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4762• Nous tentons d’observer ce qu’ont été et ont signifié la séquence événementielle de la crise ukrainienne de cette fin d’hiver/début de printemps 2021. • Les bonnes analyses montrent que les Russes ont gagné cette séquence et montré la faiblesse des USA, qui est par ailleurs théorisée par des discours intérieurs, comme celui du sénateur Smith, président de la Commission des Forces Armées de la Chambre des Représentants, qui proclame la fin de l’hégémonie des États-Unis. • Pour nous, tous les composants de cette séquence prennent un sens remarquable s’ils sont considérés à la lumière de la conception envisagée dans notre texte du 24 mars dernier « la guerre est en cours », selon laquelle le conflit général prend une allure de plus en plus conceptuelle (“valeurs contre principes”) et aboutit à la mise à jour des enjeux fondamentaux de la Grande Crise. • C’est une analyse qui débouche sur la conceptualisation fondamentale de l’événement de rupture civilisationnelle de la tradition contre la déstructuration. • Ainsi la crise ukrainienne évitant la guerre (pour l’instant ?) a-t-elle un lien direct avec le développement du courant wokeniste aux USA, mesurant l’importance considérable de cet événement que le bloc-BAO continue à superbement ignorer.
25 avril 2021 – Il est dans l’air du temps d’observer que la “possibilité d’une guerre” entre la Russie et l’Ukraine a brusquement été réduite ; pour certains, d’une façon décisive, pour d’autres d’une façon très temporaire. Nous effleurerons le problème car c’est, pour nous, loin, très loin d’être l’enjeu essentiel... Pour cette introduction, nous choisissons de passer par un événement situé loin de la possible “ligne de front”, et qui n’a en apparence aucun rapport direct avec lui. Justement, notre hypothèse générale est que ce “en apparence” ne serait que cela, et qu’il y aurait finalement une connexion directe, qu’elle soit voulue ou pas.
Cet événement se traduit pour nous par notre appréciation que le discours du 22 avril à la American Economic Institute (AEI) du député Adam Smith, président de la Commission des Forces Armées de la Chambre (HAFC), signale un tournant important de la politique militaire des USA. S’il s’adressait précisément aux neocons dont l’AEI est un des principaux points de contact, Smith parlait indirectement au Pentagone et le Pentagone écoute toujours d’une oreille attentive les présidents en charge des deux commissions ad hoc de la Chambre et du Sénat (HAFC et SAFC) parce qu’ils déterminent les budgets et les choix des chefs et des équipements des forces.
Pour le Pentagone, ces parlementaires sont les deux dirigeants politiques “opérationnels” les plus importants pour lui. Ce n’est pas un hasard si deux des dix puissants porte-avions d’attaque de la Navy portent, à l’égal des présidents pour baptiser ces unités centrales de la marine, les noms de deux de ces hommes : le CVN-70 USS Carl Vinson (du nom du député démocrate Vinson) et le CVN-74 USS John Stennis (du nom du sénateur démocrate Stennis). Le symbolisme a ici une puissante signification.
Ce qu’a dit Smith le 22 avril a été fort peu répercuté, et sans doute cela confirme-t-il l’hypothèse de son importance ; nous sommes dans une époque où la communication est si rapide et l’esprit du temps si superficiel que nombre d’informations importantes mais plutôt peu sexy et désagréables pour ce même esprit du temps sont peu relevées sinon ignorées. Or, le discours de Smith, c’est complètement notre conviction, marque précisément la situation stratégique de la puissance militaire des USA, et dans un sens radical comme nous l’avons observé : Smith annonce la nécessité d’un repli des forces et des ambitions hégémoniques américanistes.
« En effet, Adam Smith [exposait] rien de moins que l’affreuse vérité de la fin de la domination militaire des USA.
» Ce discours constituait aussi une sorte de message sinon un avertissement, car l’avoir fait devant l’AEI n'est pas indifférent, [...] façon de dire [aux neocon] : “Désolé les gars, mais la fête est finie, et cessez donc de pousser à des guerres que nous ne pouvons plus faire...”.
» Voici des extraits d’un article présentant l’intervention du député Smith :
« “‘Les forces armées américaines doivent se rendre compte que la domination mondiale n’est plus une stratégie viable pour la défense nationale, car la poursuite de cet objectif irréalisable rend le pays moins sûr... [...]
» “‘Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, aucune [nation] ne peut dominer parce que les conditions de la puissance sont si faibles. Il faut donc être beaucoup plus agile, beaucoup plus intelligent et beaucoup plus diversifié dans la manière d'atteindre ses objectifs de sécurité nationale’, a-t-il déclaré.
» “À propos de la stratégie de défense nationale, Smith a fait remarquer que, bien qu’elle soit censée reconnaître la fin de la prééminence militaire mondiale des États-Unis, elle n’aborde pas les conséquences de cette nouvelle situation. ‘C’est une reconnaissance [que l’ère de la domination unipolaire est terminée], mais ce n’est pas une transition vers une politique réelle qui reconnaît les véritables implications de cette reconnaissance”, a-t-il déclaré.” »
Un autre passage du discours de Smith constitue un hommage (involontaire dans l’esprit de la chose) aux capacités d’adaptation et de souplesse de puissances militaires jusqu’alors décriées, infiniment moins lourdes et moins coûteuses que celle des USA, mais désormais triomphantes... Il y a ainsi, également, dans le même extrait, un éloge contraint mais d’autant plus significatif de la puissance russe, son évolution, sa stature désormais !
On reconnaît également dans cet extrait l’hostilité, si pas le dégoût de Smith pour le F-35/JSF, dont il est un des opposants les plus acharnés, et la précision extraordinaire (par rapport aux qualités vantées de “furtivité” de l’avion) de son incapacité de pénétrer dans zones aériennes (A2/D2) bouclées par la défense aérienne moderne, – dont les Russes sont les spécialistes incontestés, notamment avec leurs missiles S-300/-400/-500 et leur environnement électronique.
« ... “Des essaims de ces drones ... [qui] ne coûtent presque rien, peuvent délivrer une puissance de feu supérieure à celle d'un F-35, qui ne peut pas entrer dans la zone à cause des missiles surface-air qui la protègent”, a déclaré M. Smith, brossant un sombre tableau d'une situation où “nous avons des avions venus d’un programme de $100 milliards qui ne peuvent pas poursuivre nos adversaires, mais nos adversaires peuvent nous mettre complètement KO avec des drones d’une valeur unitaire de $75 000”.
» Smith a souligné la capacité de la Russie à obtenir des capacités stratégiques asymétriques similaires “à bas prix” par le biais de campagnes de piratage et de désinformation comme un exemple de l'érosion des conditions pour entrer dans la compétition géopolitique mondiale. »
Cette allusion à la puissance russe nourrit indirectement notre observation, présentée sous forme de coïncidence, ou bien, peut-être et qui sait, sous la forme d’un improbable et indirect rapport de cause à effet : le même jour où Smith donnait ce discours, le ministre russe de la défense Choïgou annonçait le retrait progressif des forces russes déployées sur la frontière ukrainienne durant la crise, cela ayant fait penser à la possibilité sérieuse d’une guerre.
On trouve de nombreuses descriptions et interprétations de cet apaisement soudain de la tension, dont le point de rupture peut aisément être placé au moment où les USA décidèrent d’abandonner leur projet de déployer deux unités de surface (destroyers) de l’US Navy en Mer Noire. The Moon of Alabama note malicieusement (traduction du Sakerfrancophone), indiquant implicitement que l’acte de “dissuasion” qu’il attribue aux USA s’adresse, lui, à l’Ukraine et nullement à la Russie :
« En effet, l’ordre donné par Biden la semaine dernière de retirer deux navires de guerre qui étaient censés aller en mer Noire pour soutenir l’Ukraine était vraiment un acte de forte dissuasion. Mais ce n’était pas un avertissement pour Moscou. Cela n’a pas dissuadé la Russie de faire quoi que ce soit. Cela a surtout mis fin aux illusions de Zelenski sur le soutien américain. »
Notre analyse dans cette matière, comme dans toutes celles des décisions d’importance aux USA aujourd’hui, surtout celles qui concernent la sécurité nationale, est qu’il faut se garder de décrire et d’entendre au pied de la lettre, sinon comme une formule à l’emporte-pièce, ce qui est signalé comme “une décision du président Biden” ou “un ordre donné par Biden”. On sait ce que nous pensons de son véritable pouvoir.
Cette remarque concerne effectivement la fameuse « croisière ratée en Mer Noire » des deux unités de surface de la VIème Flotte. A suivre cet “incident” comme nous l’avons fait, il nous apparaît qu’il y a eu une certaine confusion du côté US, avec peut-être certaines précisions édifiantes apportées par Poutine lors de l’appel téléphonique de Biden la veille, et ces précisions confirmant des avertissements public laissant entendre que tout navire hostile s’approchant d’une zone donnée sur la côte russe (y compris la Crimée) serait détruit (coulé, si l’on veut). Comme le confirme le passage du discours d’Adam Smith, il apparaît évident que le Pentagone est parfaitement au courant de la puissance et de l’efficacité des défenses côtières russes.
(Depuis, bien entendu, l’“incident” du “conseil” donné par les Russes à l’ambassadeur des USA de quitter Moscou, et l’acquiescement finalement de Mr. Sullivan de partir, après consultation de Washington, renforce la posture extrêmement ferme des Russes, complète la “victoire” russe en Ukraine pour cette séquence, et l’extrême faiblesse de la position US.)
C’est le Pentagone qui a “démenti” la croisière dans la Mer Noire de ses deux unités, d’ailleurs en arguant ridiculement que les Russes avaient répandu une FakeNews à ce propos (Ridicule de la chose : la demande US de passer les Détroits, conformément à la Convention de Montreux, avait été déposée chez les Turcs depuis plusieurs jours, et cette demande fut annulée le 15 avril en même temps qu’on annonçait : “FakeNews !”, comme l’on dirait “C’était une blague !”.)
L’incident dans toutes ses péripéties telles qu’on peut les rassembler, avec l’éclairage à posteriori à la fois du discours de Smith et de la décision des Russes, montre qu’il s’agit d’une affaire sérieuse, aussi bien la première phase de la montée vers des hostilités possibles impliquant les USA, et la “descente” d’une désescalade ultra-rapide comme si l’événement prenait en compte l’avertissement de député Smith :
« Les forces armées américaines doivent se rendre compte que la domination mondiale n’est plus une stratégie viable pour la défense nationale, car la poursuite de cet objectif irréalisable rend le pays moins sûr... [...] Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, aucune [nation] ne peut dominer parce que les conditions de la puissance sont si faibles... »
Mais cette position des militaires US (qui doivent certainement avoir leurs propres réseaux de communication avec les Russes) concerne essentiellement la quincaillerie et les conflits militaires comme on les entend en général. Cela ne signifie nullement que la “politique de communication” de la présidence Biden suit et suivra cette même voie, – et nous dirions même, du fait de la déraison démente de la situation, – bien au contraire... Ce que nous écrivions dans le texte déjà cité doit être absolument renforcé :
« La parole de Smith est importante du fait de sa position et du fait qu’il est du parti du président. [...] Il y a un hiatus considérable entre le sens général de cette déclaration et les prétentions (verbales, complètement démenties par les faits bien entendu) de l’administration Biden, surtout du président prétendant constituer une vaste coalition des démocraties avec les USA à leur tête, décidant tout, remportant tout et ainsi de suite. D'autre part apparaît une logique d'affrontement avec les neocon qui ont autant d'influence dans la politique extérieure d'agression que les wokenistes en politique intérieure de terrorisation. Un conflit d’une grande importance se dessine au sein du parti démocrate et de l’establishment, pour ajouter au désordre déjà existant. »
Nous pensons que cette séquence, qui confirme deux positions militaro-stratégiques, – la puissance de la Russie et la faiblesse des Etats-Unis, – confirme a contrario la thèse que nous exposions dans notre F&C du 24 mars dernier selon laquelle « la guerre est en cours ». Malgré les apparences, la crise ukrainienne qui vient d’avoir lieu, – et qui peut redémarrer demain, certes, – est sans aucun doute une séquence de cette “guerre”, et donc “guerre” elle-même qui eut effectivement lieu. Le désamorçage de l’aspect militaire de la crise a évidemment confirmé l’un des aspects essentiels de la thèse, que notre synthèse d’introduction résume :
« Chinois et Russes se trouvent face à une politique qui s’appuie sur des “valeurs” que leurs adversaires veulent imposer, « un système dans lequel l'Occident, en tant que sujet politique, surveillera la Chine et la Russie en tant qu’objets politiques », comme le dit l’universitaire australien Glenn Diesen : le conflit est inévitable. • Nul ne sait s’il sera armé, les situations internes des pays du bloc-BAO exacerbées par le totalitarisme de leurs propres “valeurs” pouvant conduire à l’effondrement intérieur. • Quoi qu’il en soit, on retrouve un affrontement désormais classique depuis que la modernité a imposé son subjectivisme totalitaire : les “valeurs” contre les “principes”. • Quelles que soient leurs politiques, leurs choix et leurs volontés, Russes et Chinois tiennent le rôle de l’antiSystème. »
« […L]e conflit est inévitable. Nul ne sait s’il sera armé, les situations internes des pays du bloc-BAO exacerbées par le totalitarisme de leurs propres “valeurs” pouvant conduire à l’effondrement intérieur. », – est-il écrit. La pseudo-“passe d’armes” ukrainienne montre qu’il y a de sérieuses chances que ce “conflit” ne soit pas militaire/armé ; et, en bonne partie, justement à cause de la situation intérieure de l’une des parties.
Un sujet intéressant à cet égard est celui des “réformes” imposées aux forces armées US, qui affaiblissent terriblement ces forces. Ces “réformes” sont de type wokeniste, donc absolument déstructurantes en fin de compte ; avec des nominations, des avancements, des engagements, des formes des unités de combat, etc., qui ne correspondent nullement à des critères de valeur militaire mais à des obligations de type diversitaire, racialiste, genriste, etc., avec liquidation des “extrémistes” populistes et trumpistes en prime. (Ce dernier point, qui n’est pas des moindres, suppose une “chasse aux sorcières” dont l’esprit américaniste trempée aux traditions d’une tolérance bien connue du puritanisme originel est extrêmement friand.)
Les chefs militaires, tout comme le secrétaire à la défense Lloyd Austin (premier Africain-Américain à ce poste, et savoir ce que sa couleur de peau a pesé dans sa nomination), accueillent ces “réformes” venues de la folie wokeniste avec l’enthousiasme d’une caste devenue totalement Politiquement-Correcte (PC). Ces hommes et ces femmes de toutes les couleurs savent que le PC absolument conformiste est la porte ouverte aux “privilèges multicolores” des nominations par le pouvoir politique, avec le soutien du Corporate Power (“Woke-Capitalisme”), gros fournisseur des armées et pourvoyeurs de positions lucratives pour la retraite des officiers généraux. On a pu mesurer ces dernières années l’extraordinaire corruption des chefs militaires pour ne pas trop s’étonner aujourd’hui, malgré une réaction initiale dans ce sens, de l’extraordinaire flexibilité des généraux et des amiraux face à des conduites et des exigences dont on croyait qu’ils en étaient, dans la mesure où elles sont d’extrême-gauche voire pseudo-communistes, les adversaires farouches.
Il faut donc interpréter la “pseudo-‘passe d’armes’ ukrainienne” comme un épisode de cette “guerre en cours” se déroulant d’abord dans les champs culturel, psychologique, d’influence et de communication. De ce point de vue, certes, le véritable front se trouve dans les situations intérieures respectives, et dans l’assise que ces situations intérieures donnent aux directions qui s’opposent, du fait de la légitimité et l’autorité qu’elles ont à suffisance ou qu’elles n’ont pas suffisamment. Les remous intérieurs sont les batailles essentielles mais dissimulées de cet étrange affrontement.
Évidemment, ce qu’il est bon de suivre en priorité, c’est la situation intérieure US. En effet, parmi les facteurs qui sont en évolution, se trouve celui qui pousse les USA à écarter le plus possible tout affrontement et engagement extérieur (selon le discours de Smith). Il faut voir dans quelle mesure cette orientation nouvelle ne va pas provoquer de violents remous à l’intérieur du camp démocrate. Après tout, les neocons font partie des populaces idéologisées qui soutiennent Biden, ce qui alimente le discours guerrier limité à la communication de Biden (et interdit tout arrangement avec la Russie, la Chine & Cie).
Pour autant, bien entendu, les neocons soutiennent évidemment le wokenisme, par opportunisme, par hostilité au populisme trumpiste, et aussi par goût quasi-biologique pour tout ce qui est déstructuration. On a là un terrain fertile pour des affrontements internes à la galaxie wokeniste avec ses nombreux satellites, et dans des sens divers qui peuvent s’avérer déconcertants. De même, on ignore quelles seraient éventuellement les positions des diverses tendances diversitaires à l’égard d’une nouvelle orientation, évitant les engagements militaires, de la puissance US.
A notre sens, la question restant ouverte est bien ceci que les différents courants qui se manifestent dans le bouillonnement américaniste, y compris chez les républicains et les trumpistes dans ce cas, n’ont pas encore envisagé, et encore moins compris cette vérité que le paléo-conservateur Patrick Buchanan avait effleurée en décembre 2013 (il n’avait pas poursuivi l’idée du « Is Putin One of Us ? »). Il s’agit de l’idée que la Russie est, dans la bataille globale et civilisationnelle en cours, la référence la plus solide et la plus assurée du courant traditionnaliste dans son sens large.
La dénonciation des Russes par de nombreux conservateurs opposés au “socialisme” de Biden et au “communisme” du wokenisme, au motif absurde que Poutine et le reste sont nés et restés des communistes, cette dénonciation est un blocage de l’esprit et de la culture qui handicape considérablement cette partie de la population américaine, et sa direction souvent américaniste. Il n’empêche qu’il s’agit d’une illustration exceptionnelle des redressements des jugements distordus par les affrontements issus du Système, que réclament de plus en plus expressément les événements extraordinaires en cours.
Cela nous conduit à appuyer plus encore sur l’importance capitale des événements intérieurs américanistes, et particulièrement du surgissement du wokenisme à une vitesse fulgurante et avec une puissance dynamique indescriptible ; mais aussi, toutes ces apparentes vertus de l’idéal de puissance rendues extraordinairement fragiles et vulnérables par le faux-semblant de la mécanique qui les transcende… C’est-à-dire, bien sûr, la puissance du système de la communication qui est toute de fluidité et d’apparence, qui provoque des chocs incroyables et inconcevables, mais qui abandonne aussi vite les créatures et les ensembles nés de ces chocs, pour les laisser à leur effondrement.
Le système de la communication, Janus-type du Système, est la clef de l’effondrement du Système, à la fois sa surpuissance et son autodestruction. C’est avec cette idée tactique en tête qu’il faut considérer la stratégie objective (c’est-à-dire imposée par les événements) de la dernière séquence (ukrainienne). Ces événements à la frontière de la Russie sont étroitement liés à ceux qui se déroulent aux USA ; c’est un coup de “regime change” contre “regime change”, et de la tradition contre la déstructuration.