La “liquidation” de ben Laden entre réalité et vérité

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Comme dans tous les événements sensationnels dont les directions politiques prétendent faire grand usage, la mort d’Osama ben Laden (OBL) au cours de l’opération Geronimo (du 2 mai 2011) a été entourée de son lot de contestations et de théories diverses. Paul Craig Roberts publie, sur Intrepid Reports, le 17 juin 2011, un article où il rapporte un élément très intéressant, publié un mois plus tôt à partir d’une interview de la TV pakistanaise. Nous publions un extrait de son texte, où il présente des affirmations d’un témoin selon lequel le raid contre OBL s’est déroulé dans des conditions catastrophiques pour les fameux SEAL de l’U.S. Navy.

«In a sensational and explosive TV report, the Pakistani News Agency has provided a live interview with an eye witness to the US attack on the alleged compound of Osama bin Laden. The eye witness, Mohammad Bashir, describes the event as it unfolded. Of the three helicopters, “there was only one that landed the men and came back to pick them up, but as he [the helicopter] was picking them up, it blew away and caught fire.” The witness says that there were no survivors, just dead bodies and pieces of bodies everywhere. “We saw the helicopter burning, we saw the dead bodies, then everything was removed and now there is nothing.”

»I always wondered how a helicopter could crash, as the White House reported, without at least producing injuries. Yet, in the original White House story, the SEALs not only survived a 40-minute firefight with al Qaeda, “the most highly trained, most dangerous, most vicious killers on the planet,” without a scratch, but also survived a helicopter crash without a scratch.

»The Pakistani news report is available on You Tube. The Internet site, Veterans Today, posted a translation along with a video of the interview. Information Clearing House made it available on May 17.

»If the interview is not a hoax and the translation is correct, we now know the answer to the unasked question: Why was there no White House ceremony with President Obama pinning medals all over the heroic SEALs who tracked down and executed Public Enemy Number One?

»The notion that Obama had to keep the SEALs’ identity secret in order to protect the SEALs from al Qaeda detracts from the heroic tough guy image of the SEALs, and it strains credulity that Obama’s political handlers would not have milked the occasion for all it is worth.

»Other than on the Veterans Today and ICH Internet sites, I have not seen any mention of the Pakistani news story. If the White House press corps is aware of the report, no one has asked President Obama or his press spokesperson about it. Helen Thomas was the last American reporter sufficiently brave to ask such a question, and she was exterminated by the Israel Lobby…»

• L’interview citée par Paul Craig Roberts a été effectivement mise en ligne le 17 mai 2011, sur le site de Information Clearing House (ICH), qui en donne une transcription traduite, sous le titre «We saw the helicopter burning, we saw the dead bodies, then everything was removed and now there is nothing». Il s’agit bien d’un témoignage décrivant l’attaque dans des conditions catastrophiques pour les USA, notablement différentes de ce qu’en dit la version officielle. ICH précise notamment, avant de publier la transcription/traduction :

«A Pakistan news agency reports that the bin Laden raid on Abbottabad was aborted because of a helicopter crash which killed several passengers, believed to be Pashtu speaking Americans. Though this is from a news agency, it is an eyewitness account and unconfirmed. Veterans Today has received this story from several sources but most recently from our comments section.»

• Puisque nous y sommes, et pour compléter le dossier des soupçons sur la chose, nous mentionnerons un des textes les plus intéressants illustrant la théorie de la “mort-bidon” d’OBL. Il s’agit d’un texte du 2 mai 2011, sur The DailyBell.com. Présentant l’annonce de la mort de ben Laden par un officiel US (avant BHO lui-même), le texte observe :

«This is actually the second time a high-ranking official has made such an announcement. On YouTube, you may find a video available online with over 1.6 million views of Benazir Bhutto explaining to David Frost that Osama bin Laden was murdered in the early 2000s...»

Le texte renvoie alors à la vidéo de l’interview de Benazir Bhutto par la BBC, reprise par Aljazeera.com puis par DailyBell.com le 27 décembre 2007. Les conditions de diffusion de l’interview sont assez mystérieuses et rocambolesques pour attiser encore plus l’intérêt sur son contenu.

«After the BBC censored this clip and then reinstated it, then some of them now claiming they NEVER censored it, the mystery DEEPENS. With Benazir Bhutto assassinated the motive arises in that she quite clearly leads not only her death to the door of the Pakistanis but also responsibility for the 9/11 attacks are implicated as well. Aired on 2nd November 2007, David Frost the presenter did not challenge her on her assertion (2:14) that Bin Laden was murdered, so maybe he was and the West has not announced it.»

La question de la mort réelle de ben Laden n’a pas constitué une de nos préoccupations majeures, comme nous l’écrivions notamment le 20 mai 2011 : «… Nous nous sommes beaucoup étendus sur le cas DSK, parce que c’est le fait du jour, sans aucun doute, et qu’il est massivement présent dans le système de la communication. Le même raisonnement est valable pour nous pour les circonstances de la liquidation de ben Laden, y compris l’hypothèse largement développée d’avancer qu’il s’agit d’un faux ben Laden parce que le vrai serait mort depuis 2002. Le fait qui nous intéresse est que la mort officielle, donc la mort symbolique de ben Laden, paradoxalement saluée comme une “victoire” fondamentale pour les USA, est en réalité un événement terriblement déstabilisant pour la situation établie depuis 9/11 dans la mesure où elle nous prive du personnage qui structurait toute la narrative du bloc américaniste-occidentaliste.»

Les diverses précisions rapportées ci-dessus n’impliquent nullement un démenti de ce désintérêt per se mais, au contraire, un intérêt pour les actions diverses des directions politiques, y compris et surtout leurs manigances. Il y a effectivement nombre d’éléments pour nous faire penser que la “liquidation” de ben Laden dans sa version officielle présente de nombreux points qui doivent la rendre suspecte. (Notre principe est que, dans les circonstances présentes de subjectivisation totale de l’information, et de démarche faussaire systématique des directions politiques selon l’inspiration du système de la communication dans le cadre du Système qui dirige le tout, une seule quasi-certitude, – sauf cas absolument exceptionnel, – peut être avancée dans les cas où des événements incertains ou secrets font l’objet d’une version officielle et de diverses versions contestatrices : seule la version officielle est sûrement fausse. Les autres versions, contestatrices, elles, bénéficient du doute sans que rien ne garantisse la vérité de l’une ou l’autre.) Dans ce cas de la “liquidation” de Ben Laden, et si l’on accepte l’une ou l’autre thèse des diverses dissimulations, notamment celles qui sont mentionnées ici, l’événement est encore plus formidable.

En effet et pour aller à la plus extrême des contestations, ben Laden est vraiment mort (en vérité) le 2 mai 2011, même s’il n’est pas réellement mort (en réalité) ce même 2 mai 2011 mais mort (en réalité) quelque part en 2002... Il est mort en vérité, sinon en réalité, le 2 mai 2011 parce que, comme nous l’écrivions, il est mort symboliquement le 2 mai 2011. Ce qu’il est alors intéressant d’observer, c’est l’accentuation extraordinaire du constat que le système de la communication utilisé par les direction politiques est un terrifiant Janus. Nous avions déjà fait cette observation, simplement par la confrontation de l’utilisation médiatique immédiate favorable à sa cause de BHO de cette mort, pour le résultat enchaînant presque en deux ou trois semaines seulement, avec un rapport de cause à effet que nous jugeons évident sinon avéré, sur un effet psychologique très défavorable avec un coup sans doute fatal porté à la “politique de l’idéologie et de l’instinct” par cette mort. Dans le cas où le montage complet évoqué ci-dessus, y compris avec l’étape intermédiaire du massacre des SEAL, est juste dans un cas ou l'autre, ou dans les deux, on confirmerait une “utilisation virtualiste immédiate favorable à sa cause de BHO de cette mort”, toujours avec le même effet psychologique défavorable sur un très court terme.

Mais l’intérêt de l’analyse, en acceptant la théorie du montage et le témoignage sur l’échec du raid, c’est alors de découvrir que ces actes totalement mensongers et virtualistes renvoyant à ce qu’on peut juger être “le Mal” débouchent, par le biais du symbole, sur ce que nous jugeons être une vérité renvoyant à ce qu’on pourrait désigner comme “le Bien”. Ce serait en effet un montage complet qui aurait créé un symbole, dont on espérait qu’il serait celui de la victoire US, de la puissance US et de la validité des guerres diverses entreprises, et qui débouche sur une démobilisation très rapides des psychologies, une contestation de ces guerres, et un désordre accentué à Washington, avec une opposition de plus entre le Congrès et le Président. Il y aurait là une indication intéressante de l’évolution des phénomènes de communication, qui sont aujourd’hui hors du contrôle humain (y compris d’éventuels manipulateurs) à cause du chaos et de la confusion causés par la multiplicité des manipulations et des montages, et dont l’effet aboutit pourtant à réorganiser des vérités essentielles ; en mettant en évidence dans le cas qui nous importe l’infamie de la politique américaniste suscitée par le Système ; en suscitant l’effet supplémentaire, renvoyant celui-là à la dynamique d’autodestruction du Système, de favoriser l’extension du désordre au cœur du Système.


Mis en ligne le 20 juin 2011 à 05H47