La Navy-Hamlet : “to get or not to get the JSF

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L’U.S. Navy est engagée dans un grand mélodrame, ou bien est-ce une tragédie shakespearienne, à propos du JSF. Elle entend bien n’être accusée en aucune façon d’entretenir contre le programme une vindicte quelconque. Elle place donc son problème au vu et au su de tout le monde, en ajoutant mezzo voce qu’il ne tient qu’au JSF de s’arranger pour satisfaire la Navy en suscitant pour lui-même un considérable effet de promotion, en accélérant son entrée en service. C'est ajouter le chantage à la calomnie.

Le 7 avril (accès payant), Defense News nous présente le problème…

«The U.S. Navy is mulling proposals to bridge a “strike fighter gap” next decade by buying more F/A-18 E/F fighters or delaying the naval version of F-35 Lightning II, and that's worrying other Joint Strike Fighter customers.

»“The Navy is definitely looking at another buy of F-18s and both accelerating or slowing down F-35, and we have run some numbers to help them answer their questions,” said Air Force Maj. Gen. C.R. Davis, the F-35 program executive officer. “Any time there is a discussion of a service or country pulling out airplanes from the program, the other service leaderships get very concerned. But we have told the Navy that buying them sooner at greater rates gives you a lower cost and more capability on your decks than any other buying profile.”

»Navy leaders say they're fully committed to the JSF, but are facing a “strike fighter gap” between 2016 and 2025 as F/A-18 jets are retired but before the JSFs come on line, Adm. Gary Roughead, the chief of naval operations, told lawmakers.

»To fill the gap, the Navy is looking at options that include upgrading some older planes to delay their retirements, buying from 50 to 282 more F-18s, and either speeding or delaying JSF.»

Résumons : le JSF a pris du retard partout, donc aussi dans sa version F-35C (embarquée). En conséquence, les plus vieux chasseurs embarqués actuels, des F-18A/B Hornet et les plus vieux F-18E/F Super Hornet arrivent en bout de vie opérationnelle sans remplaçant sinon poursuivre la série en cours des Super Hornet. Si rien n’est fait, ce n’est plus 69 nouveaux Super Hornet qu’il faudra en attendant le JSF, mais 200. (L’option de moderniser les vieux avions en bout de vie opérationnelle est à peine évoquée, comme un investissement à fonds perdus par rapport à l’avantage obtenu.) Tout cela fait beaucoup d’argent, qui devra être nécessairement pris sur les crédits destinés à l’achat du JSF, ce qui implique que le JSF F-35C serait largement retardé par cette ponction, de 3 ans au moins, amenant de nouveaux surcoûts qui seront à leur tour la cause de nouvelles hésitations de la Navy, voire d’un choix de nouveaux Super Hornet et peut-être l’abandon du F-35C.

Si le JSF F-35C veut éviter ce sort funeste, il faut qu’il accélère son développement pour entrer en service plus tôt et éviter à la Navy l’achat de nouveaux Super Hornet. Il faudra se décider au plus tard en 2010. Le marché est léonin. L’on sait bien que le retard du JSF est du à des ennuis de développement, et exiger que ce retard soit résorbé implique des risques insupportables, voire une quasi-impossibilité technique. Moyennent quoi, les amiraux affirment qu’ils restent complètement acquis aux vertus du JSF. («The Navy pushed back vigorously on any suggestion that its support of the JSF program was shaky. “For the record, we stand by JSF,” said Cmdr. Jeff Davis, a Navy spokesman at the Pentagon. “It will bring enhanced capabilities to the fight and is the future strike fighter for the Navy and the joint force, and we stand by it.”»)

Personne ne s’y trompe. Si la Navy retarde sa version du JSF, c’est tout le programme qui souffrira d’un déséquilibre peut-être radical succédant à une succession de déséquilibre, surcoûts, retards, etc. Vision cauchemardesque. Les habituels “consultants” qui font bien dans le paysage, dont nos amis Aboulafia et Loren B., ont donc à nouveau déterré la hache de guerre, un peu usée à force de l’être de façon répétitive, pour défendre le JSF avec des imprécations contre l’inconséquence des amiraux qui veulent réduire la Navy à une force côtière de seconde zone si le “magic” JSF n’est pas acheté.

«[Pentagon consultant Robbin] Laird said that without the stealthy JSF to do “Day One” attacks on a heavily defended enemy, the service will struggle to justify having so many expensive nuclear aircraft carriers.

»Loren B. Thompson of the Lexington Institute agreed.

»“Naval aviation will not survive beyond the next 20 years unless it fields the carrier version of the F-35 in large numbers,” Thompson said. “Without the F-35, the Navy has little future in littoral warfare.”

»Richard Aboulafia of the Teal Group agreed that a Navy delay could hurt the overall program.

»By moving away from JSF, the Navy is transmitting the message that current planes are good enough, and that is really damaging to JSF, which is all about stealth and fifth-generation capabilities,” Aboulafia said.

»The Navy has never been a fan of the program, Thompson and others said…»


Mis en ligne le 9 avril 2008 à 14H53