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992Une source européenne travaillant avec certains analystes de la CIA sur “certains sujets d’intérêt commun” nous explique la genèse de la NIE 2007 (*), notamment à partir de rencontres effectuées il y a plus d’un an.
«Il y avait, dit cette source, une volonté manifeste des analystes de la CIA de ne plus accepter de se faire prendre comme ils s’étaient fait prendre en 2002-2003 avec l’Irak. Ils avaient compris depuis que la tactique de l’administration avait été, à cette époque, en obtenant d’être tenue au courant de l’évolution de leur travail d’évaluation de la situation irakienne, d’intervenir sans cesse sur des points de détails, souvent en fournissant du matériel supplémentaire qu’elle fabriquait de son côté, pour parvenir ainsi à interférer sur l’orientation de l’évaluation et influer décisivement sur son résultat. Cette fois, les analystes ont refusé cette procédure, et refusé de communiquer les résultats de leur travail à mesure que celui-ci progressait. Ils ont bouclé leur évaluation et, à ce moment, l’ont communiquée au gouvernement. Le débat a eu lieu et ils l’ont gagné.»
Cette source confirme qu’il s’est bien agi là d’une stratégie délibérée des analystes de la CIA, confirmant par ailleurs la rupture de plus en plus manifeste au sein de la CIA entre les analystes et les opérationnels (notamment ceux qui sont chargés des “interrogatoires” des prisonniers dans le cadre de la lutte anti-terroriste). Pour les rapports entre la CIA et le pouvoir politique, explique cette source, «la NIE 2007 est un tournant dans le sens de l’indépendance de la CIA comme centre de pouvoir, dont on ne peut pour l’instant mesurer les conséquences.»
Mis en ligne le 14 décembre 2007 à 06H52
(*) Merci à notre lecteur attentif. 2077 au lieu de 2007 (dans le titre), dedefensa.org voyait bien trop loin. Dormez sur vos deux oreilles, – c'était bien 2007, notre don de voyance ne va pas aussi loin.
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