La pédagogie bienveillante et désintéressée de la soumission

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La pédagogie bienveillante et désintéressée de la soumission

Sous le titre: "Grèce : Pourquoi il faut maintenir la pression", ceci, entre autres beautés. (Voir Causeur.fr, le 24 août 2012.)

[…] «Si en Espagne, en Italie et au Portugal il s’agit de réparer une machine économique en panne, la Grèce en est encore à construire cette machine. Dans les faits, la Grèce a déjà dépassé le stade de la faillite et personne ne pense qu’elle pourra rembourser ses dettes même dans l’hypothèse d’un rééchelonnement. Contrairement aux apparences, les créanciers d’Athènes veulent avant tout refonder l’Etat grec, le remboursement de la dette leur servant de moyen de pression pour obliger le gouvernement et la société grecs à faire le nécessaire, au risque – comme à Hydra – de frôler le débordement.

»Si les créanciers ne passent pas l’éponge sur ce qui reste de la dette grecque, ce n’est pas du tout parce qu’ils rêvent de la voir un jour remboursée mais parce qu’ils sont convaincus que sans cette épée de Damoclès, les autorités grecques choisiraient nécessairement la facilité. Si la pression baisse, si les leaders grecs apprennent par expérience qu’il est plus facile de pleurer sur l’épaule de Merkel que d’envoyer des CRS accompagner les agents du Fisc, les réformes s’arrêteront net et le pays ne sortira jamais de l’ornière. La politique cherche toujours la voie de la moindre résistance. Pourquoi donc fâcher les commerçants d’Hydra, couper salaires et retraites, dérembourser médicaments et traitements quand on peut trouver l’argent plus facilement ? Aussi dur que cela puisse paraître, pour le bien des Grecs, il est primordial de les corseter, de ne leur laisser aucune autre issue que la refonte de leur Etat et de leur contrat social, sans toutefois trop tirer sur la corde. Le jour où ils y arriveront – en remettant notamment sur la table la fiscalisation de l’Eglise et des armateurs – la négociation avec leurs créanciers redeviendra économique. On pourra alors parler modèle économique, coût du travail, consommation et croissance. A ce moment-là, comme par miracle, tout le monde conviendra que la meilleure solution est effectivement d’effacer l’ardoise grecque. »

Ce qui est demandé aux grecs, c'est leur conversion. Après quoi deux “Pater Noster” et trois “Ave Maria” feront l'affaire. Rien n'est trop dur qui puisse mener à cette rédemption par la foi économique.

GEO