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736La troisième tentative pour former un gouvernement après les élections du 6 mai a échoué en Grèce. Le refus d’Alexis Tsipras, chef de la coalition radicale de gauche Syriza, de participer à un gouvernement dirigé par le vieux parti social-démocrate PASOK, membre éminent de l’establishment, a été décisif. Tsipras a déclaré que le PASOK cherchait un “complice gauchiste” et un “alibi sur sa gauche“ et que lui-même ne le lui donnerait rien de cela. Evangelos Venizelos, chef du PASOK, a accusé Tsipras d’“arrogance” et d’“irresponsabilité politique“, formules-Système standard pour résumer l’échec d’une opération de récupération. Une dernière tentative de former un gouvernement d’ici le 16 mai, date-limite, est considérée comme sans espoir, ce qui implique de nouvelles élections en juin.
Tsipras (37 ans), charismatique, dynamique, héros de la révolte anti-UE et anti-austérité, apparaît comme le probable grand vainqueur de ce probable “deuxième tour”. Tsipras est le chef naturel du mouvement populaire grec contre le diktat de l’UE (et de l’Allemagne), dont l’issue désormais “naturelle” devrait être le retrait de la Grèce de l’euro. Le Daily Telegraph écrit que les Allemands ont désormais admis cette issue et s’y préparent, pour cet été. Les Allemands sont confiants que la zone euro absorbera le choc et survivra. Cette prospective ne tient guère compte à la fois de l’énorme choc politique et surtout psychologique du retrait, et des conséquences et des bouleversements conjoncturels qui en sortiraient, ouvrant un territoire complètement inconnu. Ce que démontrerait le départ de la Grèce, en effet, ce serait moins l'effet des spécificités particulières de la crise de ce pays que la démonstration faite in vivo de l'insupportabilité de l'arbitraire bureaucratique et de la suppression de toute souveraineté nationale de la politique engendrée par l'UE (et l'Allemagne en l'occurrence). Bien entendu et pour en finir sur ce point, l'argument allemand selon lequel le retrait de la Grèce de l'euro pourrait être supporté sans mal pour l'euro (et pour l'UE par conséquent) est techniquement vertueux et absolument parcellaire et sophistique : il reviendrait, en gros, à ramener la crise générale de l'effondrement du Système (l'UE, les USA et le bloc BAO, le système de la pourriture financière, le technologisme et ainsi de suite) à la seule crise grecque ; c'est la dérision même, la plus grotesque possible.
Pour rester à la seule dimension de notre continent, nous dirions qu'avec ces circonstances désormais probables de l'évolution grecque, la crise européenne entrerait dans sa phase décisive, où la cohésion, voire l’existence de l’UE seraient directement en cause. Extraits de l’article du 11 mai 2012 du quotidien britannique.
«The latest round of talks failed after the left wing leader [Tsipras] who wants to renegotiate the country’s critical EU bailout refused to join forces with parties that support the austerity measures. Though the Syriza leader slightly softened his tone yesterday, he has called the conditions of Greece’s financial rescue plan “barbaric” and vowed to tear it up. Mr Venizelos accused Mr Tsipras, a charismatic 37-year-old who has taken the political scene by storm, of “arrogance” and failing to “face up to his political responsibilities”. […]
»With opinion polls showing Syriza’s popularity jumping eleven per cent since Sunday to 27.7 per cent, Mr Tsipras may well have preferred to wait for another election next month. Victory would give his party a bonus 50 seats and the probable ability to form a coalition with just one other partner.
»Earlier in the day, worried outgoing prime minister Lucas Papademos hurried to a meeting with President Carolos Papoulias, telling the head of state that there were “issues of economic and foreign policy that require immediate attention”. Greece has already committed to itemizing in June another 11.5 billion euros in savings over the next two years. It also needs to pay back 436 million euros in maturing debt on May 15.
»Germany’s finance minister insisted yesterday that the single currency was prepared and would weather the storm if Greece was forced out of the eurozone. “We want Greece to remain in the eurozone. But it also has to want this and to fulfil its obligations,” Wolfgang Schaeuble said. “We cannot force anyone. Europe will not sink that easily,” he told the Rheinische Post newspaper. “We have learned a lot and built and built in protective mechanisms. The risk of effects on other countries have been reduced and the eurozone as a whole has become more resistant.”
»The Daily Telegraph understands that the German government is increasingly resigned to the prospect that Greece will crash out the euro over the summer and that the eurozone is prepared. Diplomats point to over a trillion euros in cheap European Central Bank loans since December and new powers for the eurozone’s bail-out fund to guard Spanish and Italian banks and bonds from contagion.»
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