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1258Certains jugeraient que le cas McCain n’est plus un problème, puisqu’il est acquis qu’il ne sera pas élu. Certains, plus méfiants à propos des prévisions statistiques (sondages) du vote du 4 novembre, prieraient pour qu’effectivement il ne le soit pas, élu, si l’on considère ce que les lumières de la campagne électorale nous mettent sous les yeux, qui nous montrent qu'effectivement McCain semblerait bien être ce qu'on nomme pudiquement “un cas”.
La dernière à cet égard n’est-elle pas ce qui serait une bien étrange initiative de John McCain? C’est dans tous les cas ce dont nous fait part l’agence Novosti, le 20 octobre, une nouvelle selon laquelle McCain a demandé une contribution financière à sa campagne électorale… à la Russie, et de manière on ne peut plus officielle, par courrier.
«Le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis a adressé une lettre à la représentation permanente russe auprès de l'ONU avec une demande de soutien financier à sa campagne électorale, lit-on lundi dans un communiqué de presse de la représentation russe.
»“Nous avons reçu une lettre du sénateur John McCain nous demandant de verser une contribution financière à sa campagne présidentielle. A cette occasion, nous tenons à répéter que ni les officiels russes, ni la Représentation permanente de Russie auprès de l'ONU, ni le gouvernement russe ne financent des activités politiques dans les Etats étrangers”, dit le document.»
Novosti précise que McCain s’est souvent montré très critique envers la Russie, qu’il a même demandé l’exclusion de ce pays du G-8. Même si la chose mérite d’être précisée, la nouvelle, – une demande de soutien d’un pays étranger, d'une façon aussi formelle, – est par elle-même complètement insolite, au point qu’on a de la peine à la tenir pour vraie. Est-il possible qu’un candidat à la présidence des USA songe à faire cela, de la manière dont l’a fait McCain?
Ce qui conduit à songer à nouveau que ce qui est désigné comme la question du “caractère” de John McCain, sa psychologie disons, est certainement une question d’actualité, – car c’est dans ce domaine de la psychologie, voire de la pathologie, qu’on serait tenté de classer une telle initiative (sa lettre à la Représentation russe à l'ONU). John P. Briggs, un psychiatre à la retraite, qui fut pratiquant et enseignant prestigieux à New York, et son fils J.P. Briggs II, professeur de psychologie à la West Columbia Connecticut University, publient le 19 octobre sur le site Truthout.org, une étude psychologique sur “l’ambivalence de la décision” chez les deux candidats à la présidence. Il y donc a une étude soignée de la biographie psychologique de McCain, ses rapports avec son père (amiral de l'U.S. Navy), ses années en prison au Nord-Vietnam, et une étude en général de son tempérament emporté et irréfléchi. La campagne elle-même a montré un fameux exemple du comportement de McCain, intervenant au moment du débat sur plan Paulson, pour faire voter ce plan, puis donnant à ses collègues le conseil de ne pas voter le plan s’ils le jugeaient imparfaits (ce qui serait une des causes du rejet de ce plan le 29 septembre par la Chambre), suggérant un “sommet” de crise à la Maison Blanche et participant à ce sommet pratiquement sans dire un seul mot… Voici ce qu'en disent les Briggs:
»With the financial debacle coming to a head, John McCain abruptly called for a “suspension” of the campaigns and rushed down the corridors of the Capitol in an effort to clinch the bailout deal. Instead, he threw a hand grenade into the negotiations, giving cover for a majority of House Republicans to humiliate their own party leaders and vote against the bill. He announced to his Republican Senate colleagues that he was prepared to act the maverick: “I appreciate what you've done here, but I'm not going to sign on to a deal just to sign a deal. Just like Iraq, I'm not afraid to go it alone if I need to.” For a moment, one of his fellow Republicans said, “You could hear a pin drop. It was just unbelievable.”
»Instead of taking the lead in the discussions with the president - discussions McCain had urged as a way to force Obama off the campaign trail - McCain sat silently. For friend and foe alike, the turnabouts by McCain were puzzling.»
McCain est une personnalité mystérieuse, que la campagne met bien en évidence, et une personnalité au sens premier du terme, au sens de son équilibre psychologique. Cela confirme diverses considérations courant sur son compte avant qu’il ne soit candidat. Il est assuré que si, par une occurrence inattendue au vu des tendances statistiques (sondages) actuelles, il était élu, il y aurait au sommet du gouvernement US et à la tête du pays la plus étrange paire présidentielle que les USA aient jamais produite.
(Du reste, ne pourrait-on attribuer le choix de Sarah Palin comme vice-présidente, à cette même intempérance psychologique de McCain? Ce choix répand aujourd’hui la fureur, notamment et surtout chez les conservateurs et républicains US, comme le note Steve Clemons le 18 octobre sur son site The Washington Note; le couple électoral McCain-Palin est vertement comparé à la paire historique Caligula-la jument de Caligula:
«But something that is very off color and that I should discreetly report is what one of the most well-known conservative commentators in the world said to me privately in Chicago. I won't report the name of the individual, but he/she said:
»“What are we to think of McCain's choice of Palin? It's outrageous, – an insult to the nation and an insult to everything the man has supposedly stood for all his life. McCain's decision is right up there in the history books – right up there with Caligula appointing his horse to the Senate. No self-respecting conservative can support McCain now.”»)
Mis en ligne le 21 octobre 2008 à 14H15
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