La politique US réduite au Pentagone

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La politique US réduite au Pentagone

Le dernier budget du Pentagone, que le président Trump vient de signer en loi budgétaire, atteint $738 milliards. (la loi budgétaire sur le budget du Pentagone est la NDAA, pourNational Defense Authorozation Act).Ce n’est pas le montant du budget qui nous intéresse, d’autant plus que l’on sait que la vérité de ce budget, lorsque lui sont adjointes des sommes allant à d’autres département mais liées aux dépenses militaires, et des fonds secrets non repris dans les budgets officiels, dépasse largement les $1 200 milliards annuellement. Ce qui nous intéresse, ce sont la variété des tâches confiées aux militaires, qui dépassent complètement le cadre militaire pour constituer de véritables mesures de politique étrangère et de diplomatie, voire de stratégie commerciale. Cela fait qu’on peut dire que le budget du Pentagone est en train de devenir la véritable structure de l’ensemble de la politique de sécurité nationale US, y compris l’aspect “diplomatique” (ce mot ayant pris une curieuse signification sous l’administration Trump).

On trouve en effet détaillées dans le budget du Pentagone diverses mesures qui devraient normalement être conçues et dirigées par le département d’État avec d’autres agences (dont le Pentagone, certes) auxquelles il transmettrait ses instructions.

• Diverses mesures de sanctions ou de menaces de sanctions sont dirigées et opérationnalisées par le Pentagone, dans tous les cas dans la loi fiscale NDAA votée pour son budget.

• Ainsi, d’une façon générale, les sanctions contre la Russie décidées pour “sa présence en augmentation en Afrique”, et contre la Syrie pour ses “abus contre les droits de l’homme” figurent dans la loi NDAA. (Bien entendu, les causes de ces sanctions telles qu’elles sont développées dans le texte de la loi sont toutes rédigées dans le sens de la vision des USA, selon des renseignements collectées par les USA eux-mêmes, sans aucune confrontation avec aucune source extérieure indépendante. Il s’agit donc de simulacres complets.)

• La NDAA supervise les sanctions décodées par le Congrès US et acceptées par le président Trump à propos des gazoducs NordStream 2 concernant les livraisons de gaz russes à l’Europe, et particulièrement à l’Allemagne. On voit là qu’il s’agit (comme les cas précédents) d’une affaire strictement économique et énergétique, même s’il est appréciée d’un point de vue général comme “stratégique” mais dans le sens le plus large du mot. Il est évident qu’en temps normal, c’est le département d’État, qui s’occupe bien entendu de la “stratégie“ générale des USA, qui devraient avoir la maîtrise de ces questions dont l’aspect stratégique embrasse des domaines qui ne sont pas directement du ressort du Pentagone.

• Même les affaires militaires suscitant des sanctions et figurant évidemment dans la loi NDAA ont des aspects politiques d’une importance considérable qui justifieraient amplement qu’elles soient prises en charge et conduites par le département d’État. C’est le cas bien entendu de la Turquie, qui a acheté des S-400 russes et qui est menacée de ne pas recevoir des F-35 US en représailles autant que pour des refaisons techniques assez embrouillées. L’argument central de cette affaire n’est certainement pas militaire, surtout d’un point de vue US qui a tendance à considérer qu’on n’achète pas du matériel russe parce qu’il est le meilleur, parce qu’il n’est pas le meilleur puisque les matériels américanistes sont toujours les meilleurs. L’affaire Turquie/S-400 est, pour les USA, essentiellement politique, elle a à voir avec la position de la Turquie vis-à-vis des USA et de l’OTAN , et elle entre dans le cercle des affaires diplomatico-stratégiques qui devraient être gérées par le département d’État.

Des myriades d’autres cas de cette sorte apparaisse et vont apparaître dans cette loi NDAA et les NDAA à venir. (Ce sera notamment le cas de l’Inde et des grandes manœuvres diplomatiques des USA pour attirer l’Inde dans soin orbite stratégique, avec des dimensions militaires comme le marché de S-400 pour l’Inde et de nombreux autres armements russes que l’Inde veut acheter.) Ce sera le cas d’éventuelles négociations stratégiques pour la prolongation des accords SALT, etc.

On voit combien l’aspect militaire, s’il est important, ne tient nulle part la position la plus importante dans toutes ces affaires. Elles sont pourtant toutes confiées au Pentagone. 

La machinerie du gouvernent américaniste, depuis l’ampleur impériale qu’il a pris après la Deuxième Guerre mondiale, a toujours fonctionné avec le département d’État chargé des questions stratégiques générales, englobant les questions militaires. C’est Henry Kissinger qui négocia les accords SALT et START d’équilibre des forces nucléaires, et ce sont encore des fonctionnaires civils (directeur du NSC, secrétaire d’État) qui s’occupèrent de questions militaires et opérationnelles à forte répercussions diplomatiques même du temps de Bush et d’Obama (Powell, Rice, Clinton, Kerry). Avec Trump, les choses ont changé, et il n’est nullement assuré que ce changement soit la conséquence de la mainmise des militaires, miaos plutôt de la volonté de Trump de ne pas trop s’embarrasser d’adjoints politiques interférant sur sa propre politique (Tillerson, Bolton,). Ce que trump recherche en chargeant le Pentagone de gtaznt de missions dont nombre devraient être générées par lers organisations civiles de sécurité nationale, c’est d’avoir une puissante bureaucratie à laquelle il puisse donner directement ses ordres. Il n’est pas du tout sûr qu’il soit précisément entendu, mais c’est une autre affaire. En attendant, Pompeo sert surtout d’ambassadeur itinérant pour tel ou tel problème, de façon ponctuelle, et nullement comme devrait faire un secrétaire d’État embrassant la situation stratégique générale des IUSA...

... Mais finalement, la raison de ce changement n’est-elle pas que les USA n’ont plus de “situation stratégique général“ à embrasser en raison du retrait général qu’ils opèrent un peu partout. Dans ce cas, le secrétaire d’État tend à retrouver son rôle d’antan, des débuts de la Grande République, où il traitait les affaires extérieures tandis que les militaires sont impliqués dans les multiples affaires liées au millier + de bases et aux engagements d’alliances qui forment le maillage de la puissance militaire US en déclin accélérée, – car là est bien là l’explication de tout : les USA n’ont plus de diplomatie parce que lieurs puissance décroit vertigineusement malgré les budgets gargantuesque du Pentagone.,

Ci-dessous, nopus donnons un texte de Sputnik-News sous le titre “‘Carrots and Sticks’: US 2020 Defence Budget Sends Shockwaves Across Globe’ du 21 décembre 2019, qui décroit l’ampleur et la diversité du biudget NDAA. Loin de nos effrayer, au contraire de ce que laisse entendre le texte, il nous conforte dans l’effondrement des structures de la puissance US qui perd sa raison d’être, son autonomie d’action, sa souplesse d’orientation et ainsi de suite. 

La militarisation des USA est complète ; mais c’est pour mieux réussir la déroute

dedefensa.org

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Pentagone 2020 : “Carrots and Sticks”

US President Donald Trump on Friday signed a $738 billion defence bill that caused a global stir by attempting to halt major gas transportation routes from Russia to Europe, penalizing Turkey for drifting out of the NATO orbit and establishing a sixth branch of the US military-Space Force.

The 2020 National Defence Authorization Act (NDAA) puts Russia on a watch list for its increased presence in Africa, requiring the US administration to devise a plan to counteract it. Ukraine is awarded a renewed $300 million security assistance, which includes $100 million for lethal defensive weapons.

Syria is punished with sanctions for alleged human rights abuses, while Israel, America’s key ally in the Middle East, gets full funding for the development of the anti-missile defence systems to the tune of $500 million.

In the NDAA the US Congress calls on Trump to pursue extension of the New START Treaty, the only remaining nuclear arms agreement with Russia, from its initial termination date in February 2021 to February 2026, unless the president determines that Moscow violates it or it is superseded by a new, more effective, control regime.

The NDAA  provides for mandatory sanctions  on Nord Stream 2 and TurkStream, – two major pipelines under construction to export Russian gas to Europe bypassing Ukraine. The US lambasted them as a geopolitical rather than economic tool that would increase the continent’s dependence on Russia and add billions of dollars to Kremlin coffers bolstering it in a renewed "great powers" competition.

Moscow and its partners argue that both routes are commercially feasible and needed for enhanced stability of energy supplies.

“Narrow” and “scalpel-like” sanctions, introduced to the NDAA by a group of senators, seek to halt construction by targeting specialist companies that install deep-sea pipes for Russian-sponsored projects.

The legislation mandates the US administration to identify them in a report that is to be submitted to congressional committees no later than 60 days after the enactment. Senators Ted Cruz and Ron Johnson have, however, already  sent a letter to Allseas Group S.A., a Swiss-based contractor for Nord Stream 2, urging it to stop activities on the project immediately and warning of “crippling sanctions” should it fail to comply.

Russia promises to complete the project despite the restrictions, and Germany, the main beneficiary of the project, has swiftly condemned the sanctions as “unacceptable”.

“European energy policy is decided in Europe, not the US. The American sanctions on companies building the Nord Stream 2 gas pipeline are unacceptable because in the end they amount to interference in autonomous decisions made in Europe”, German Foreign Minister Heiko Maas said, cited by the ZDF broadcaster.

Speaking at the Bundestag a day after the NDAA vote, Chancellor Angela Merkel confirmed that Berlin strongly opposed US extraterritorial sanctions in principle and  intended to “decisively” discuss the matter with her US counterparts.

Daniel Fried, National Security Council senior director for Presidents Bill Clinton and George Bush as well as former assistant Secretary of State for Europe, hails the US approach as a manifestation of transatlantic solidarity.

“It’s not interference at all. The transatlantic community has common concerns about Russian aggression. We have for many decades developed a Russia policy in common. When we are together, it works. When we diverge, it works less well [...] But this is not an issue of US interfering in Europe”, Fried said.

Experts diverge on the effectiveness of sanctions, admitting the lack of information to ascertain the time needed to complete the project and its technological limitations.

The Nord Stream 2  is a joint venture  of Gazprom and five European companies. In total, some 627 firms are involved in building the route, including two pipe-layers - Allseas and Italy's Saipem. The tube's final offshore stretch is believed to be nearly completed at the bottom of the Baltic Sea. The pipeline is set to become operational in early 2020.

Turkey came as another major target of NDAA restrictions. In a reprisal for purchasing Russian-made S-400 air defence systems, Ankara is barred from an option to buy and participate in manufacturing of the F-35 fifth-generation stealth fighters. To rejoin the program, Turkey needs to relinquish S-400s and pledge not to accept them in the future. The bill leaves the door open for supplying US Patriot anti-aircraft missiles to meet Turkish defence needs.

Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan said that his country would retaliate with unspecified counter-sanctions and the Turkish Foreign Ministry blasted the NDAA for “negative language” and ”unfair treatment”.

“Those circles who try to unfairly block the delivery of F-35 aircraft to Turkey, while attempting to hamper efforts for a solution on the island of Cyprus and cooperation opportunities in the Eastern Mediterranean, will realize in due time that their initiatives are actually harming the US’s own interests and not serving regional peace and stability”, Turkish Foreign Ministry spokesman Hami Aksoy said on Friday.

The NDAA lifts a longtime ban to sell or transfer weapons to Cyprus despite its unresolved conflict with Turkey and throws support to energy partnership of Cyprus, Greece and Israel, which are planning the world’s largest undersea pipeline to export natural gas from the East Mediterranean to Europe.

While the purchase of S-400s  is the main point  of contention for the US, Turkey’s operation in northern Syria and its willingness to veto a NATO Baltic defence plan in order to force the alliance to recognize the Kurdistan Workers’ Party as terrorists have also distanced the two countries.

The NDAA also creates the Space Force, the sixth branch of the US military and the first new one established over seven decades. The previous one was the Air Force, separated from the Army in 1947 in recognition of its importance in World War II.

“Similarly, our reliance on space capabilities has grown dramatically and today outer space is evolved into a war-fighting domain of its own. Maintaining American dominance in that domain is now the mission of the United States Space Force”, Secretary of Defence Mark Esper said Friday.

The US defence chief promised to provide additional details in the coming weeks on the implementation plan and the timeline for the establishment of a space force.

Trump admitted earlier that the  Space Force would be “a very important component” of US offensive capabilities, potentially putting the initiative on a collision course with international law.

Spuntik-News