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132816 mai 2012 – Le Ciel nous vole tous les symboles que nous aimons tant à présenter à nos esprits pour résumer, en un éclair, l’état de la chute du monde. L’éclair fut pour l’avion de notre président “normal”, on his Day-One, en route pour Berlin. Rien à dire, le ciel avait bien fait les choses. Cela permit au Guardian, parangon de la vertu du Système qui essaie de garder la tête hors de l’eau, de titrer à propos de l’euro et du Ciel, et accessoirement de la rencontre Merkoland-Hollmer : «The euro: thunder and lightning»
… Ce titre de l’édito du 16 mai 2012 du Guardian introduisait un de ces textes qu’on réserve à une étape qu’on s’impose dans la course folle de la crise de l’euro qui prend sa place dans la “crise haute”, qui est la crise de la Chute du Système ; il s’agit de souffler, ou de reprendre son souffle ; il s’agit de faire ses comptes, pour tenter de distinguer où l’on se trouve ; et le dernier mot du sous-titre de l'édito résume tout, après tout : “sadly”, – “tristement”, comme s’il n’y avait plus rien à faire… Dans ses moments de vérité, le Guardian, comme les autres gardiens libéraux du Système, laisse voir sa lassitude. Ainsi l’édito fait-il ses comptes rapidement, pour constater : rien, rien, rien ne marche… “Parce qu’il y a ceux qui considèrent quelque tentative que ce soit pour sauver l’euro comme maudite”. Le langage est celui du symbole, du spirituel, du Ciel devenu Enfer, de l’eschatologie et de la Fin Dernière. (Disons, celle du Système.)
«Thanks must go to the gods of metaphor, for it was presumably they who sent the lightning that forced François Hollande's plane to turn back mid-journey to Berlin on Tuesday afternoon. This being rain-sodden reality rather than heightened drama, the French president had better luck on a second flight to meet chancellor Angela Merkel – but even so, you couldn't have asked for a more perfect omen. Because there are those who view any mission to save the euro as cursed…» […]
»Plainly, the economic policies followed by eurozone ministers and officials are not working. First, their governments had the option in the summer of 2010 to go for sustained and substantial fiscal stimulus; they didn't take it. The result was underlined, with the eurozone just avoiding its own double-dip recession – and that too largely because of strong growth for German exports. The domestic economy of the single-currency area remains in dire shape, with Spain and Italy both shrinking and France flatlining. Second, when it comes to warding off financial contagion, the euro club has finally cobbled together a firewall of pledged money, to be called upon if another nation ended up in serious trouble. The trouble is, Spain and Italy are already in financial turmoil – with their banks in desperate need of extra cash and their governments struggling to raise funds from markets – and yet very few analysts or financiers have much faith in the firewall. Finally, for the nations already forced on to financial life support, Brussels (with the IMF) prescribed a combination of drastic cuts, radical changes to welfare systems and labour laws, and a fire sale of public assets. In Greece, the guinea pig for all this, the result has been to seal a national economic depression, coupled with widespread unrest and violence – and to destroy support for the political mainstream. A failure on all counts…»
Le Daily Telegraph, annonçant (le 16 mai 2012) ce que tout le monde sait, savoir que la Grèce s’en va pour de nouvelles élections (le 17 juin) qui pourraient, selon les prescriptions du Ciel, amener les plus radicaux au pouvoir, précise à propos de la rencontre Merkoland-Hollmer, et précisément de la conférence de presse qui la conclut : «The pair agreed that they wanted Greece within the euro. However. Mr Hollande added: “We have to allow Greece to find solutions.”» Fort bien, le président français a fait sentir “sa différence” ; un minimum syndical qui n’a aucune signification en temps “normal”, mais l’on s’en souviendra tout de même puisque les temps ne sont pas “normaux”.
Quant à la Grèce, qui a pris son allure portante vers l’acte suivant de la Grande Tragédie, les autorités de l’économisme triomphant s’avouent platement dépassées désormais : “Il faut s’attendre à tout puisque tout est possible” ; et le tout jusqu’à l’extrême, qui est le départ de la Grèce de l’euro, qui sera “extrêmement coûteux et comportera de grands risques, mais que nous devons techniquement considérer”. C’est une voix française, à nouveau, qui nous informe de cette très originale perspective.
«As leaders in Athens accepted the need for a new general election to end a national stalemate, the International Monetary Fund said Europe’s leaders should prepare for the possibility of a Greek departure from the single currency. Christine Lagarde, head of the IMF, warned she was “technically prepared for anything” and said the utmost effort must be made to ensure any Greek exit was orderly. The effect was likely to be “quite messy” with risks to growth, trade and financial markets. “It is something that would be extremely expensive and would pose great risks but it is part of options that we must technically consider,” she said.»
Lundi, alors que les dernières négociations pour une dernière tentative de former un gouvernement se déroulaient encore, les représentants de l’establishment-Système en Grèce avaient apporté leur obole au scénario général de la-Grèce-quittant-l’euro. Ils l’avaient fait dans le mode habituel, mélange de pressions furieuses et de chantage pervers, du type : “Regardez ce qui vous attend si vous ne cédez pas et ne faites pas ce que ce gouvernement qui s’attachera à exécuter les consignes européennes vous dit de faire”. Le tableau est plus qu’effrayant, il est du type blockbuster hollywoodien dans la série des films “le jour d’après l’Apocalypse”… Ainsi le Guardian transcrivait-il ceci :
«Speaking to a local radio station earlier today, Michalis Chrysohoidis, the minister for citizen protection in the outgoing government, chose to be more outspoken. He predicted that Greece would descend into “civil war” it if left the euro zone and reverted to the drachma. “If Greece cannot meet its obligations and serve its debt the pain will be great,” Chrysohoidis, a senior member of the socialist Pasok party, told Flash radio. “What do we have to lose more than we have lost already? Our freedom,” he said. “What will prevail are armed gangs with kalashnikovs and which one has the greatest number of Kalashnikovs will count … we will end up in civil war.”»
Hier, effectivement, nous eûmes le climat que nous méritons et qui importe, qui est celui de la tragédie de la Grande Crise, de la crise haute en marche. Il s’agit de la concrétisation de ce que nous notions à propos du Bilderberg (le 15 mai 2012), concernant un brutal changement du susdit climat, – crise climatique oblige, – vers une alarme extrême de la perspective d’une Grèce quittant l’euro, après une période marquée par le développement d’un sentiment d’une espèce de “marginalisation” méprisante de la perspective, pour ce pays de si piètre importance et d’une si vulgaire résistance aux prescriptions vertueuses du Système (dito, le poids économique de la Grèce et ses réactions furieuses devant le sort qui lui est fait, à l’intérieur de la paradisiaque zone euro). (Le 14 mai 2012, Joe Weisenthal, de BusinessInsider.com, avait résumé ce phénomène : «Talking About Greece Leaving The Eurozone Is No Longer Taboo.»)
«Cet ensemble d’informations permet d’évaluer un désordre supplémentaire autour de l’affaire grecque. Elle alimente un courant brutal (ou plutôt contre-courant), apparu ces dernières heures, pour affirmer une position des groupes de pression et groupes d’influence du pouvoir-Système européen et “globaliste” contre la sortie de la Grèce de l’euro. (Il y a eu notamment une intervention du Luxembourgeois Juncker, président de l’Eurogroupe, contre cette hypothèse du départ de la Grèce.) Cela vient après plusieurs jours pendant lesquels le mouvement inverse avait été enregistré jusqu’au constat, hier, que la sortie de la Grèce de l’euro était de plus en plus présentée comme acquise, sinon même souhaitable. Cette attitude allait de pair avec le développement d’un jugement sévère et quelque peu méprisant pour la Grèce, selon une habitude clairement établie dans les groupes de direction européenne, ces dernières semaines, et certainement depuis les élections du 6 mai…»
Le traitement infligé à la Grèce est en effet extrêmement caractéristique. Nous ne parlons pas du traitement économique, financier, et social par conséquent, qui relève de l’agression furieuse, de l’abaissement systématique d’une nation, de sa souveraineté, de sa population, comme d’une référence in vivo de ce que le Système réserve précisément à ses populations : l’agression furieuse, la dissolution, l’atomisation jusqu’à l’entropisation du corps social et de toutes ses structures identitaires. Cela, c’est bien connu, puisque cela dure pour la séquence très précise depuis bientôt quatre ans d’une systématique mise à sac du pays, au son des leçons d’éthique et de discipline des moralistes du Système. Mais cette infamie qui n’a rien pour surprendre s’accompagne, par saccades chronologiques répondant à l’excitation de la pathologie de la psychologie-Système, comme nous le réserve le système de la communication, de bouffées de jugements d’une ironie haineuse et méprisante, de furieuses offensives de communication de diffamation et de discrédit, qui tendent à faire des victimes les coupables, dans un parfait mouvement d’inversion propre au Système. Il s’agit du Système dans un mode turbo, quand la pathologie hypomaniaque de la psychologie vient à la rescousse… Enfin, quelque part entre lundi soir et mardi matin, on a commencé à mesurer combien on allait trop loin, et qu’ainsi applaudir le départ possible/probable de la Grèce (“bon débarras !”), c’était alimenter en vérité la Grande Crise de l’euro. (“On”, que ce soit Juncker, Merkel et les autres, y compris les innombrables Pieds Nickelés comploteurs du Bilderberg, qu’Alex Jones se prépare à agresser dans leur luxueux sanctuaire de l’hôtel Marriott, à Chantilly, Virginie.)
L’épisode est instructif car il fixe bien les dimensions de la crise… Non, le départ ou l'étouffement de la Grèce n’est pas un appendice, un épiphénomène de la Grande Crise, grâce auquel, lorsqu’il sera accompli, les directions qui nous gouvernent seront mieux à même de résoudre cette Grande Crise qu’elles ne demandent qu’à maîtriser si parfaitement. Non, certes non, la Grèce est le cœur de la Grande Crise, et son éventuel départ ou son étouffement précipitera la Grande Crise encore plus bas et plus vite dans sa Chute, entrant dans cette crise haute qui est l’ultimité catastrophique du parcours du Système. On entend déjà la panique bruisser, une fois de plus, après l’épisode hypomaniaque mentionné plus haut. Leur psychologie est énervée, jusqu’au diable Vauvert de la pathologie…
Quant à la Grèce… Avant-hier, Russia Today interrogeait le journaliste Panagiotis Sotiris à propos de ceux qui, comme l’imposant Spiegel, promettent à la Grèce-quittant-l’euro et aux Grecs qui votent, les flammes de l’enfer (“jumping into the fire”, – toujours le langage de la Fin Dernière) ; et Sotiris, dans un registre un peu différent du ministre de la protection du citoyen Michalis Chrysohoidis, qui expédiait les affaires courantes en promettant aux citoyens qu’il protège la guerre civile et les Kalachnikov, se contentait de répondre : «Well, we are [in] the fire. How [much] worse can it get? We are in the fifth year of recession, we have unemployment over 21 per cent. There’s no exit strategy and people are in despair. This is what happened in the last election. This was expressed, this social devastation took a political form, so it’s much better to actually think about a radical change in policy…»
…Et les paroles de Sotiris nous rappellent finalement l’essentiel : ce qui se passe aujourd’hui en Grèce du point de vue de l’évolution politique, c’est le citoyen qui l’a voulu, par le moyen du processus politique. Quoi que l’on pense du processus, des conditions de son déroulement, de la sagesse du citoyen et de la mesure de ceux qu’ils favorisent dans ses choix, – et il y a beaucoup à penser, – il importe pour l’essentiel de ces temps exceptionnels de garder à l’esprit le qualificatif de “politique” ; c’est cela qui compte, bien au-delà du reste. Dans ce tremblement de terre qui nous secoue depuis 2008, pour la première fois dans une phase majeure de cette chute crisique, ce ne sont ni les marchés, ni la planche à billet, ni les directions politiques en place et suivant les instructions du Système qui décident, mais un processus politique où s’exprime l’insurrection populaire née de l’attaque du Système… Inutile de s’attarder à sa valeur, à son efficacité, à ses perspectives, – il faut laisser cela aux réductionnistes et s’armer d’inconnaissance à cet égard. L’essentiel est qu’il s’agit d’un nouveau domaine qui a été atteint, et dans lequel la crise est emmenée pour y rencontrer des situations d’une forme nouvelle pour elle. (Qui s’occupe aujourd’hui du yo-yo consternant des “marchés” ? Personne, parce que l’essentiel de l’attention est désormais pris par l’évolution de la situation politique grecque, qui se déroule dans les processus des négociations pour un gouvernement, puis dans la perspective des prochaines élections. En cela, nous sommes passés dans le domaine de “la politique”, celui que nos “politiques” [nos directions politiques] veulent de toutes leurs forces écarter.)
Très récemment (le 14 mai 2012), nous écrivions à propos de ce que nous jugeons de l’évolution nécessaire des choses : «Il faut rompre, rompre tactiquement (nouveau terrain de la guerre), rompre stratégiquement (nouvelles orientations de la guerre), rompre conceptuellement (nouvelle définition de la guerre, de l’économisme au politique).» Il est évident que l’affaire grecque nous suggérait tout cela, et qu’elle nous suggère aujourd’hui que la dernière proposition est en cours d’élaboration. C’est une étape de plus dans la Chute, lorsque l’insurrection en vient à investir les processus vertueux que le Système a mis en place pour que le citoyen se prononce contre l’insurrection, à son avantage, au Système… Par conséquent, encore une arme du Système, la démocratie, retournée contre lui.
Dans ce contexte, des jugements qui paraissent à l’emporte-pièce prennent de l’épaisseur, acquièrent une substance réelle. Ainsi de cette idée déjà mentionnée, qui est rapportée ici non pour définir une réalité, – de ce point de vue, nous ne manquons pas de nos propres munitions, – mais pour illustrer un état d’esprit, ou plutôt un état de l’esprit qui est politique. Cela est extrait d’une interview de Russia Today, le 2 mai 2012, d’un membre d’Occupy London manifestant le 1er mai à Londres, Jamie Kelsey-Fry, qui rapportait l’opinion analytique d’activistes grecs venus participer à la manifestation : «And there was about 50 Greek people here and there was a fascinating noise. And they kept going back to a very interesting point – we are in Third World War and it’s an economic war and the weapon is debt. And it was a fascinating thing to say, a very revolutionary phrase.» Nous supprimerions sans aucun doute l’expression “guerre économique” pour ne garder que la notion de guerre (“Troisième Guerre mondiale”) et l’appréciation que la dette en est l’arme principale. C’est une affirmation politique, et cette représentation spécifique en “Troisième Guerre mondiale” avec la dette comme arme principale relève d’un mode de représentation de la situation entrant dans une nouvelle phase, ou dans un nouvel aspect, de cette sorte de conflit postmoderne qu’est la G4G (guerre de 4ème génération). Quoi qu’il en soit, il s’agit bien de politique, et l’économie n’en est que l’instrument, ou l’arme principale pour ce qui est de la dette, – imposer la dette pour un côté dans cette guerre, et la logique de la riposte pour l’autre côté, qui sera de refuser d’honorer la dette, qui ne mérite à cet égard aucune marque d’honneur.
Il s’agit donc de l’entrée dans une nouvelle phase de la crise, celle qui ouvre le domaine des vrais remous politiques (et non plus les seules alternances plus ou moins alimentaires des équipes-clone des directions politiques acquises au Système, se succédant pour appliquer les mêmes programmes économiques, avec la défaite du précédent comme faux nez d’une “sanction populaire”). La Grèce est la démonstration qu’à partir d’un certain avancement de la crise, avec ses conséquences écrasantes, le cadre imposé par le Système est brisé avec une sortie vers un domaine politique qui s’affranchit des normes du Système, – pour le meilleur et pour le pire, c’est à voir mais ce n’est en rien l’essentiel…
“Ce n’est en rien l’essentiel” parce que nous n’imaginons pas que cette analyse et cette réflexion concernent un seul instant la seule Grèce. Pour cet instant, justement, la Grèce est infiniment plus que cette Grèce du XXIème siècle, dans le désarroi où on la voit et dans le mépris où souvent la tiennent nombre de ses “pays-frère” de l’UE. (On en adopterait presque, pour l’UE, le langage du Pacte de Varsovie.) La Grèce est dans un cas où elle conduit l’avancée d’une dynamique antiSystème en se tournant, – en étant contrainte ou pas de se tourner, selon les nuances du jugement, – vers l’extérieur de l’Europe, dans ce cas constituée en un bloc hermétique qui constitue une représentation politico-économique et communicationnelle du Système. (Dire cela ne signifie pas sortir de ceci ou de cela, ou y rester, mais bien parler d'une réorientation de la perspective, de la perception, etc.) Parmi les nouveaux partis qui contestent la politique d’austérité de l’UE, l’un (l’Aube Dorée) prône un rapprochement de la Russie, l’autre (SYRIZA, de Tsipras) un retrait immédiat de la Grèce de l’OTAN. On voit que, sans tenir compte une seconde des étiquettes chères au parti des salonards, l’orientation de l'insurrection contre la politique d’austérité suit une ligne de contestation de la politique générale du bloc BAO, d’une façon ou d'une autre, par un biais ou l’autre, – nous dirions aussi bien, “par une fissure ou l’autre”, lorsqu’on trouve effectivement des échappatoires de l’hermétisme que tente d’établir le Système autour de lui, et autour de nous par conséquent.
On voit alors que nous sommes très loin des habituels problèmes financiers, monétaires, économiques, etc., qui agitent nombre de têtes penseuses depuis le début de la crise, et qui permettent, en général, à la plupart d’entre elles, de ne pas aborder le fondement du problème du Système, qui est le Système lui-même. La rigidité formidable du Système dans sa politique d’austérité en Europe permet de provoquer des tensions considérables qui finissent par hausser les enjeux des batailles en cours, et, effectivement, de parvenir à des positions antiSystème à partir de problèmes triviaux d’économie. (Dans d’autres quartiers du Système, la référence antagoniste au contact de laquelle s’alimente l’élévation du débat est autre chose qu’une politique d’austérité, ce peut être une politique iranienne ou un blocage du Pentagone ; ce qui importe, c’est la rigidité et l’hermétisme que le Système oppose à tous ceux qui demandent des modifications de sa politique, quelle que que soit cette politique, quel que soit le domaine où elle s’exerce. Cette rigidité et cet hermétisme transforment effectivement l’affrontement.) Avec cette évolution, nous nous trouvons aujourd’hui dans des champs complètement politiques, et de dimensions métahistoriques. C’est le chemin qu’est en train de prendre la crise européenne, en suivant la trajectoire de la crise grecque, – laquelle ne l’est nullement en vain.
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