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1081La crise de l’USAF est en train de s’installer au cœur du paysage washingtonien, comme un grave problème de sécurité nationale. L’article que signale un de nos lecteurs sur notre Forum aujourd’hui, qu’on peut également directement trouver sur AP, est un signe de l’offensive de relations publiques entreprise par l’USAF.
L’organe de pression presque-officiel de l’USAF, l’Air Force Association, signale la chose dans son Daily Report du jour:
«The Air Force is beginning to be more vocal in articulating its need for a big shot in the arm to modernize its already “geriatric” aircraft fleet. More and more senior service officials are coming out on the record and citing the need for an extra $20 billion on average annually for the next 20 years, saying that, without such infusions, the air dominance that the US has enjoyed for decades will erode if not disappear altogether.»
Le Daily Report, qui mentionne l’article de AP déjà signalé, annonce en termes précis les conditions de cette offensive de relations publiques à Washington. L’USAF se prépare d’ores et déjà à mener l’assaut de la future administration.
«The Air Force has established that, to carry out the national military strategy and protect the homeland, its needs 86 fully modern combat wings, which it refers to collectively as the Required Force. Since existing and projected budget toplines will not get it to that level of fighters, bombers, tankers, rescue helicopters, manned and unmanned intelligence platforms, and satellites, the $20 billion increase is necessary, the senior officials are saying. We expect to hear this consistent message at this week’s AFA Air Warfare Symposium in Orlando, during the Congressional hearings on the service’s Fiscal 2009 request, and throughout the course of the year as the Fiscal 2010 program objective memorandum takes shape and USAF, like the other services, prepares for a new Administration.»
Très vite, il va apparaître que le marché est des plus simples: ou bien donner au minimum $20 milliards de plus par an à l’USAF, sans aucune garantie que cette somme soit suffisante pour combler tous les besoins de la force; ou réduire les engagements et l’utilisation de cette force, notamment et précisément outre-mer. C’est ici que la question de la crise de l’USAF pourrait prendre une dimension politique, à l’heure d’une crise économique qui ne cesse de prendre de l’ampleur à Washington et qui pousse à envisager de sérieuses économies budgétaires pour la prochaine administration.
L’USAF est la première des armes qui, au Pentagone, est conduite à poser à plus ou moins court terme son problème budgétaire selon une vision politique implicite (et involontaire). Selon qui sera le prochain président, la crise de l’USAF peut être un argument de plus pour ceux qui recommandent un certain désengagement des USA des affaires du monde, surtout des engagements agressifs et bellicistes. De ce point de vue, la crise de l’USAF nourrit indirectement une poussée pour l’instant diffuse et mal identifiée, que Justin Raimundo résume dans sa chronique de ce jour selon la formule “McCain versus Robert A. Taft” (le sénateur Taft, un des derniers grands politiciens US à avoir soutenu l’option de l’isolationnisme).
Mis en ligne le 20 février 2008 à 17H06