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340Les élections hollandaises ont suscité une situation nouvelle pour ce pays habitué à l’ordre européen, atlantiste et conformiste : le chaos politique. C’est l’appréciation qu’en donne le Times du 25 novembre («Climate of chaos drives voters to extremes»).
Commentaire du quotidien de Londres :
«A former Maoist party that has campaigned against the Dutch monarchy and membership of Nato emerged yesterday as the strongest performer in the Netherlands’ muddled general election that is worrying and confusing the rest of Europe.
The Socialist Party of Jan Marijnissen gained 26 seats (three times more than in 2003) and has become the third force in the new parliament, after the battered ruling Christian Democrats and the equally drained Labour Party.»
Les signes du “chaos” par rapport aux notions européennes d’ordre qui triomphent d’habitude en Hollande sont au nombre de quatre :
• Les partis dits “traditionnels” sont tous battus par rapport à leurs positions sortantes. Les extrêmes sont évidemment les gagnants, dans une mesure telle qu’une majorité sans eux devient quasiment impossible.
• La formation d’un gouvernement centriste (centre-gauche, avec une coalition entre chrétiens-démocrates et socio-démocrates), qui va être tentée par le Premier ministre sortant, a très peu de chance d’apparaître comme une solution durable pour la simple raison de la mathématique parlementaire (les deux partis n’ont pas la majorité). Au mieux, c’est une instabilité chronique du gouvernement, au pire c’est une crise longue (certaines hypothèses prévoient plusieurs mois sans nouveau gouvernement) avec la nécessité d’un soutien extrémiste comme “sortie de crise” ou l’alternative catastrophique de nouvelles élections.
• Le projet des partis centristes de relancer le débat sur la Constitution européenne en le cantonnant à un vote du Parlement est mort-né. Le Parlement divisé, un gouvernement faible, un électorat incontrôlable, rendent le projet caduc même dans son principe.
• L’émergence du Parti Socialiste avec ses 26 sièges introduit une force importante avec quelques points absolument inédits dans la politique officielle hollandaise. C’est la première fois qu’un parti avec une telle représentation a à son programme le retrait de l’OTAN. C’est un signe selon lequel l’hostilité à l’Europe pourrait désormais se doubler de l’hostilité à l’OTAN, notamment si les forces hollandaises déployées en Afghanistan rencontraient des difficultés.
Mis en ligne le 26 novembre 2006 à 09H32