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361Selon le roi Abdallah de Jordanie, on s’approche du moment décisif pour un ambitieux plan de paix US au Moyen-Orient. Abdallah semblerait devoir y jouer un rôle important, dans tous les cas c’est lui qui lance la machine lors d’un entretien au Times de Londres ce 11 mai 2009.
«The Obama Administration is pushing for a comprehensive peace agreement that would include settling Israel’s conflict with the Palestinians and its territorial disputes with Syria and Lebanon, King Abdullah II told The Times. Failure to reach agreement at this critical juncture would draw the world into a new Middle East war next year. “If we delay our peace negotiations, then there is going to be another conflict between Arabs or Muslims and Israel in the next 12-18 months,” the King said.
»Details of the plan are likely to be thrashed out in a series of diplomatic moves this month. Chief among them is President Obama’s meeting with Binyamin Netanyahu, the right-wing Israeli Prime Minister, in Washington a week today. The initiative could form the centrepiece for Mr Obama’s much-anticipated address to the Muslim world in Cairo on June 4. A peace conference could then take place involving all the parties as early as July or August. Such an ambitious project has not been attempted since 1991, when George Bush senior’s Administration assembled all the parties for a peace conference in Madrid.
»“What we are talking about is not Israelis and Palestinians sitting at the table, but Israelis sitting with Palestinians, Israelis sitting with Syrians, Israelis sitting with Lebanese,” said the King, who hatched the plan with Mr Obama in Washington last month. He added that, if Mr Obama did not make good his promise for peace, then his credibility would evaporate overnight.»
Le roi de Jordanie insiste sur l’ampleur de l’initiative en même temps que sur l’importance de l’engagement du président Obama dans cette affaire. D’une façon générale, on peut apprécier cette attitude comme une pression sur Israël, qui se trouve privé du schéma qui lui a tant servi durant les années Bush. Il ne s’agit plus d’Israël seul, et volontairement isolé, avec le soutien total des USA, agissant quasiment comme un appendice des USA et de l’Occident, dans une région qu’il s’agissait de débarrasser de ses racines terroristes, – les premières étant évidemment, dans ce schéma, palestiniennes; au contraire, il s’agit de tenter de réintégrer Israël dans la région, en le plaçant devant tous les acteurs de cette région et plus seulement devant les seuls Palestiniens ou devant le terrorisme en général. Dans ce cas, par évolution naturelle, les USA perdent leur place d’allié privilégié sinon exclusif d'Israël, voire de matrice politico-militaire d’Israël dans la région, pour trouver une attitude plus équilibrée.
C’est une manœuvre générale dont on a vu des équivalents à différentes reprises, notamment en 1973-75 après la guerre des Six-Jours, et après la guerre du Golfe jusqu’à la conférence de Madrid. Bien entendu, les extrémistes israéliens n’aiment pas cette orientation qui les prive de leur argument principal, à double orientation (Israël seul relais de la puissance de l’Occident contre le désordre moyen-oriental, palestinien et terroriste; Israël, isolé et donc menacé par le reste).
Il y a une sorte de mouvement en pince de la part de l’administration Obama qui est en train de se réaliser. En effet, à côté de ce vaste plan ambitieux qui représente une pression sur Israël par rapport à la situation qui a précédé, il y a les tensions actuelles à Washington, qui interdisent une “fuite en avant” anti-iranienne, avec attaque à la clef pour faire bon poids, qui résoudrait tous les problèmes pour Israël, en ressoudant d’une manière irrésistible le front avec les USA.
Mis en ligne le 11 mai 2009 à 18H33
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