La Géorgie et la Grande Stratégie américaniste

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L’ambassadrice US à l’OTAN, Victoria Nuland, fait une promotion active en faveur de la Géorgie. Elle voudrait que ce pays ait rapidement un statut très particulier dans ses relations avec l’OTAN, de façon à ce qu’il soit bien compris que l’intention des USA est de tout faire pour faire entrer la Géorgie dans l’OTAN. “Rapidement”, c’est-à-dire ? Il semble que cela devrait être avant le sommet du G-8 à Moscou, pour faire bien.

En général, il arrive à ses interlocuteurs européens de s’étonner de cet empressement, alors qu’on se dirige vers le sommet de l’OTAN à Riga, en novembre, où cette question de la Géorgie sera abordée. On interroge alors Nuland : pourquoi cet empressement ? Elle répond sans ambages qu’il s’agit d’« emmerder Poutine avant le sommet du G8 » (traduction approximative mais pas loin du vrai). Elle commente par ailleurs que cette poussée en faveur de la Géorgie est «  un choix stratégique de grande importance ». La correspondance entre ceci et cela est un sujet intéressant à étudier.

La Géorgie est un des pays favoris de Washington : une “élite” politique recrutée dans le KGB local, une corruption entretenue avec constance à tous les niveaux de l’État et mise en évidence par divers incidents récents, etc. (Seule la concurrence entre les divers services de la bureaucratie américaniste introduit un peu de trouble dans le bon usage de cette corruption.) C’est aussi un des pays favoris de Nuland : ancienne collaboratrice de Cheney et actuelle épouse du théoricien neocon Robert Kagan, elle est une des diplomates néo-conservatrices les plus actives dans l’administration GW Bush. Tout cela termine d’expliquer la stratégie en question.


Mis en ligne le 22 juin 2006 à 10H24