La littérature comme “thérapie”

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Le quotidien Die Welt écrit que les mémoires de Gerhardt Schröder, annoncés dans une interview du Spiegel et qui paraissent cette semaine, doivent être appréciés comme «une sorte de thérapie» pour l’ancien chancelier. Démarche classique pour un homme politique de notre temps, effectivement nécessairement affecté de la maladie épouvantabe que constitue l’obligation virtualiste de déguiser son discours et ses actes conformément au conformisme politique. Après d’épuisantes années de mensonges politiques, pouvoir dire tout haut “sa vérité” est sans aucun doute une façon de se soigner.

On ne connaît pour l’instant que quelques avant-goûts des mémoires (titre en anglais : Decisions: My Life in Politics). On sait déjà que Schröder s’y montre caustique et critique. Il n’épargne pas Merkel, son propre parti politique, les mœurs politiques allemandes, etc. Il n’épargne pas le reste, et on y reviendra sans doute.

Il n’épargne pas GW Bush, c’est-à-dire qu’il écrit à son propos quelques vérités. On n’est pas étonné de découvrir que le niveau de la politique avec le président US ne dépasse pas les pires caricatures qu’on s’en fait. Tout ce qu’on écrit de catastrophique et de sarcastique à propos du président US ne fait que décrire la vérité, contre les sornettes extraordinaires du discours officiel.

L’intervention de Dieu est constante dans les négociations avec Bush nous dit Schröder, ce qui implique une très grande difficulté de pouvoir en placer une. Cela nous vaut quelques descriptions surréalistes et le rappel de deux évidences : 1) Décrit comme anti-américaniste, Schröder ne le fut aucunement ; et 2) nous qui dénonçons le fondamentalisme musulman, ne le sommes pas moins et le sommes sans doute plus si l’on considère le comportement du président US.

Selon le Guardian du jour :

«Mr Schröder is candid about his dealings with Mr Bush who, even in private meetings, would constantly refer to his Christian beliefs. Mr Schröder said he became distrustful of decisions based on one-to-ones with God. Such decisions were not open to debate or criticism, he said, “because doing that would be to betray God's orders received during prayer”.

»And he sounded a warning about the political sway that religion has in the US. “We rightly criticise that in most Islamic states, the role of religion for society and the character of the rule of law are not clearly separated,” he said. “But we fail to recognise that in the USA, the Christian fundamentalists and their interpretation of the Bible have similar tendencies.”

»But Mr Schröder, whose steadfast opposition to the Iraq war won him a second-term in office — at the cost of Germany's traditionally strong transatlantic relations — stressed that he was not anti-American and described weeping when the US was attacked on September 11 2001.»


Mis en ligne le 23 octobre 2006 à 06H49