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391Aujourd’hui 14 novembre, le DMO (Directeur de l’Armement néerlandais) devrait signer le MoU du deuxième palier de l’engagement dans le JSF (MoU dit Production Sustainment and Follow-on Development [PSFD]). C’est ce que rapporte la Lettre d’Information TTU en date du 8 novembre 2006. Le texte reste néanmoins très prudent, comme il convient, signalant que cette prudence elle-même est le reflet de l’attitude officielle néerlandaise.
«Ce MoU devrait permettre … [...] “Devrait” seulement car, de l’aveu même d’un porte-parole du ‘min.def’, les élections générales du 22 novembre pourraient bousculer la donne, si le succès attendu d’une coalition centre-gauche alliée au PVDA (socialiste) se confirmait. Ces partis ont en effet exprimé leur hostilité à une participation à ce programme…»
Telle qu’elle est présentée et telle qu’elle se présente en réalité, cette décision du gouvernement hollandais de tendance libérale et notoirement pro-américaniste, est pour le moins étrange. La situation en Hollande, sur cette question, a été suffisamment développée ces dernières semaines pour que la signature du MoU comme “affaire courante” et pourtant dans une urgence que rien ne justifie (il y a jusqu’à décembre pour signer le MoU) apparaisse désormais comme un acte suspect et contre-productif. Une source hollandaise au Parlement européen explique qu’ «une signature en force du MoU est assurée de provoquer, après le 22 novembre et les élections sans doute favorables aux socialistes, une polémique qui peut faire beaucoup, beaucoup de tort à la participation hollandaise au programme. Si le MoU n’était pas signé et une campagne de ‘lobbying’ raisonnable aussitôt lancée après les élections, il y aurait plus de chance que le MoU soit signé dans une relative quiétude.»
Alors, pourquoi cet empressement ? Notre analyse est qu’il y a moins manœuvre ou complot que réflexe bureaucratique, aussi bien dans la bureaucratie hollandaise de la Force Aérienne que dans la bureaucratie US pour faire signer selon la chronologie prévue. Au niveau de la tactique, cela laisse à penser : «Il apparaît clairement, avec un tel agissement, qu’ils craignent l’attitude du gouvernement qui sortira des urnes, observe notre source. C’est justifié mais afficher ainsi sa crainte, c’est vraiment appeler la polémique.»
Ce comportement rigide et sans imagination des bureaucraties concernées rejoint l’idée de groupthink exprimée par l’Air Vice Marshall australien Criss à propos du choix du JSF par l’Australie.
Mis en ligne le 14 novembre 2006 à 04H35