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1329Il s’agit sans aucun doute d’un événement complètement inédit dans un cas aussi grave de la politique de sécurité nationale des USA. Les chefs militaires US n’adresseront pas une seule recommandation au président Bush le mois prochain, lors du “strategy assesment” sur la poursuite de l’offensive dite “surge” en Irak. Chacun donnera son avis…
C’est le site McClatchy Newspapers, qui s’avère être une très bonne source sur la situation à Washington, qui publie une analyse sur cette question le 30 août.
«In a sign that top commanders are divided over what course to pursue in Iraq, the Pentagon said Wednesday that it won't make a single, unified recommendation to President Bush during next month's strategy assessment, but instead will allow top commanders to make individual presentations.
»“Consensus is not the goal of the process,” Geoff Morrell, a Pentagon spokesman, told reporters. “If there are differences, the president will hear them.”
»Military analysts called the move unusual for an institution that ordinarily does not air its differences in public, especially while its troops are deployed in combat.
»“The professional military guys are going to the non-professional military guys and saying ‘Resolve this,’” said Jeffrey White, a military analyst for the Washington Institute for Near East Policy. “That's what it sounds like.”
»White said it suggests that the military commanders want to be able to distance themselves from Iraq strategy by making it clear that whatever course is followed is the president's decision, not what commanders agreed on.»
Quelle que soit la présentation officielle soft qui en est faite, cet événement est complètement exceptionnel. La pénétration du climat que tout le monde connaît dans le processus officiel de la sacro-sainte “chain of command” en est une bonne mesure.
L’événement marque l’évolution d’un climat sans précédent dans la hiérarchie militaire, où les solidarités sont désormais fracassées par les interventions du pouvoir civil, les ambitions personnelles, la conduite de guerres folles sans réelles justifications, les arrangements et provocations diverses montés en pleine lumière. Ces ruptures interviennent même au sein d’une même arme, comme entre le général Petraeus, U.S. Army, commandant en Irak, et son prédécesseur, le général Casey, devenu chef d’état-major de la même U.S. Army. Il semble que le pouvoir civil en général, lui-même fragmenté en factions rivales au sein de l'administration, n’a évidemment plus aucune autorité, ne s’accordant pas lui-même sur des consignes à donner à ses chefs militaires. Ceux-ci n’ont cure de donner des recommandations utiles puisqu’ils vont parler à un commandant-en-chef dont ils savent que la détermination de poursuivre la guerre existe avant même qu’il entende leurs appréciations. Chacun songe donc à sauvegarder ses intérêts, protéger sa réputation et nourrir ses ambitions. C’est une situation de désordre vraiment sans précédent.
Mis en ligne le 31 août 2007 à 14H35