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1520Comme le monde change vite ! Il me semble qu’hier encore, les responsables américains sillonnaient la planète et ne cessaient de parler d’un « ordre international fondé sur des règles » qui offrait de savoureuses friandises à ceux qui s’y conformaient. Diverses personnalités européennes et américaines ne cessaient d’évoquer les « valeurs universelles » ou d’autres termes du même genre : adhérez à ces valeurs et ils vous accepteront dans leur petit club bien chic. L’USAID/CIA a gaspillé des milliards pour déstabiliser politiquement des pays du monde entier qui voulaient suivre leur propre voie et, en particulier, a dépensé une somme d’argent vraiment gigantesque pour la machine de propagande ukrainienne qui diffusait des mensonges et des fabrications 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à propos du conflit armé en cours dans ce pays.
Aujourd’hui, l’USAID est fermée, les agents de la CIA se voient offrir une retraite anticipée et de grands changements se préparent au sein du département d’État américain et d’autres agences fédérales. Musk et ses sbires, mandatés par Trump, s’attaquent à l’État profond avec une boule de démolition. Quel que soit le résultat, il est peu probable que la machine bureaucratique américaine soit particulièrement fonctionnelle à l’avenir. Tout le “soft power” américain, qui a permis de faire danser la plupart des pays du monde au son du violon américain, est en train de s’épuiser.
Les gens du monde entier se regardent avec une incompréhension muette : L’Amérique est-elle vraiment finie ? C’est probablement le cas : l’histoire a pris un tournant. Les États-Unis, qui étaient, il n’y a pas si longtemps, un coin du monde dont on parlait peu, sont sortis indemnes des décombres de la Seconde Guerre mondiale et sont devenus une superpuissance militaire, industrielle et financière. Quatre-vingts ans plus tard, la superpuissance industrielle est devenue la Chine, la superpuissance militaire est devenue la Russie et les États-Unis sont toujours une superpuissance financière… jusqu’à lundi prochain au moins et probablement plus longtemps encore.
Par conséquent, Donald Trump est très pressé de remodeler le monde à sa guise. Il veut le Groenland, le Canada, le canal de Panama et peut-être une partie du Mexique. En tentant de s’emparer de morceaux de l’Amérique du Nord, Trump semble mettre les wagons en cercle : les États-Unis se retirent du reste du monde tout en récupérant ce qu’ils peuvent. Ses voisins constituent un choix évident d’un point de vue géopolitique. Il reste aussi quelques industries et quelques richesses à récupérer chez ses vassaux de l’Union européenne (dont on n’aura plus besoin, tout comme de tous ces bureaucrates licenciés à Washington). Le plus dur a déjà été fait : l’approvisionnement en énergie de la Russie a été interrompu avec succès et les prix élevés de l’énergie forcent l’industrie à évacuer l’Europe – vers la Chine et les États-Unis. Pour paraphraser John Kennedy, « Ne demandez pas ce que l’Amérique peut faire pour vous ; demandez ce que vous pouvez faire pour l’Amérique ». Pour ceux qui ne veulent pas aider l’Amérique et veulent plutôt s’aider eux-mêmes, il y a les BRICS. Mais la plupart des Européens, comme l’a récemment prédit Poutine, ne tarderont pas à « remuer gentiment la queue aux pieds du maître ».
Le 6 Février 2025, Club Orlov – Traduction du ‘Sakerfrancophone’
Note du Saker Francophone
Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.