asie en particulier (et notamment la Chine) mais aussi pour le Royaume-Uni [8], un arrêt brutal du processus économique de globalisation, un effondrement de l’axe transatlantique et une montée générale connexe de tous les dangers politiques intérieurs et extérieurs sur l’ensemble du globe.

Pour le particulier détenteur de Dollars, comme pour l’entreprise transnationale ou les décideurs politiques et administratifs, les conséquences de cette semaine de la fin Mars 2006 seront cruciales. Ils impliquent dès aujourd’hui de prendre des décisions difficiles (anticiper une crise est toujours un acte complexe puisqu’il se fonde sur un pari) mais urgentes car une fois la crise déclenchée, c’est le “sauve-qui-peut” général, et l’échec assuré pour ceux qui auront choisi d’attendre.

Pour les particuliers, le choix s’impose de lui-même : le dollar n’est plus une valeur refuge. La montée vertigineuse de l’or depuis un an prouve d’ailleurs que nombreux sont ceux qui ont anticipé cette évolution de la monnaie américaine.

Anticiper… ou être balayé par les vents de l’histoire

Pour les entreprises et les gouvernements, en particulier européens, LEAP/E2020 développe dans sa lettre confidentielle – le GlobalEurope Anticipation Bulletin -, et en particulier dans le N° 2 paru le 16 février, une série de recommandations stratégiques et opérationnelles qui, si elles sont intégrées dans le processus décisionnel dès aujourd’hui, peuvent permettre d’amortir considérablement le “tsunami monétaire, financier et économique” qui va commencer à déferler sur la planète à la fin du mois prochain. Pour prendre une image simple, qui est d’ailleurs directement issue du scénario d’anticipation politique “USA 2010”[9], les évènements de la semaine du 20 au 26 Mars 2006 seront comparables en termes d’impact sur l’ Occident tel qu’on le connaît depuis 1945, à celui de la Chute du Rideau de Fer en 1989 sur le bloc soviétique.

Si cette alerte est si précise, c’est qu’à ce stade de ses analyses, LEAP/E2020 estime désormais que tous les scénarios envisageables conduisent à une seule et même conclusion : nous approchons collectivement d’un “nœud historique” qui est dorénavant inévitable quelle que soit l’action des acteurs internationaux ou nationaux. A ce stade, seule une action directe et immédiate de l’administration américaine visant d’une part à empêcher une confrontation militaire avec l’Iran, et d’autre part, à ne pas “monétariser” la dette extérieure des Etats-Unis, pourrait changer le cours des évènements. Pour LEAP/E2020 il est évident que non seulement une telle action ne sera pas entamée par les dirigeants actuels à Washington, mais qu’au contraire ils ont déjà choisi de “forcer le destin” en se défaussant de leurs problèmes économiques et financiers sur le reste du monde. Les gouvernements européens notamment doivent en tirer très rapidement les conséquences.

Pour information, la méthode d’anticipation politique de LEAP/E2020 a notamment permis à plusieurs de ses experts d’anticiper (et de publier) : dès 1988, la prochaine fin du Rideau de Fer ; dès 1997, l’effondrement progressif de la capacité d’action et la légitimité démocratique du système communautaire ; dès 2002, de prévoir l’enlisement US en Irak et surtout l’effondrement durable de la crédibilité internationale américaine ; dès 2003, d’anticiper l’échec des referenda sur la Constitution européenne. Sa méthodologie d’anticipation des “ruptures systémiques” étant désormais bien établie, il apparaît de notre devoir de chercheurs et de citoyens d’en faire part aux citoyens et aux décideurs européens en particulier ; surtout que pour beaucoup d’acteurs individuels ou collectifs, privés ou publics, il est encore temps d’agir afin de réduire de manière significative l’impact de cette crise sur leurs positions qu’elles soient économiques, politiques ou financières.

L’analyse complète développée par LEAP/E2020 ainsi que ses recommandations stratégiques et opérationnelles à destination des acteurs privés et publics, sont présentées dans les prochains numéros du GlobalEurope Anticipation Bulletin, et plus particulièrement dans son N°2 (parution 16 Février 2006).

Notes

[1] Ces décisions ont été prises il y a déjà plusieurs mois : les informations sur la création par le gouvernement iranien d’une bourse pétrolière en euros ont commencé à être citées par la presse spécialisée dès l’été 2004. La Réserve fédérale a annoncé le 10 Novembre 2005 qu’elle cesserait de publier les informations concernant M3 à partir du 23 Mars 2006.

[2] Il est intéressant de noter en consultant le tableau 13B des statistiques financières de Décembre 2005 de la Banque des Règlements Internationaux intitulé “International Bonds and Notes (in billions of US dollars), by currency,” qu’à la fin de 2004 (hors Chine), 37.0% des actifs financiers internationaux étaient libellés en Dollars US contre 46,8% en Euros ; alors qu’en 2000, la proportion était inverse avec 49,6% labellés en Dollars US et seulement 30,1% en Euros. Cela indique que les décisions de fin mars 2006 ne vont faire qu’accélérer une tendance de fuite hors du Dollar qui est déjà en cours.

[3] Les agrégats monétaires (M1, M2, M3, M4) sont des indicateurs statistiques économiques. M0 est la valeur d’une monnaie, en l’occurrence le Dollar, qui existe sous forme de billets et de pièces. M1 représente M0 plus les comptes bancaires dans cette monnaie. M2 est constitué de M1 plus les dépôts d’épargne et les certificats de dépôts (CD) inférieur à 100.000$. M3 comprend M2 plus les dépôts à terme au sens large (réserves d’Eurodollars, instruments financiers plus importants ainsi que la plupart des réserves des pays non-Européens) de 100 000 dollars ou plus. L’élément décisif, c’est donc qu’avec la fin de la publication de M3 par la Réserve fédérale américaine, le monde entier perdra toute visibilité sur la valeur des réserves en Dollars par les autres pays et les institutions financières majeures.

[4] Voir son discours éloquent sur ce sujet devant le Club des Economistes à Washington DC en Novembre 2002.

[5] Il faut noter que l’évolution à la hausse du Dollar en 2005 a été essentiellement nourrie par un différentiel de taux d’intérêts favorable au Dollar, et par la loi de “rapatriement des avoirs américains à l’étranger” (valable uniquement pour une année) qui a fait revenir plus de 200 milliards $ aux Etats-Unis au cours de l’année 2005. (source : CNNmoney.com )

[6] Et en ce qui concerne l’Europe, LEAP/E2020 souligne que les gouvernements européens ne sont plus en phase avec leurs opinions publiques sur les grands sujets, en particulier concernant l’intérêt collectif européen. Le GlobalEuromètre de Janvier 2006 souligne d’ailleurs très bien cette situation avec un indice TIDE-Légitimité à 8% (qui indique que pour 92% des sondés les dirigeants de l’UE ne représentent pas leurs intérêts collectifs) et un indice TIDE-Action à 24% (qui indique que moins d’un sondé sur 4 pense que les dirigeants européens sont capables de traduire leurs décisions en actions concrètes). Selon LEAP/E2020, les déclarations publiques de soutien à Washington venues de Paris, Berlin ou Londres ne doivent pas cacher le fait que les Européens se désolidariseront très vite des Etats-Unis en cas d’attaque militaire (le GlobalEurometre est un indicateur d’opinion européenne publiant chaque mois dans le GlobalEurope Anticipation Bulletin 3 chiffres dont 2 sont publics).

[7] (source : Bond Market Association, Holders of Treasury Securities: Estimated Ownership of U.S. Public Debt Securities ; Dailykos.com)

[8] Le Royaume-Uni est en effet détenteur de près de 3.000 milliards de créances en $, soit près du triple de pays comme la France ou le Japon. (Source Banque des Règlements Internationaux, Table 9A, Consolidated Claims of Reporting Banks on Individual Countries )

[9] Cf. GlobalEurope Anticipation Bulletin N°1 (Janvier 2006).


[Notre recommandation est que ce texte doit être lu avec la mention classique à l'esprit, — “Disclaimer: In accordance with 17 U.S.C. 107, this material is distributed without profit or payment to those who have expressed a prior interest in receiving this information for non-profit research and educational purposes only.”]