La guerre US en Irak : de plus en plus haute, de plus en plus loin

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Les pertes US en hélicoptères atteignent huit appareils en un mois, ce qui représente la période la plus coûteuse à cet égard. Les Américains pensent effectivement que les “insurgents” ont mis au point des procédures efficaces.

Selon Jim Mannion, de AFP, le 22 février :

«Lieutenant General Raymond Odierno, the second ranking US commander in Iraq, […] said cells affiliated with Al-Qaeda in Iraq are believed be stalking US helicopters, a vital cog in the US military machine.

»Two or three of the eight helicopters that have been downed since January 20 appeared to have been ambushed, he said. “I think they've probably been trying to do this for a long time, but my guess is we have a cell out there that's somewhat effective,” he said.»

On sait depuis longtemps que la menace contre les hélicoptères est la plus grave menace tactique qui puisse peser sur les Américains, — si grave qu’elle pourrait avoir des effets stratégiques si elle était menée à son terme. On a une indication indirecte mais très significative de la gravité de la menace, effectivement, lorsque le même Odierno précise que l’emploi des hélicoptères US en Irak a presque doublé en deux ans :

«In 2005, US military helicopters in Iraq flew 240,000 hours. Last year they flew, 334,000 hours and the current rate they'll fly 400,000 hours this year, Odierno said.

«“We realize that effective use of helicopters is essential to operational success. And we are using all means at our disposal to protect our aircraft,” he said.»

L’évolution est impressionnante. L’année de référence, 2005, est une année de combats très intenses, sans doute aussi intenses sinon plus pour les forces US que 2006 et ce début 2007 (les forces US ayant eu tendance à se désengager des combats terrestres, — ceci explique cela, — depuis 2005.). Cette augmentation de l’usage des hélicoptères devient, dans ce cadre référentiel, encore plus impressionnante. Elle signifie certes la crainte des pertes au sol dans un environnement de plus en plus incontrôlable, mais également une tendance grandissante des forces US à non seulement refuser le combat, mais refuser la guerre elle-même, — cette guerre au sol, meurtrière et insaisissable. Ce fait seul mesure les risques de la défaite.

Dans ce cas, bien entendu, la mise en péril de la flotte d’hélicoptères US, de menace tactique, devient une menace stratégique.


Mis en ligne le 23 février 2007 à 17H54