La Grande Dépression de notre temps

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Sous le titre bienvenu de “America’s great depression”, Andrew Solomon, spécialiste de la psychiatrie, analyse la situation et l’impact extraordinaire de la dépression nerveuse aux USA, dans un article publié par le New York Times (et l’“International Herald Tribune”). Il s’agit évidemment de la maladie la plus profonde, la plus illustrative de notre temps, bien plus que le SIDA qui doit être plutôt considéré d’une façon idéologique comme une “maladie symbolique” des engagements idéologiques modernistes.

Solomon appelle à une croisade nationale contre la dépression, à l’image de celle qui eut lieu dans les années 1970 contre le cancer. Il rappelle quelques chiffres et faits connus, qui situent l’importance quantitative d’une maladie affectant 20% de la population US : « Depression is the leading cause of disability worldwide, according to the World Health Organization. It costs more in treatment and lost productivity than anything but heart disease. In the United States, suicide is the 11th most common cause of death, claiming 30,000 lives each year.»

Intéressant article pour documenter ce mal du point de vue médical. Aucune place n’est faite, par contre, aux implications qu’on doit explorer entre l’affection de la psychologie qu’implique ce mal et l’évolution politique moderniste, en marche depuis plusieurs siècles. Disons que Solomon traite cette question du point de vue psychiatrique, d’une façon certes impressionnante, en proposant de traiter les symptômes, mais sans offrir d’explication des causes profondes, et d’ailleurs sans marquer le moindre intérêt pour elles. Il est loin de l’approche exposée par exemple à propos des travaux du docteur Beard.

C’est bien sûr dans ce domaine que repose l’essentiel de l’intérêt qu’on doit manifester pour cette maladie. La dépression constitue une affection par où peut être étudiée l’éventualité extrêmement forte d’un rapport entre la psychologie et la politique, entre les psychologies individuelles et les évolutions collectives imposées par la politique générale de notre civilisation.


Mis en ligne le 18 novembre 2006 à 16H30