La politique russe de la Commission, — de l’extrémisme au nihilisme et vice-versa

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La Commission européenne, — ou plutôt son président, Barroso himself, — a une politique russe. Nous ne dirons pas que nous l’avons rencontrée (la politique russe) mais simplement que nous en avons eu des échos très précis et très significatifs. Il s’agit de sources que nous qualifierons à tout le moins d’européennes, et sans aucun doute de dignes de confiance.

En effet, depuis plusieurs mois nous nous interrogeons à propos de l’extrémisme de la politique russe, ou plutôt anti-russe, de la Commission européenne dans la personne de son président. (La nuance n’est pas seulement formelle. Il s’agit de la politique voulue par Barroso, sans consultations à ce propos, au sein d’une Commission notoirement éclatée et sans la moindre cohésion entre ses Commissaires ; chacun pêche de son côté selon ses intérêts, reflétant en cela l’état actuel de cette institution.) Nos sources expliquent que cette politique, purement informelle et confidentielle mais systématiquement appliquée, consiste en une radicalisation maximale dans le but de «faire sortir les Russes de leurs gonds» pour susciter un affrontement qui pourrait prendre la forme d’un incident sur un point de tension, éventuellement jusqu’à une menace, une pression, voire une intervention militaire ponctuelle des Russes. Il s’agit donc d’une politique de provocation.

«Le but, disent nos sources, est de provoquer par réaction un resserrement des solidarités occidentales face au “danger russe”, principalement des Européens entre eux, des Européens et des Américains, et principalemet à l’OTAN. Il s’agit de resserrer le nœud européen et le noeud transatlantique» Ces pressions de la présidence de la Commission s’adressent effectivement à une mobilisation au sein de l’OTAN, au point que la Commission s’intéresse de moins en moins à la PESC (Politique Européenne de Sécurité Commune) pour amoindrir la possibilité d’une concurrence européenne de l’OTAN comme point de rassemblement de cette mobilisation. Le but n’est donc pas spécifiquement européen (rassembler les Européens à l’occasion d’une confrontation avec les Russes) mais spécifiquement transatlantique, avec l’idée qu’une PESC ou un rassemblement européen n’a de sens qu’au sein de l’OTAN (caucus européen dans l’OTAN).

L’activisme de Barroso dans le sens décrit est remarquable, avec des pressions vers les services et délégations de la Commission impliqués dans les rapports avec les Russes. On peut dans tous les cas faire, en l’état actuel, plusieurs remarques :

• Les nœuds des solidarités diverses (européenne et transatlantique) sont bien desserrés si l’on cherche à les resserrer avec une telle brutalité. Nos sources nous confirment que c’est le cas.

• Les calculs géopolitiques de Barroso montrent bien que le président de la Commission est un économiste portugais américanisé nourri au lait un peu frustre de l'affrontement de la Guerre froide, avec l’esprit à mesure. Il ignore ce que c’est qu’une nation et ce que sont les intérêts d’une nation. Cette manœuvre a toutes les chances d’accentuer l’affirmation de ces intérêts, c’est-à-dire de confirmer l’inexistence de l’Europe à 27 et de renforcer les divergences des intérêts transatlantiques.

• Cette “politique russe” traduit surtout ce que nos sources nomment «un besoin de crise» dans le chef de la présidence de la Commission. Cette politique extrémiste, radicale, ressemble à un “tout ou rien” qui porte beaucoup du nihilisme désormais inhérent à un organisme noyé dans sa propre bureaucratie, dans son isolement, dans ses slogans tenant lieu de pensée. La question d’une crise entre l’Europe et la Russie n’est pas tranchée, par contre la réalité de la crise de la Commission est avérée, jusqu’au point de la recherche d’un paroxysme dont on espère qu’il sera fécond et créateur (un peu comme les neocons l’espérèrent avec l’Irak).


Mis en ligne le 24 mai 2007 à 12H28