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440927 mars 2022 (18h40) – A la toute première aapréhension de la chose, je ressentis une intense stupéfaction. La lecture du titre de l’article suffit à cette réaction, tant c’était évident, – et je laisse en anglais cette fâcheuse formule de ‘regime change’, devenue si fameuse pour exprimer l’aspect subversif et déconstructeur de la ‘politiqueSystème’ :
« ‘Poutine ne peut pas rester au pouvoir !’ – Biden
» Le président US demande un ‘regime change’ en Russie. »
Cela me sembla tellement inattendue, incroyable, absolument dévastateur du point de vue d’une politique classique, maîtrisée et efficace, avec les restes des cynismes d’un Machiavel et les reliefs des habiletés tortueuses d’un Talleyrand. Ces gens et ces temps ne sont plus.
Aussitôt également me vint à l’esprit ce que nous avions mentionné dans un article déjà mis en page quelques heures plus tôt, toujours à propos de Biden et de ses incontinences verbales :
« Durant la conversation avec les soldats US [en Pologne, au déjeuner d’hier], Biden eut cette phrase, assez mâchouillée et prêtant avec générosité à confusion :
» “Vous allez voir quand vous serez là-bas... certains d’entre vous y ont déjà été. Vous verrez des femmes, des jeunes gens debout au milieu, se tenant devant un foutu char d’assaut, et disant “Je ne pars pas, je tiens bon”. »
» Comme certains éléments de la 82ème avaient déjà été en Ukraine pour entraîner les forces ukrainiennes à maintenir une Pax Americana si délicate à protéger, on prit donc la phrase au premier degré, comme venant d’une conscience claire qui nous annonçait effectivement une incursion prochaine de la 82ème en Ukraine. Il y eut quelques instants de panique, puis un démenti à Washington, selon lequel la position du président n’avait pas varié... On attend la suite. »
La suite, on n’a donc pas eu à l’attendre longtemps, quelques heures plus tard avec cette déclaration “tellement inattendue, incroyable, absolument dévastat[trice] du point de vue d’une politique classique”. J’en donne un rapide compte-rendu, pour tout de même avoir les faits bruts, bien qu’ils soient si simples et évidents :
« “Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir”, a déclaré M. Biden à la fin d'un discours empreint d'émotion dans le Château Royal de la capitale polonaise. Bien qu'il ait déjà dénoncé Poutine comme un “criminel de guerre” et un “dictateur”, et qu’il lui ait lancé toutes sortes d'autres insultes géopolitiques, c’était la première fois qu'il demandait que le président soit démis de ses fonctions.
» Biden s'est également adressé directement au “peuple russe”, insistant sur le fait que malgré des semaines de sanctions punitives et l'obligation pour des centaines d'entreprises américaines et européennes de se retirer du pays, "vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi."
» Il a ensuite tenté de comparer les Ukrainiens qui combattent “l’agression russe” à l'Union soviétique se défendant contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
» Biden s'est adressé plus sévèrement aux dirigeants russes, les avertissant qu'ils ne devaient “même pas penser à pénétrer d’un seul pouce sur territoire de l’OTAN”, du fait de “l’obligation sacrée” de l'alliance en vertu de l'article 5, son traité de défense mutuelle.
» “Les forces américaines sont en Europe, – non, ‘ne sont pas en Europe’, – a commencé le président, se corrigeant lui-même, “pour engager un conflit avec les forces russes”. Biden a prévenu que 100 00 soldats américains y étaient déployés pour défendre les alliés européens de Washington. »
J’ai repris ces quelques éléments pour qu’on mesure le pathos élégant du discours, auquel il faudrait rajouter l’annonce, mais oui j’oubliais, que « la flamme de la liberté chassera les ténèbres de l’obscurantisme ». On notera même le “pas un pouce” du territoire de l’OTAN que Poutine ne pourra jamais fouler, qui rappelle joliment la promesse de Baker à Gorbatchev en 1990 que l’OTAN ne s’étendrait pas d’“un seul pouce” à l’est” de la frontière orientale de l’Allemagne réunifiée. Mais enfin, rien à faire, dominant le tout, cette incroyable annonce de “‘regime change’ à Moscou !”, – qui, somme toute et au fait, n’a pas fait tant de bruit dans notre énorme grosse caisse de la communication de la modernité-tardive. Plus c’est gros, plus ça passe ? Je dirais plutôt : plus c’est gâteux, plus ça passe... Sauf que le vieillard bavassant et coassant n’est pas seul en cause et qu’il exprime quelque chose qui n’est pas seulement spécifique à sa seule piètre carcasse.
Il faut reconnaître tout de même qu’à Washington, ils ont instantanément paniqué, rétropédalé, rectifié, démenti “en ca-tas-trrrro-phi-que-ment” comme disait Dali. (J’aurais aimé que ce peintre magnifique fût encore vivant pour qu’il nous peigne Biden-POTUS discourant ce soir-là, – hier soir, seul un Dali aurait “pou çaiçir tououttte l’essensse-es-sen-tiellle” de cet instant sublime de vide sénile.)
Donc, à Washington disais-je, où je n’aimerais pas faire partie de l’équipe de communication du président, où il faut être prêt à chaque instant à être vraiment très speed :
« L'administration est revenue sur le commentaire de Biden quelques instants après la fin de son discours, un responsable de la Maison Blanche précisant que Biden “ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie”.
»“Le point exprimé par le président était que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime [‘regime change’]”, a déclaré le responsable. »
Bref, le discours du soir destiné aux personnalités polonaises comme suite des confidences du midi faites aux paras de la 82ème Aéroportée justifie encore plus le petit paragraphe de commentaire gérontocratique que nous avions ajouté à l’extrait rapporté ci-dessus :
« On a là une fois de plus, et de plus en plus, et toujours très délicat dans de telles situations, l’inconvénient extrêmement lourd d’avoir un chef d’État dans l’état de santé le plus pitoyable qu’ait jamais connu un président, après celui de Woodrow Wilson, très handicapé et en partie paralysé après une attaque cardiaque en 1919-1920, jusqu’à la fin de son mandat. »
Mais je crois assuré, avec toute ma responsabilité de commentateur, qu’il importe d’aller beaucoup, beaucoup plus loin que cet aimable commentaire, dans la mesure où, au dîner, Biden est allé beaucoup, beaucoup plus loin qu’au déjeuner. Je veux dire par là que ces “gaffes” qui n’en sont plus du tout, qui sont des accidents dialectiques & chaotiques dus à une situation de senile dementia classique et de plus en plus avancée, présentent non pas un, mais deux inconvénients :
• le fait lui-même d’avoir le plus haut dirigeant de ce pays, les USA, dans une situation pathologique si grave ;
• le fait que, bon an mal an, les accidents dialectiques de Biden dévoilent involontairement des actes et des orientations secrètes de la politique US, ou “officialisent” ce qu’on soupçonne de cette politique ;
• car en effet, ces deux occurrences ôtent au président tout sens de la responsabilité qui, pour un “locataire” de la Maison-Blanche, signifie dissimilation, sens de la manœuvre tactique et conscience de ceux des secrets qu’il importe de ne jamais aborder pour la protection des intérêts nationaux.
Ainsi Biden a-t-il franchi nombre de “lignes rouges” du régime washingtonien, d’ailleurs en s’en fichant royalement et pathologiquement, la tête complètement ailleurs dans son monde-simulacre, emporté par la vigueur de la rhétorique de façade dont ils se couvrent comme un clown le fait d’un maquillage blanc. J’irais jusqu’à penser que ces imbéciles, les orques du DeepState, en éliminant Trump grâce à la pseudo-marionnette Biden et les fraudes qui vont avec, ont trouvé encore plus toxique que Trump pour le Système. Fait-on plus sot ? Même les crapules ne savent plus crapuler et La métamorphose des cloportes se fait exactement dans le sens inverse des aiguilles de leurs montres.
Car, ce que Biden nous a dévoilés hier soir, dans un carnaval grotesque de rhétorique héroïquement démente et scrupuleusement infantile, c’est bien que le président des États-Unis est un irresponsable pourtant porteur de lourds secrets dont il ignore l’usage qu’on peut en faire, et que la “politique” du bloc-BAO est de laisser durer cette guerre en l’entretenant avec zèle, pour évidemment parvenir à une défaite de la Russie, – l’issue ne fait aucun doute pour les fins-stratèges, – puis susciter une juste révolte à Moscou, voire un ‘coup’ au Kremlin, — trout cela sous l'auréole de nos vertus irrésistibles. (A quel point nous sommes contents de nous-mêmes !)
Et de conclure qu’ainsi l’immonde Poutine serait-il déposé pour voir son remplaçant se mettre à disposition des consignes et indications de l’indispensable OTAN pour qu’enfin l’ordre règne à Moscou et à Kiev selon les vœux de Bruxelles et de Washington. Je n’ose écrire qu’“ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants” car l’on croirait que j’ai emprunté une mauvaise narrative et l’on me ferait don et crédit à la fois d’un entonnoir comme couvre-chef, éventuellement doublé de fourrure pour les froidures à venir dues au réchauffement climatique.
Là-dessus, on pourrait croire qu’entraîné par la bouffonnerie de cette tragédie-bouffe, je force un peu le trait, – et je dirais, l’air d’en savoir plus que je n’en dis : “à peine”, car c’est en gros le cas de ce plan éblouissant de l’élimination de Poutine. Croyez-moi, si l’on a les bons contacts certaines chancelleries vous confirment en chuchotant cette Grande Politique dont Biden a dévoilé l’objectif final, un soir au Palais Royal de Varsovie.
Alors, ma stupéfaction, celle déjà mentionnée, grossit et se renforce d’un constat extraordinaire : la dementia senile est donc la véritable Grande Politique du bloc, et elle n’est pas due à la seule démence sénile de ce brave ‘Ol’white Joe’, – finalement le moins antipathique de tous puisque ne cachant rien de son état. La thèse de la dementia senile constitue une avancée décisive dans la compréhension de la grande manœuvre sur la voie du suicide du bloc-BAO sous l’impulsion irrésistible d’un Système qui rêve qu’en tant qu’entité de neurones invertis, « nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant ».
J’observe, à la fois avec satisfaction et stupéfaction (toujours elle) l’évolution de cette étrange vérité-de-situation. Je mesure avec quelle ardeur ils ont porté le simulacre à ses plus hauts sommets, et quelle résilience remarquable tous ces esprits déploient pour compléter dans les temps voulus et dans les conditions prévues la catastrophe finale.
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