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496Dans les années de Guerre froide, le terme “finlandisation”, qui désignait la position de la Finlande vis-à-vis de sa puissante voisine l’URSS, était dit avec horreur à l’Ouest, comme une sorte de capitulation. Le terme correspondait, dans les esprits échauffés des “cold warriors”, à quelque chose comme “neutralisation” (autre infamie). Tout cela équivalait à une capitulation ou, au mieux, à une politique d’abaissement de type munichois.
Les Finlandais ne l’ont jamais entendu de cette oreille. Pour eux, la “finlandisation” était une sorte de résistance subtile et opiniâtre aux pressions de l’URSS. L’idée n’est pas morte. Une source européenne observe qu’elle est revenue à l’esprit à l’occasion de l’échange brutal qui a eu lieu entre le ministre finlandais représentant l’UE (la Finlande en assure la présidence) et Condi Rice, la semaine dernière à New York, à propos de la lutte contre le terrorisme.
«L’échange a été d’une rare brutalité et les Finlandais n’ont pas cédé d’un kopek… Ils l’ont voulu ainsi, pour bien marquer les positions européennes et la leur propre.» Cette même source rapporte que cette position sur l’incident de New York se rencontre chez les Finlandais d’une façon assez constante. C’est à ce propos qu’il est question de “finlandisation”. Un haut fonctionnaire finlandais qui occupe un poste européen important a expliqué à notre source : «Nous avons résisté à une super-puissance pendant un demi-siècle. Il n’est pas question que nous cédions à l’autre aujourd’hui.»
Mis en ligne le 27 septembre à 07H11
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